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Le Paris des Ballets russes 1909-1929

Le Paris des Ballets russes 1909-1929

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Frédéric Pouillaude)

Ecole doctorale « Concepts et Langages »

Le Paris des Ballets russes 1909-1929

Une modernité interartistique

Journées d'étude organisées par l'Observatoire Musical Français

et l'équipe « Philosophie et histoire de l'art »

de l'EA « Métaphysique : histoires, transformations, actualité »

en Sorbonne (salle des Actes) et à la Maison de la recherche

(28, rue Serpente – Paris 6e)

les 13 et 14 février 2009

Comité scientifique : Michèle Barbe, Roland Huesca, Stephanie Jordan,

Danièle Pistone, Frédéric Pouillaude, Patrizia Veroli,

Gianfranco Vinay, Walter Zidaric

Si les Ballets russes de Diaghilev représentent bien un moment privilégié de l'histoire de la rencontre des arts sur la scène, il est cependant difficile, au vu de l'hétérogénéité des productions et des régimes de collaborations, d'y établir une véritable doctrine, cohérente et spécifique, de l'interaction entre les arts. Dès lors, plutôt que de dresser l'histoire des collaborations artistiques au sein des Ballets russes et de tenter de la périodiser – ce que Lynn Garafola, entre autres, a déjà remarquablement fait – deux autres approches nous semblent devoir être privilégiées : celle du « très proche » et celle du « très lointain ». Par « très proche », nous entendons l'analyse d'une oeuvre donnée, de ce qui s'y invente à la croisée des arts, mais également de ce qui parfois y échoue, sombrant dans la formule ou le simple effet d'affiche. Si L'Après-midi d'un faune ou Le Sacre du printemps constituent évidemment des objets-clefs, d'autres oeuvres, moins souvent analysées, nous paraissent mériter une étude mobilisant des savoirs croisés, en danse, en musicologie et en histoire de l'art : par exemple, Petrouchka, Parade, Noces, ou Apollon musagète. Par ailleurs, le dialogue entre les arts instauré par les Ballets russes ne tient sans doute pas au seul talent d'imprésario de Diaghilev. Il s'inscrit dans un ensemble de conditions historiques, sociales et culturelles, qu'il conviendrait également d'analyser de façon plus lointaine. En premier lieu : la forme « ballet », lieu traditionnel de la rencontre entre les arts, dans laquelle Diaghilev s'insère, qu'il modernise et fait finalement accéder à une légitimité sociale et culturelle rarement vue. En second lieu : une certaine inséparation de la réception, liée à l'institution lyrique, qui fait qu'on ne peut être public ou critique musical à l'époque sans nécessairement être également public ou critique chorégraphique (la Revue musicale est un assez bon exemple de cette inéluctable union du musical et du chorégraphique, que l'on a du mal à imaginer aujourd'hui).

Enfin, toujours au titre du « lointain » ou de l'« à côté », il convient de s'interroger sur ce qui constituait la vie chorégraphique à Paris sur la période, sur ce qui a pu influencer et concurrencer les Ballets russes dans le moment même de leur triomphe. Dès lors, il est indispensable d'étudier, selon le lieu et la période donnée, des figures telles qu'Isadora Duncan, Ida Rubinstein ou les Ballets suédois, sans oublier le music-hall ou l'activité chorégraphique des grands théâtres de la capitale.

Vendredi 13 février - 14-20 heures (salle des Actes en Sorbonne)

14 h 00 - accueil des participants et introduction

Pascale MELANI (Bordeaux 3), L'opéra privé de Moscou, antichambre des Ballets russes ?

Ludmila PETCHENINA (Paris 4), Serge Prokofiev, Le Bouffon (Chout) : un parcours délicat sur les traces de Stravinski

Mathias ROGER (Paris 4), Maurice Ravel et les Ballets russes : une rencontre manquée ?

Carol GOUSPY (Lyon 2), Parade des Ballets russes : légitimation du music-hall et du cirque par Erik Satie

Eléonore ANTZENBERGER (Nîmes), Parade la scandaleuse.

Hélène CELHAY (Paris 4), La boutique fantasque : un ballet à la croisée des arts.

Pause

17 h 00 - Jean-Louis MEUNIER (Nîmes), Miroir de l'Espagne : Le Tricorne.

Philippine CRUSE (Paris 4), Le Train bleu, 1924.

Sabine VERGNAUD (Saint-Etienne), La musique et les arts dans la collaboration du Groupe des Six avec les Ballets suédois.

David RAVET (Paris 3), Le Paris des Ballets suédois.L'exemple de La création du monde. 

Françoise DARTOIS (Paris 4), Le jeu des Ballets russes avec la tradition. Bilans et perspectives.

Bilans et perspectives

Samedi 14 février – 9-13 h, 14-18 heures (salle de conférences de la Maison de la recherche)

9 h 00 - Introduction

Roland Huesca (Metz), Ballets russes : l'entrée en scène du « moderne ».

Patrizia Veroli (Roma-La Sapienza), Les Ballets russes. Réflexions sur la construction d'un mythe du XXe siècle.

Pause

11 h 00 - Stephanie Jordan (Roehampton University, Londres), The Ballets Russes as Site of Critical Choreomusical Exchange.

Frédéric Pouillaude (Paris 4), Noces : la réalisation d'un rêve nietzschéen ? Sur un article d'André Schaeffner.

Présentation du DVD Le Faune – Un film ou la fabrique de l'archive, en présence de l'auteur, Dominique BRUN, et discussion avec le public.

14 h 00 - Walter Zidaric (Nantes), De la tradition populaire européenne et russe à la création de Petrouchka sur la scène.

Gianfranco Vinay (Paris 8), « Arké » et modernité : de « Mir Iskousstva » au néoclassicisme.

Pause

15 h 45 - Laetitia Doat (Paris 8), Les rêves parisiens d'une danse grecque :

Isadora Duncan et les Ballets russes.

Pascal LECROART (Besançon), Ida Rubinstein dans l'oeil de Diaghilev : la mauvaise conscience des Ballets russes ?

Claire Paolacci (Paris 1), Serge Diaghilev, parangon de Jacques Rouché ?

Conclusions