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Le risque de Céline

Le risque de Céline

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On ne peut pas davantage nier l'importance des romans de Céline que minimiser l'abjection des pamphlets. On voudrait pouvoir distinguer deux Céline, pour haïr l'un et admirer l'autre, mais cette voie paresseuse s'avère impraticable: les deux versants de l'œuvre sont dans une exacte continuité de style, de ton comme d'énergie: la thèse de R. Tettamanzi, parue sous le titre l'Esthétique de l'outrance, éd. du Lérot, 1999), en avait fait la démonstration, et l'édition par ses soins des Écrits polémiques de Céline, au Québec (éd. Huit) où la chose est juridiquement possible, achève de nous en convaincre. Comment lire Céline "après ça", c'est-à-dire au fond: comment lire Céline, et "comment approcher l'abjection", selon les mots de J. Kristeva ? La question est courageusement posée par un appel à contributions pour un colloque à l'Université Laval: "Les pamphlets de Céline : enjeux d’une réédition et bilan de la recherche". On trouvera dans l'Atelier de Fabula un récent dossier consacré à l'auteur encombrant. Signalons aussi l'enquête de C. Sutermeister: L.-F. Céline à Sigmaringen. Réalité et fiction dans d'un château à l'autre, dont P. Assouline a rendu compte sur son blog dans un billet intitulé: "Un roman peut-il servir de source aux historiens ?"