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Appels à contributions
Le livre, « produit culturel » ? Stratégies éditoriales, de l'imprimé au texte électronique

Le livre, « produit culturel » ? Stratégies éditoriales, de l'imprimé au texte électronique

Publié le par Marielle Macé (Source : Anne Réach-Ngô)

Appelà contributions pour l'ouvrage collectif intitulé

Le livre, « produit culturel » ?

Stratégies éditoriales, del'imprimé au texte électronique

(à paraître chez L'Harmattan, collection Orizons, juin 2011)

sous la direction de Gilles Polizzi et Anne Réach-Ngô

(Université de Haute-Alsace, Institut derecherche en Langues et Littératures Européennes)

Sile livre devient, avec le développement de l'imprimerie, « cette marchandise »,comme le dit Henri-Jean Martin dans l'Apparitiondu livre, ce n'est pas seulement parce qu'il s'insère dans un réseau deproduction et de distribution qui s'est considérablement élargi avec lareproduction mécanique des textes, mais bien aussi parce que le discourséditorial présente le texte comme un « produit » dont les contenustextuels, iconographiques et matériels répondent aux lois de l'offre et de lademande. Les pratiques de publication et de transmission des oeuvres, que cesoit par l'insertion d'un paratexte éditorial, par des choix typographiques oupar des politiques de diffusion, adaptent l'oeuvre à l'horizon d'attente deslecteurs et déterminent en retour l'évolution des goûts du public.

Siles paratextes éditoriaux tendent à s'effacer de l'espace du livre moderne etse réduisent le plus souvent à une quatrième de couverture, à une jaquette ou àun prière d'insérer, le discours de l'éditeur et du libraire perdure à l'époquecontemporaine dans les catalogues et sites d'éditeurs, dans les publicités pourle livre ainsi que dans la presse d'édition. Le cas de la publicationélectronique souligne encore ce trait : dans les livres électroniques, lamise en forme du texte est soumise à l'intervention du lecteur, qui peutmodifier le type des caractères, la disposition du texte sur la page, etintervenir directement sur le texte en l'annotant, le balisant, voire se leréapproprier tout à fait. L'éditeur de textes publiés sur le Web procèdeégalement à ses interventions sur le texte, qu'il ait pour fonction del'adapter à un public ciblé ou de réguler les interventions des internautes eny introduisant son propre point de vue. La mise en page du texte, sesparatextes et les procédés commerciaux qui entourent sa parution inscriventdonc au sein de l'oeuvre ou à ses côtés un discours second, qui émane d'uneinstance plurielle, composée des imprimeurs, correcteurs, maquettistes,traducteurs, libraires, éditeurs de livres et de textes électroniques, etc.

Ens'intéressant aux manifestations matérielles et textuelles de l'instanceéditoriale et des professionnels de la librairie qui font du livre un« produit culturel », cet ouvrage collectif voudrait questionner larelation que ces éléments entretiennent avec les textes qu'ils mettent en scène.On se demandera notamment dans quelle mesure l'oeuvre publiée, de l'apparitionde l'imprimerie à l'ère électronique, est le produit d'activités (celle de l'éditeur et du libraire, de la fabricationà la mise en place) visant plus ou moins efficacement à le vendre, endéveloppant son lectorat. Ce questionnement s'inscrira notamment au sein d'uneréflexion épistémologique et herméneutique : quelle place accorder à ces« discours seconds » du livre-produit, étroitement liés à sa matérialité,dans son analyse et dans l'étude de sa réception ?

Ouvertaux chercheurs, historiens et historiens du livre, littéraires etlinguistiques, spécialistes des sciences de l'information et de lacommunication, éditeurs, libraires et bibliothécaires s'intéressant auxstratégies éditoriales, cet ouvrage voudrait notamment accueillir des étudesportant sur des corpus larges et suivant une perspective diachronique. Lespropositions d'articles (d'une demi-page environ), accompagnées d'un titre etd'un résumé, ainsi que des coordonnées postales et institutionnelles de leursauteurs, sont à envoyer à Anne Réach-Ngô (anne.reach-ngo@uha.fr) avant le 15juillet 2010. Les articles (d'environ 35 000 caractères) seront à rendrepour le 31 décembre 2010 au plus tard.