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Le passé composé.Mise en oeuvre du passé dans l'écriture factuelle : Histoire, Mémoires, Journaux et Lettres (1550-1850)

Le passé composé.Mise en oeuvre du passé dans l'écriture factuelle : Histoire, Mémoires, Journaux et Lettres (1550-1850)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Marie-Paule de Weerdt-Pilorge)

Le passé composé.Mise en oeuvre du passé dans l'écriture factuelle : Histoire, Mémoires, Journaux et Lettres (1550-1850)
1-3 juin 2016, appel pour le 30/4/2015

La relation de faits, dans les diverses formes qu’elle emprunte — récits historiques, Mémoires, journaux, correspondances —, de la Renaissance à la fin du XVIIIe siècle et même un peu au-delà, repose principalement sur l’autorité subjective de la mémoire, à laquelle la critique des sources n’apporte encore que des précisions ancillaires, chronologiques surtout. Pendant cette longue première modernité, les genres de l’écriture factuelle sont ainsi un lieu d’élaboration autoptique du passé, d’un passé vu et constaté, appartenant d’abord à la temporalité du témoin, avant de s’étirer puis de glisser dans le temps clos et défini de l’Histoire — d’où l’on peut pourtant l’extraire par la chaîne ininterrompue des témoignages et des souvenirs. Au croisement de l’histoire des idées, de l’épistémologie de l’histoire et de l’analyse littéraire, cette élaboration, cette composition du passé constitueront le thème de ce colloque qui se donne pour objet de réfléchir aux modalités et à la nature du passé — voire des passés — qu’elle constitue, aux fonctions assumées par le passé dans les récits et à ses types de manifestations. En effet, de 1550 aux premières décennies du XIXe siècle, le rapport au passé a profondément changé. L’écriture de l’histoire dans son ensemble témoigne en effet du passage d’un « régime d’historicité » (F. Hartog) à un autre, de l’humanisme privilégiant une histoire militaire et politique des grands hommes fondée sur l’autorité des modèles antiques et de ses exempla à une histoire de l’esprit humain, anthropologique et ouverte sur l’horizon du progrès ; elle souligne encore la mutation d’une temporalité cyclique, morale, chrétienne en une temporalité vectorielle, sociale et laïque. On cherchera donc à l’occasion de ce colloque, dans les récits historiques, les Mémoires, les journaux et les correspondances qui convoquent de différentes manières l’histoire privée et (ou) collective, à saisir les modes d’inscription et de fonctionnement du passé par des études certes en partie monographiques, mais aussi transversales, selon quelques axes principaux de réflexion :

 

1) L’autorité et l’identité du passé

Quel est le passé convoqué dans ces écrits ? S’agit-il d’un passé prestigieux lié aux grands hommes ou à quelques événements majeurs tels la Fronde, la Révolution française,  et dont l’autorité est imposée par le discours social ou bien d’un passé personnel, familial, dont l’autorité doit être justifiée ? Ce passé concerne-t-il un individu (événement traumatique, historique dans un destin individuel…), une famille (Les Condé… l’histoire généalogique dans les Mémoires…), une génération (la révocation de l’édit de Nantes chez les protestants…), une communauté, un peuple ?

 

2) La temporalité du passé

Quelles incidences la convocation d’un passé récent dans la correspondance ou les journaux, plus lointain parfois pour les Mémoires ou l’Histoire, voire d’un passé antique ou mythique, a-t-elle sur l’écriture, sur la scansion narrative et historique ? Produit-elle des ruptures abruptes, des effets de charnière, des transitions « molles » ou des systèmes de continuité entre deux règnes, deux époques ?

 

3) Les usages du passé

Quels sont les buts assignés au passé ainsi convoqué ? A-t-il une valeur démonstrative ou apologétique, morale ou politique, didactique ou anthropologique ? Revêt-il une fonction herméneutique ? Sert-il de repoussoir, de parangon, de paradigme ? Quel statut épistémologique donne-t-il à l’histoire, en particulier dans les essais sur l’écriture de l’histoire (Baudouin, Bodin, Le Moyne, Lenglet Dufresnoy, Mabillon, Mably, Mézeray, le père Rapin, Saint-Réal, Saint-Simon, Voltaire…) ?

Les résumés des propositions  (moins de 300 mots) doivent être envoyés à Frédéric Charbonneau et à Marie-Paule de Weerdt-Pilorge aux adresses suivantes : frederic.charbonneau@mcgill.ca, marie-paule.pilorge@univ-tours.fr

au plus tard le 30 avril 2015. La communication ne doit pas dépasser vingt minutes afin de laisser du temps pour la discussion.

Envoyez s’il-vous-plaît votre proposition sur deux fichiers séparés : l’un avec uniquement le titre et le résumé ; l’autre avec vos coordonnées personnelles, le titre de la communication et un bref CV. Les propositions seront évaluées par le comité scientifique. L’université François Rabelais de Tours demande des frais d'inscription d’un montant de 30 euros.  

Pour plus d'informations, n’hésitez pas à nous contacter :  

Comité d'organisation:

Marie-Paule de Weerdt-Pilorge, Université François Rabelais, Tours, E.A. 6297 ICD (Interactions culturelles et discursives), marie-paule.pilorge@univ-tours.fr

Frédéric Charbonneau, Université McGill, Montréal, GRHS (Groupe de recherche en histoire des sociabilités), CIREM 16-18 (Centre interuniversitaire de recherche sur la première modernité XVIe-XVIIIe siècle), frederic.charbonneau@mcgill.ca

 

Comité scientifique :

Pascal Bastien (Université du Québec à Montréal, Canada) ; Marc André Bernier (Université du Québec à Trois-Rivières, Canada) ; Gérard Ferreyrolles (Université Paris IV-Sorbonne, France) ; Nadine Kuperty-Tsur (Université de Tel-Aviv, Israël) ; Malina Stefanovska (UCLA, University of California, Los Angeles, USA) ; Jean-Jacques Tatin-Gourier (Université François Rabelais, Tours, France)

 

  • Responsable :
    Marie-Paule de Weerdt-Pilorge
  • Adresse :
    Université François Rabelais Tours