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Le corps dansant au Maghreb. Regards anthropologiques

Le corps dansant au Maghreb. Regards anthropologiques

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Mariem Guellouz)

Colloque international :

Le corps dansant au Maghreb. Regards anthropologiques

Vendredi 12 et samedi 13 octobre 2012 à l’Université Paris Descartes-Sorbonne

 

Organisation

Centre d’Anthropologie Culturelle (CANTHEL – EA 45 45)

 

Partenaires

  • Institut de recherche sur le Maghreb contemporain – Tunis (IRMC)
  • UFR STAPS, Université - Paris Descartes.

 

Responsables 

  • Mariem Guellouz 

Université Paris Descartes. Chercheure associée au Centre d’anthropologie culturelle (Canthel)

  • Monia Lachheb 

Institut supérieur du sport et de l’éducation physique de Tunis. Chercheure Associée à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain

 

Argumentaire

Le corps dansant est ce corps mis en mouvement, qui se place et se déplace, se métamorphose et défait l’unité corporelle apparente, fini par tisser un réseau signifiant par ses pas, ses gestes et ses postures (Valéry, 1960). En se limitant à un espace culturel, Le Maghreb, le corps dansant bénéficie d’une forte signification anthropologique. Il devient un marqueur d’affiliation socioculturelle qui met en évidence un rapport particulier au corps, à autrui, au temps et à l’espace. Le corps dansant se situe ainsi à l’interface de sa nature charnelle et des représentations qu’il véhicule à travers les « techniques du corps » au sens où l’entend Marcel Mauss (1999). Il se construit selon des codes de mise en scène de la corporéité et affirme la danse comme une culture qui prend corps en contribuant à donner sens aux valeurs collectives (Poché, 1996).

Il va sans dire que le corps dansant au Maghreb est multiple et se manifeste selon différentes myriades de mouvements qui se distinguent d’une région à une autre.  Des danses tunisiennes (kerkeniennes, Rboukh, Nakh, Boussaadia), aux danses algériennes (chawia, Allaoui, algéroise, kabyle, oranaise), à la danse des chikhat (femmes animant les mariages) au Maroc, en passant par les danses dites de transe, ces danses revêtent différentes modalités d’expression selon les conjonctures de la mise en scène du communautaire : la peine et la liesse, le physique et le symbolique, le sacré et le profane. En ce sens, les danses deviennent un lieu où tout se croise et se modèle par les significations en vigueur.

Contre la rareté des travaux sur les danses du Maghreb (Lièvre, 1987), ce colloque a l’ambition de procéder à une construction socio-anthropologique du corps dansant à travers la pluralité de ses techniques gestuelles. Dans une perspective pluridisciplinaire, historique, sociologique, anthropologique, sémiologique, etc., l’objectif est de procéder à une lecture des modalités d’existence du corps dansant et de la symbolique qui lui est inhérente.

Sans prétendre à l’exhaustivité, des questions multiples se recoupent et orientent la réflexion sur le corps dansant dans l’espace maghrébin :

1-Danse profane/Danse sacrée et création artistique : les danses sacrées et les danses profanes constituent des formes de ritualisation du corps à forte charge symbolique. Elles témoignent de la diversité des mises en jeu du corps dansant qui se modèlent en fonction des rencontres, des rythmes, des lieux et des finalités. Quelles sont les significations liées aux modes d’implication du corps dans les différents types de danses au Maghreb ? Quels sont les imaginaires qui les sous-tendent ? Quelles sont les transformations qu’elles ont subi par le flux du temps et des mutations  socioculturelles ? Quel est la place de la transmission dans la conservation de ces danses ? Les ballets et les troupes des arts populaires contribuent-ils par leurs créations artistiques à la survie des danses du  Maghreb ? 

2-Sémiologie des danses au Maghreb : productrices et véhicules de signes (costumes, espaces, couleurs, gestuelles), ces danses sont avant tout des pratiques du corps sociétal, agissant, signifiant et parlant. Quelles sont les symboliques relatives au corps dansant au Maghreb. Une sémiotique de ces danses et de leurs objets est-elle possible ? 

3-Danses de femmes/Danses d’hommes : les techniques du corps dansant sont différenciées selon le genre. Certaines danses sont réservées aux hommes et d’autres sont exclusivement féminines. Aussi, le corps dansant se voit découpé en « des régions corporelles dansantes » et « des régions corporelles non dansantes » (Herbillon-Moubayed, 2005). Ce découpage de l’espace du corps dansant varie d’une culture à une autre et fait émerger une dimension sexuée du corps. Quelles sont les acceptions et les valeurs liées aux zones dansantes et à celles non dansantes selon le genre ? 

4-Le corps dansant au-delà du Maghreb : peut-on parler d’une circulation des danses du Maghreb dans les espaces de migration des Maghrébins ? Quelles sont les perceptions liées aux danses du Maghreb au moment de l’expansion actuelle de la danse orientale en Europe ?

Les propositions d’une longueur maximale de 2000 signes sont à envoyer, au plus tard, le 15 août 2012 à l’adresse suivante : dansemaghreb@gmail.com

Dates importantes :

  • Date limite pour les propositions de communication : le 15 août 2012
  • Notifications aux auteurs : le 10 septembre 2012
  • Les papiers des communications sont à soumettre, au plus tard, le 1er octobre 2012