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Appels à contributions
Le conte comme esthétique et stratégie du détour dans la littérature et le cinéma (revue Germanica)

Le conte comme esthétique et stratégie du détour dans la littérature et le cinéma (revue Germanica)

Publié le par Marc Escola (Source : Lerousseau Andrée)

GERMANICA N° 61/2017

Das Märchen als Ästhetik und Strategie des Indirekten in der Literatur und im Film

Le conte comme esthétique et stratégie du détour dans la littérature et le cinéma

 

Appel à communication

Les communications porteront sur la littérature de langue allemande du XXème et du XXIème siècle et sur le cinéma allemand. L'objet d'étude est le conte comme esthétique et stratégie du détour dans la confrontation avec des situations extrêmes et des expériences traumatiques ˗ que le traumatisme, selon la distinction courante que l'on trouve par exemple chez J. P. C. van den Berg, surgisse à un moment précis de l'histoire collective ou individuelle ou qu'il soit perçu comme une catégorie ontologique. On constate en effet de façon récurrente un recours à ce genre littéraire lorsqu'il s'agit d'affronter des atrocités ou des expériences, qui par leur démesure et leur violence, ouvrent une brèche dans notre système de défense (le « Reizschutz » freudien, traduit par Michel Luciani par « filtrage des stimuli ») et plongent le sujet dans un effroi auquel il n'est pas préparé. Parfois, le récit tout entier et l'action sont à ranger d'emblée sous la catégorie du conte, parfois il s'effectue un basculement dans l'univers du conte lorsque la tension dramatique atteint son point d'acmé, comme s'il n'était possible de représenter l'irreprésentable et de dire l'indicible qu'en empruntant ce détour et par le biais d'une stratégie de distanciation, voire d'une rupture, et par un processus de métaphorisation, comme si le vécu, frappé d'étrangeté de par son caractère effroyable, ne pouvait être cerné et la réalité horrifiante ne pouvait être appréhendée que de cette manière indirecte.

Herta Müller confiait dans une interview qu'elle avait voulu « domestiquer la peur par la littérature ». Se pourrait-il, lorsqu'il s'agit non plus de la peur, mais d'un état de sidération au-delà de la peur, que le conte soit la forme littéraire la plus appropriée pour mettre des mots sur le traumatisme, permettant au témoin ou à la victime d'atrocités d'échapper à la pétrification qui fut le sort de la femme de Loth ? Cet effet produit par le conte serait-il lié à son origine, au fait que chaque conte serait issu, selon Kafka, « des profondeurs du sang et de la peur » (conversation avec Gustav Jarnouch), et à son esthétique mêlant l'effroi et la résistance ? Et cet argument vaut-il pour le genre, pour le conte en général, ou seulement pour une certaine catégorie de conte ?

À l'aide d'exemples tirés de la littérature et du cinéma, on analysera le conte comme exégèse, représentation, thérapie (facteur de résilience) et moyen de communication, tout en s'interrogeant entre autres sur les limites de la figurabilité et de la langue. L'attention se portera également sur l'instance narrative : qui parle au juste, qui raconte, quelle est la perspective qui se dégage du conte et à qui le récit s'adresse-t-il, porteur de quel message ? Par-delà la recherche de l'effet cathartique que provoquerait sur le narrateur et sur les personnages directement impliqués le recours à une esthétique et à une stratégie du détour, n'y aurait-il pas derrière l'adoption ou la reprise du schéma narratif du conte un pacte implicitement conclu avec le lecteur ou le spectateur visant à leur rendre supportable l'aveu contenu dans ce discours ? Mais l'histoire, qu'elle soit personnelle ou collective, dévoile-t-elle son ultime vérité dans le conte ? Le secret du conte consisterait-il, ainsi que le suggère Michael Maar, à « se faire le véhicule de noyaux dégoulinant de sang » et à rendre « cette matière dure transportable en la comprimant à l'intérieur d'une coquille», ou demeure-t-il toujours quelque part un noyau échappant à toute formule, un noyau intraduisible, que l'on ne pourrait appréhender qu'à travers le silence, à moins qu'il ne soit pas même accessible au silence ?

 

Les propositions de contribution, sous forme d'un résumé d'environ 15 lignes accompagné d'une notice bio-bibliographique, sont à envoyer à Andrée Lerousseau, coordinnatrice du numéro pour le 30 novembre 2016 au plus tard (andree.lerousseau@univ-lille3.fr ou lerousseau_andree@orange.fr),

La publication du numéro est prévue pour décembre 2017 et les manuscrits devront parvenir à Andrée Lerousseau au plus tard le 20 juin 2017.

GERMANICA N° 61/2017

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Das Märchen als Ästhetik und Strategie des Indirekten in der Literatur und im Film

Call for paper

 

Die Beiträge beziehen sich auf die deutschsprachige Literatur des XX. und des XXI. Jahrhunderts und auf den deutschen Film. Gegenstand der Untersuchung ist das Märchen als Ästhetik und Strategie des Indirekten im Umgang mit Extremsituationen und mit traumatischen Erfahrungen ˗ sei das Trauma nach der üblichen Unterscheidung, wie etwa bei J. P. C. van den Berg, als historisch festlegbares Erlebnis oder als ontologische Kategorie gefasst. Man kann ja feststellen, dass immer wieder auf diese Literaturgattung zurückgegriffen wird, wenn es darum geht, sich mit grauenhaften Taten und Erlebnissen, mit inkommensurablen Erfahrungen, die den « Reizschutz » durchbrechen und die von Freud postulierte « Angstbereitschaft » übersteigen, auseinanderzusetzen. Manchmal stehen die ganze Erzählung und die ganze Handlung im Zeichen des Märchenhaften, manchmal wird beim dramatischen Höhepunkt ins Märchenhafte übergegangen, als könnte Unvorstellbares und Unsagbares nur auf diesem Umweg durch eine Strategie der Distanzierung, bzw. der Brechung und einen Prozess der Metaphorisierung vorstellbar gemacht und zur Sprache gebracht werden, als könnte man nur auf diese indirekte Weise die entsetzende Fremdheit des Erlebten umkreisen und der erschreckenden Realität irgendwie beikommen.

In einem Interview sagte Herta Müller, sie habe « die Angst durch die Literatur zähmen » wollen. Könnte es sein, dass, wenn es um Erstarren und Stupor jenseits der Angst geht, das Märchen sich als die geeignetste literarische Form erwiese, um Traumata in Worten zu fassen und dadurch als Zeuge oder Opfer von Gräueltaten nicht vor Schrecken zu versteinern, wie Lots Weib? Liegt diese Wirkung des Märchens etwa an seinem Ursprung, an der Tatsache, dass jedes Märchen laut Kafka « aus der Tiefe des Blutes und der Angst » komme (vgl. Gespräch mit Gustav Janouch), und an seiner Ästhetik als Kombination von Grauen und Widerstand? Und gilt das Argument für die Gattung, für die Gesamtheit der Märchen überhaupt, oder nur für eine besondere Art von Märchen?

Anhand von Beispielen aus der Literatur und aus Filmen soll die auslegende, darstellende, heilende (resilienzfördernde) und vermittelnde Funktion des Märchens analysiert und dabei auch u. a. die Frage nach den Grenzen der Darstellbarkeit und der Sprache und der Kommunikation aufgeworfen werden. Darüber hinaus gilt es auch zu untersuchen, wer eigentlich die sprechende, mitteilende und erzählende Instanz im Märchen ist, welche Perspektive durch das Märchen vermittelt wird, und an wen die Erzählung (mit welcher Botschaft?) gerichtet ist? Über die bezweckte, bzw. ersehnte kathartische Wirkung auf den Erzähler oder auf die Opfer der traumatischen Erfahrung hinaus, lieβe sich der Rückgriff auf eine Ästhetik und Strategie des Indirekten vielleicht auch stillschweigend auf einen Pakt mit dem Leser oder Zuschauer zurückführen. Denn geht es nicht darum, das Vorgeführte oder Mitgeteilte erträglich zu machen? Liegt das Geheimnis des Märchens, wie es bei Michael Maar lautet, darin, dass es « Blutkerne [transportiert ]» und den « harten Stoff in einer Schale gepresst […] transportabel macht », und gibt die Geschichte ˗ sei es die private oder die kollektive ˗ ihre letzte Wahrheit im Märchen preis, oder bleibt nicht immer ein unformulierbarer, unübersetzbarer Kern, dem nur durch Schweigen beizukommen wäre, oder dem Schweigen selbst unerreichbar wäre?

 

 

 

 

Bitte schicken Sie Ihre Beitragsvorschläge (ca. 15 Zeilen) sowie eine bio-bibliographische Notiz bis zum 30. November 2016 an Andrée Lerousseau (andree.lerousseau@univ-lille3.fr oder lerousseau_andree@orange.fr).

Die Nummer soll im Dezember 2017 erscheinen.

Deadline für die Abgabe der Manuskripte an Andrée Lerousseau (Herausgeberin) ist der 20. Juni.