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Le mot en crise : l’art et l’indicible dans la littérature contemporaine

Le mot en crise : l’art et l’indicible dans la littérature contemporaine

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Sarah Jacoba)

À l’époque de la Seconde Guerre mondiale, l’idée d’un lien étroit entre l’art et le sujet de sa représentation se voit remise en cause par de nombreux artistes. D’ailleurs, cette crise devient le sujet paradoxal de l’art qui contemple son incapacité à représenter. Le modèle platonicien étant devenu obsolète, l’artiste ne peut se consacrer qu’à l’expression de l’échec auquel tout art est voué. Des tableaux de Picasso aux sculptures de Giacometti, l’art raconte son existence momentanée, sa disparition subite. Cependant, pour beaucoup d’écrivains, le mot rend perplexe, car seul le silence marquera la réussite du mot à cet égard. Beckett articule cette impasse déconcertante dans sa fameuse lettre allemande de 1937 : « It is to be hoped the time will come, thank God in some circles it already has, when language is best used where it is more efficiently abused. […] [W]e do not want to leave anything undone that may contribute to its disrepute. To drill one hole after another into it until that which lurks behind, be it something or nothing, starts seeping through – I cannot imagine a higher goal for today’s writer. » (Letters 1929-1940, p. 518).

Cette séance bilingue se propose d’examiner différents cercles dans lesquels la faillite artistique trouve déjà une incarnation, ainsi que leur évocation dans une littérature interartielle qui met en scène son propre échec. Autrement dit, il s’agira d’explorer comment les différents domaines artistiques—musique, cinéma, photographie, peinture—permettent à la littérature contemporaine de (tenter de) dire l’indicible, de nommer l’innommable, de représenter l’irreprésentable. Passant par l’intertextualité ou l’emprunt de techniques artistiques, comment la littérature s’annonce-t-elle comme discipline interdisciplinaire afin d’explorer et d’esquiver simultanément ses propres faiblesses?

Veuillez soumettre votre proposition (300 mots, en anglais ou en français) d’ici le 30 septembre 2014 à Sarah Jacoba et à Annie Riel à partir du site https://nemla.org/convention/2015/cfp.html#cfp15219. La priorité sera accordée aux propositions favorisant une approche interdisciplinaire et le décloisonnement des arts.