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Le genre à l'oeuvre

Le genre à l'oeuvre

Publié le par Marion Moreau (Source : Chantal Savoie)

Colloque international : "Le genre à l'oeuvre"

Les 20 et 21 septembre 2011

Université Paris-Sorbonne

Organisé par le GdRI OPuS 2, le GdRE Mage-CNRS et le Comité de Recherche « Sociologie des arts » de l'AISLF

En partenariat avec le CERLIS (Université Paris Descartes–Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle–CNRS), l'Observatoire Musical Français (Université Paris Sorbonne-Paris 4), le Laboratoire G. Friedmann (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne–CNRS), l'Université d'Athènes et les revues Travail, Genre et Sociétés et Sociologie de l'art.

Au cours des quarante dernières années, se sont multipliées les recherches portant sur les modes d'inscription du genre des artistes dans la production et la réception artistiques. De nouveaux outils, théoriques et méthodologiques, ont été conçus afin d'explorer les dimensions sexuées traversant les différents mondes de l'art – littérature, cinéma, arts plastiques, danse, musique ou arts numériques. Au-delà de la variété des approches, deux « modèles » dominants organisent la réflexion : la construction sociale des sexes, d'une part ; l'approche par la performance, d'autre part. Si le premier analyse en finesse les modes de construction et de légitimation des inégalités sexuées, le deuxième porte une attention renouvelée aux formes que peuvent prendre les transgressions des limites de l'ordre social genré.

 

Le genre est ainsi devenu une catégorie d'analyse à part entière, au même titre que l'origine sociale, l'âge ou l'origine « ethnique ». Grâce à ses vertus heuristiques, l'analyse en termes de genre renouvelle les regards portés sur la production, la réception ou la médiation artistiques. La « variable » genre s'est par là même transformée en objet d'étude plurivoque. Sa construction peut potentiellement brouiller les frontières entre fiction et réalité, entre vérité et art, entre production et réception, entre hommes et femmes… La production artistique contemporaine élabore des registres genrés qui peuvent tout aussi bien confirmer les différences sexuées que les déstabiliser, voire les subvertir, les nier ou les détourner.

 

Ce colloque vise à accueillir les chercheur-e-s ayant étudié des phénomènes artistiques spécifiques sous l'angle de différentes disciplines (anthropologie, sociologie, histoire, sciences du langage, arts du spectacle, sciences de l'éducation, science politique, études théâtrales, musicologie, études de genre, esthétique, etc.). Il a pour ambition d'inciter ces chercheur-e-s à explorer les rapports genrés traversant la production, la réception et la médiation artistiques d'une oeuvre – un spectacle, un ouvrage, une installation ou un film par exemple.

 

Dans quelle mesure peut-on repérer des registres d'expression artistiques perçus, étiquetés ou définis comme « féminins » ou « masculins » dans la production comme dans la réception artistiques ? Selon quels processus et par quels acteurs – public, critiques, artistes ou intermédiaires – ces repérages genrés sont-ils construits, affirmés, niés, revendiqués, subvertis ? Comment les acteurs interprètent-ils, négocient-ils, brouillent-ils voire déconstruisent-ils ces repérages sexués ? Comment encore sont-ils appropriés par les femmes, les hommes, les trans, les queers... ? Quels en sont les effets sociaux : accès à l'expression, orientations expressives ou réceptives, reconnaissance par le public ou construction des légitimités... ? Comment ces registres sont-ils transgressés par les hommes, par les femmes, par ceux et celles qui refusent les oppositions binaires intransigeantes liées aux « féminités » ou aux « masculinités » ? Que se passe-t-il alors pour les artistes, pour le public, pour les oeuvres d'art produites ainsi que pour les carrières de ces artistes ? En quoi une analyse en termes genrés recoupe-t-elle une analyse portant sur les orientations sexuelles, les origines « ethniques » ou les appartenances sociales ? Dans quelle mesure certaines formes artistiques contemporaines sont-elles, ou non, imprégnées, de la thématique du genre, soit en se situant par rapport à une cause, soit en en mettant en lumière les rapports genrés – en révélant par exemple de petits gestes quotidiens, tels le regard dans la rue, le strip-tease, les usages possibles d'objets différenciés, pour n'en mentionner que quelques-uns. Quelle est la place des collectifs d'artistes dans la remise en cause des différences sexuées existantes, mais aussi dans la construction aussi bien de formes subversives que de nouvelles frontières, ou que d'autres repères genrés ?

Ces questions – parmi d'autres – seront au coeur de la réflexion pluridisciplinaire menée durant ce colloque qui se déroulera les 20 et 21 septembre 2011 à La Sorbonne. Les contributions qui portent sur les thèmes suivants sont les bienvenues (liste non limitative), le genre étant mobilisé comme catégorie principale d'analyse :

- Les productions artistiques et culturelles

- Travail, carrières et réputations artistiques

- La valeur des oeuvres

- Les réceptions critiques

- Les collectifs d'artistes

- Les affirmations et les négociations identitaires

- Les expressions artistiques subversives

- La création artistique

- Les intermédiaires culturels

- Les dispositifs techniques

Les propositions de communication (titre, résumé, nom de l'auteur-e, affiliation institutionnelle, adresse électronique), de 800 mots (maximum), devront être envoyées à genrealoeuvre@gmail.com avant le 3 janvier 2011. Elles seront soumises aux membres du comité scientifique. Les résultats de la sélection seront communiqués aux auteur-es fin mars 2011 au plus tard.

Comité d'organisation :

Marie Buscatto (Laboratoire G. Friedmann, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Anne Forssell (MAGE-CNRS, Cerlis-Université Paris Descartes)

Mary Leontsini (Université d'Athènes, AISLF)

Margaret Maruani (MAGE-CNRS, Cerlis-Université Paris Descartes)

Bruno Péquignot (OPuS 2, CERLIS, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Hyacinthe Ravet (Observatoire Musical Français, Université Paris Sorbonne-Paris 4)

Comité scientifique :

Eve Brenel (Cerlis, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Marlaine Cacouault-Bitaud (GRESCO, Université de Poitiers)

Diana Crane (University of Pennsylvania, Etats-Unis)

Eliane Chiron (CRAV, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Eric Fassin (ENS, IRIS, CNRS-EHESS-Inserm-Paris 13)

Florent Gaudez (EMC2-LSG, Université Pierre Mendès France-Grenoble II)

Sylvia Girel (LESA, Université de Provence)

Laurent Fleury (Université Paris Diderot-Paris 7)

Nicky Lefeuvre (Université de Lausanne, Suisse)

Catherine Marry (Centre Maurice Halbwachs, CNRS-EHESS-ENS)

Delphine Naudier (CRESPPA-CSU, CNRS-Université Paris 8)

Danièle Pistone (Observatoire Musical Français, Université Paris Sorbonne-Paris 4)

Chantal Savoie (CRILCQ, Université de Laval, Canada)

Geneviève Sellier (Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, IUF)

Liliana Segnini (Université d'Etat de Campinas, São Paulo, Brésil)

Antonia Trasforini (Université de Ferrara, Italie)

Sheila Whiteley (Professeure Emérite, Salford University, Angleterre)

Kostas Yannakopoulos (Université de la Mer Egée, Grèce)