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Appels à contributions
Le génie créateur à l'aube de la modernité (1750-1850)

Le génie créateur à l'aube de la modernité (1750-1850)

Publié le par Marc Escola (Source : Nathalie Kremer (KUL/FWO))

Appel à contributions pour un volume collectif :


Le génie créateur à l'aube de la modernité (1750-1850)



Lat : ingenium > ingénieur ; génie.

Reprenant un lieu commun de la pensée esthétique, Goethe affirme à la fin du XVIIIe siècle : « on peut dire que nous sommes plus riches dans tous les domaines où intervient la transmission, donc dans le domaine des avantages dus à l'artisanat évolué et dans celui de la richesse des innovations mécaniques. En revanche tout ce qui est inné, c'est-à-dire le talent intransmissible par lequel l'artiste se distingue, semble être plus rare à notre époque. » (“Art et artisanat”, 1797, Ecrits sur l'art, éd. de T. Todorov et J.M. Schaeffer, GF-Flammarion, 1996, p.108), La distinction entre la technique et le don, entre le talent et le génie est généralement reconnue, mais il est plus difficile de savoir précisément en quoi consiste le « génie extraordinaire » de l'artiste, et de comprendre comment le don et le savoir-faire se conjuguent pour « s'élever au-dessus des âmes », et pour rendre vivantes des oeuvres qui paraîtraient froides sans ce feu créateur de l'artiste, qu'on appelle aussi enthousiasme. Comme l'avait fait remarquer Annie Becq : « l'existence de ce génie s'impose comme un fait mais sa nature se prête mal à l'analyse ; les théoriciens ont le sentiment que la source s'en cache au plus profond de l'être » (Genèse de l'esthétique française moderne, Albin Michel, 1994, p.48).

Un volume collectif réunira les contributions de chercheurs de tout horizon autour de la question du « génie créateur » tel qu'il se conçoit à l'aube du romantisme en littérature, esthétique, philosophie ou science. Qu'est-ce que le « génie » de l'artiste ? En quoi se distingue-t-il de la pure maîtrise technique ? Comment se (re)définit-il au courant du XVIIIe siècle c'est-à-dire dans cette période où, comme le note Yves Citton dans L'Envers de la liberté (éd. Amsterdam, 2006), le pouvoir créateur se situe dans l'autonomie de l'oeuvre même, appelant l'écrivain à s'ériger en égal de Dieu ?

Le thème du « génie créateur » à l'aube de la modernité (XVIIIe et XIXe siècles) permet de penser les arts dans deux voies au moins :
dans leur conjugaison d'une part : ainsi nous voudrions étudier le moment où la création d'une oeuvre d'art nécessite la conjonction d'aptitudes relevant des autres formes d'art – autrement dit : lorsque le visible, le lisible, l'audible et le palpable s'assemblent dans l'oeuvre pour offrir au spectateur le spectacle de sa perfection.
dans leur autonomie d'autre part, qui serait une mise en question du paradigme de la mimésis classique, ou une redéfinition de celui-ci.


Une rencontre à Paris sous forme de journée d'étude sera organisée avec tous les participants. Cette rencontre se voudra un forum de discussion autour d'un dossier contenant un état provisoire de toutes les contributions, remis préalablement aux participants. La discussion autour de ce dossier devrait garantir une publication plus cohérente. Plusieurs revues se sont montrées intéressées.



Date limite de la remise des propositions : 20 janvier 2009
Date limite de la remise des articles : 1er juin 2009
Journée d'étude : septembre 2009
Publication : mars 2010

Nathalie Kremer

Chargée de Recherches du Fonds de la Recherche Scientifique - Flandre (FWO)
à l'Université Catholique de Louvain (Belgique)