Questions de société
Le conseil général du 92 supprime sa subvention à l'université de Nanterre + réponse de Nanterre à Devedjian (dossier màj 29/01/10)

Le conseil général du 92 supprime sa subvention à l'université de Nanterre + réponse de Nanterre à Devedjian (dossier màj 29/01/10)

Publié le par Bérenger Boulay

Commentaire du Poolp : cet "événement", tel querapporté, est l'exemple même des risques de la loi LRU que dénonçait,dès 2007, le mouvement contestataire dans l'enseignement supérieur. Cen'est pas tant la suppression de la subvention allouée à Nanterre quiest scandaleuse que le pourquoi de cette suppression : l'université n'apas mis en place l'enseignement ad hoc demandé parle département et destiné à constituer un vivier pour le bassind'emplois local. S'il est à craindre la soumission par l'argent desuniversités à la pression politique autant qu'à celle desentreprises, il est aussi à redouter, à la fois, le risquede divergences entre les enjeux locaux et les enjeux nationaux, lerisque de creusement des inégalités entre les universités ainsique l'affaiblissement qualitatif du socle de formation générale etcommun des étudiants, si les enseignements devaient s'ajuster au besoind'employabilité immédiate -mais pas forcément pérenne- des entreprises.

Dépêche AFP  du Jeudi 28 janvier 2010 : p.gif p.gif p.gifp.gifp.gif

Le conseil général du 92 supprime sa subvention à l'université de Nanterre

Le conseil général des Hauts-de-Seine (CG92), présidé par PatrickDevedjian (UMP) a décidé de supprimer la subvention annuelle de 900.000euros qu'il versait depuis quatre ans à l'université de Nanterre, unchoix dénoncé par le PS qui y voit une "priorité donnée au privé".

L'aidedépartementale entrait dans le cadre d'un "contrat d'objectifspluri-annuel" qui s'est achevé fin 2008 entre le département etl'université, qui compte 32.000 étudiants.

"J'aidit que j'étais ouvert" à une reconduite de la subvention, "à lacondition que cela corresponde à un projet en relation avec lapolitique départementale, c'est-à-dire le développement de métiers quisont exercés à La Défense ou dans le département", a expliqué à l'AFPM. Devedjian, qui ajoute: "J'attends toujours un projet" del'université.

Une source à l'université de Nanterre a évoqué "une négociation lente et difficile", se disant "très pessimiste" sur son issue.

Dansun communiqué, les élus socialistes du CG92 "s'insurgent contre cenouveau désengagement", alors que le "département continue de financerà hauteur de 10 millions d'euros de subvention annuelle le pôle Léonardde Vinci", autrement appelé "fac Pasqua".

Situédans le quartier d'affaires de La Défense, ce pôle privé avait été crééen 1985 par Charles Pasqua, qui en est toujours président. Ses troisécoles (management, ingénieurs, multimédia) et ses partenaires, dontl'université Paris-Dauphine, y accueillent environ 6.000 étudiants.

M.Devedjian a d'ailleurs confirmé à l'AFP que le CG92 avait accordé "unepetite subvention à Dauphine, 400.000 euros annuels, pour les aider àpayer le loyer" au pôle Léonard de Vinci.

Concernantle pôle Léonard de Vinci, il a souligné que la subvention avait"diminué de moitié" depuis son arrivée au CG92, en 2007.

Le budget annuel de l'université de Nanterre s'élève, hors salaires, à quelque 60 millions d'euros.

Dépêche AFP du Vendredi 29 janvier 2010 :

Suppression subvention: la fac de Nanterre répond à Devedjian :

L'université de Nanterre a démenti vendredi dans un communiqué laversion donnée jeudi par le président du conseil général desHauts-de-Seine (CG92) Patrick Devedjian (UMP) pour justifier lasuppression d'une subvention annuelle de 900.000 euros.

Cetteaide départementale entrait dans le cadre d'un "contrat d'objectifspluri-annuel" qui s'est achevé fin 2008 entre le CG92 et l'universitéParis Ouest Nanterre La Défense, qui compte 32.000 étudiants.

"J'aidit que j'étais ouvert" à une reconduite de la subvention, "à lacondition que cela corresponde à un projet en relation avec lapolitique départementale, c'est-à-dire le développement de métiers quisont exercés à La Défense ou dans le département", avait expliqué àl'AFP M. Devedjian, qui ajoutait: "J'attends toujours un projet".

"Lesprojets de l'université répondaient justement aux souhaits et auxbesoins du département qui l'accueille", répond l'université présidéepar Bernadette Madeuf. Cette dernière avait été élue en mai 2008 enfaisant notamment campagne sur sa méfiance à l'égard de la loi surl'autonomie des universités.

Evoquant uncourrier du 18 novembre 2009 adressé à M. Devedjian, l'universitéaffirme qu'"il s'agissait notamment de développer à La Défense desformations de haut niveau dans les domaines de l'économie, de lafinance, de la gestion et du développement durable".

"Cespropositions (...) n'ont rencontré aucun écho", ajoute l'université,qui note toutefois que l'enseignement supérieur n'est pas unecompétence des départements.

"Enrevanche, Paris Ouest regrette l'absence de dialogue avec le Conseilgénéral alors que les relations de l'université avec les principauxacteurs économiques du département sont excellentes", conclutl'université.

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