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Appels à contributions
Le rapport éthique au discours. Colloque international.

Le rapport éthique au discours. Colloque international.

Publié le par Ivanne Rialland (Source : François Ploton-Nicollet)

Le rapport éthique au discours  Histoire - Pratique - Analyse
Colloque interdisciplinaire international Université Paul Valéry-Montpellier III 15-16 avril 2011

Appel à communications
Date limite de soumission des propositions: 1er septembre 2010
Date de retour des avis du comité scientifique: 15 octobre 2010
Télécharger l'appel à communications en pdf à l'adresse:
<http://www.compitum.fr/appels-a-contribution/1409-le-rapport-ethique-au-discours>

Organisé par l'équipe EMMA, en collaboration avec les équipes CRISES et DIPRALANG (Université Montpellier III) et le soutien de la Société de Stylistique Anglaise et de l'Institut Universitaire de France.

Tout en dénonçant certaines formes de l'approche persuasive du discours (les pratiques rhétoriques et sophistiques), la critique platonicienne établit la possibilité d'une rhétorique philosophique propre à dire le vrai (en particulier dans le Gorgias et le Phèdre). À la suite de cette réflexion critique, les traditions philosophique et rhétorique ont abordé l'usage technique du langage selon deux approches distinctes. L'une se concentre sur le danger inhérent à toute élaboration technique du discours à même de dégénérer en un instrument de manipulation et de tromperie. L'autre prend en considération le progrès moral que la rhétorique peut favoriser. Isocrate, contemporain de Platon défend ainsi l'idée selon laquelle le bien dire favorise le bien faire. À l'âge classique, les philosophes semblent aussi revendiquer la maîtrise du langage comme une nécessité éthique. Bacon, Pascal, Hobbes et Locke ont posé une certaine forme de « thérapie du langage » comme nécessaire à une prise de conscience de notre usage des mots. Au XXe siècle ces questions ont de nouveau été posées – différemment – par l'essor du néopragmatisme aux États-Unis, de l'analyse de discours / critical discourse analysis en France et en Europe (Amossy, Fairclough, Wodak, van Leeuwen, van Tdijk, Meyer, etc.), et par le renouveau de la rhétorique consécutif aux travaux de Perelman. Peut-on alors concevoir la résurgence de la rhétorique comme une nécessité éthique ? Alors que Platon dénonçait l'écart que la sophistique introduisait entre la parole et le réel, les approches contemporaines du discours visent à un dévoilement de cet écart, en mettant au jour les effets linguistiques manipulatoires, qu'ils soient conscients (pratiques du spinning, usage politique et intéressé des stéréotypes) ou inconscients (expression de la norme ou du stéréotype, pratiques de stigmatisation, discours classant, etc.). Elles chercheraient à déconstruire les classifications préconstruites et à renégocier les places sociales assignées pour une possible réinvention de soi et des autres. Peut-on dès lors parler de progrès éthique dans l'approche contemporaine du discours ?
Ce colloque, qui permettra de croiser les regards méthodologiques français et anglo-saxon, s'attachera à mettre en relation le questionnement éthique et les usages publics du langage dans une perspective historique. Les propositions pourront concerner trois périodes majeures (rhétorique antique, l'âge classique, et l'époque contemporaine) et pourront aussi bien relever de l'analyse de discours (appartenant à tous les genres, littéraire, politique, journalistique) que discuter des débats que le questionnement éthique a suscité à toutes les époques.
On pourra, entre autres, choisir de répondre aux questions suivantes :
- L'interrogation éthique qui parcourt les différentes époques est-elle stable ? Change-t-elle de nature ? - Si la technique rhétorique était dans l'antiquité un moyen de gagner à tout prix, qu'en était-il de la place de l'autre et de l'image du rhéteur ? - La maîtrise du discours peut-elle induire un progrès éthique ? Celle-ci favorise-t-elle une amélioration « morale » de l'individu comme le soutenait Isocrate ? - Le questionnement éthique a-t-il disparu des pratiques publiques du discours ? - En quoi l'analyse contemporaine du discours, produit de l'analyse du discours des années 70, favorise-t-elle l'interrogation éthique ? Accomplit-elle le programme platonicien ? - Quelle est la portée éthique de certains discours (politique, journalistique, littéraire, etc.) ? La rhétorique permet-elle une contre-interpellation éthique ? Quelles constructions ou productions rhétoriques de l'altérité pourraient engendrer une réinvention de soi et de l'autre ?
Conférenciers invités :
Frans van Eemeren (Amsterdam) Norman Fairclough (Lancaster) Roselyn Koren (Tel Aviv) Marie-Pierre Noël (Montpellier III) Ruth Wodak (Lancaster)
Comité scientifique :
Thomas Bénatouïl (Nancy II), Pierre Chiron (Paris Est), Diane Davis (Austin), Gilles Declercq (Paris III), Françoise Douay-Soublin (Université de Provence), Jean-Jacques Lecercle (Paris Ouest-Nanterre), Carlos Lévy (Paris IV-Sorbonne), Martin Reisigl (Vienna), Ruth Wodak (Lancaster).
Organisation :
Charles Guérin (CRISES), Gilles Siouffi (DIPRALANG), Sandrine Sorlin (EMMA)
Langues du colloque : anglais et français
Une publication des articles sélectionnés est prévue (en anglais)
Les propositions de 300 mots environ sont à envoyer avant le 1er septembre 2010 à : ethique.discours@gmail.com