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Appels à contributions
Le comique de répétition (Études littéraires)

Le comique de répétition (Études littéraires)

Publié le par René Audet

Appel à contributions : « Le comique de répétition »
Revue Etudes littéraires (Québec)

Le procédé est bien connu, souvent analysé en même temps qu'identifié : telle scène des Fourberies de Scapin fait rire car elle repose sur le comique de répétition ; et le commentateur consciencieux d'énumérer les récurrences, les écarts, les variations derrière la similitude de l'énoncé. Lorsque Charlot, dans Les Temps modernes, continue de visser des écrous même après sa sortie de l'usine, l'analyse retrouve une expression commode et le fait semble donc aller de soi : le retour mécanique du même fait rire. Bergson a de manière lumineuse éclairé ce phénomène en énonçant et étudiant cette loi comique dont relève la répétition sous toutes ses formes : « du mécanique plaqué sur du vivant ».
Pourtant, ce que propose l'expression « comique de répétition » ne correspond ni à une loi comique (la répétition n'est pas toujours comique), ni à un type homogène de comique, tant dans ses causes que dans ses effets : Scapin et Charlot sont comiques parce qu'ils se répètent, mais le sont-ils pour autant de la même manière ? Au-delà du principe énoncé par Bergson, qu'est-ce qui, précisément, dans ces cas de répétition, prête à rire ? Est-ce le retour du même, entre inattendu et prévisible ? Est-ce la reproduction mécanique à peine exagérée d'une attitude sociale par ailleurs bien « vivante » ? Quel est le sens du rire ainsi produit, pour le rieur lui-même ?
Ce numéro d'Etudes littéraires se proposera deux axes de réflexion complémentaires :
– Il s'agira de préciser le sens de l'expression courante « comique de répétition » par l'analyse et l'interprétation précises de textes comiques reposant sur ce procédé. Paradoxalement, peut-être parce que le procédé théâtral semble évident, la plupart des propositions reçues à ce jour portent sur des textes narratifs en prose. Les projets proposant d'aborder un corpus théâtral ou poétique seront donc particulièrement bienvenus, ainsi que les propositions comparatistes, permettant de mettre en évidence, par la comparaison, les spécificités du comique de répétition d'une littérature à l'autre ou d'un art à l'autre (littérature et arts plastiques, et musique, et cinéma…).
– On pourra élargir la réflexion en jouant avec les diverses acceptions du mot « répétition », depuis la réitération de mots ou de gestes, jusqu'à la notion d'intertextualité, en passant – pourquoi pas ?– par la mise en abyme que peut constituer la répétition théâtrale dans certaines oeuvres, à condition de problématiser le glissement sémantique ainsi effectué et de l'articuler explicitement avec la question centrale du comique.

Responsable du dossier : Yen-Mai Tran-Gervat, Maître de conférences, Département de littérature comparée et centre de recherches FORELL, Université de Poitiers.
Merci d'envoyer, de préférence par courrier électronique sous forme de document joint (.doc ou .rtf) un projet d'article comportant un titre provisoire et un résumé d'une vingtaine de lignes, avec vos noms, statut universitaire, adresse professionnelle, adresse personnelle, adresse électronique, à l'une des deux adresses suivantes :
ymgervat@univ-poitiers.fr ou ymt.gervat@laposte.net
A défaut, la proposition peut être envoyée par la poste à l'adresse suivante :
Yen-Mai TRAN-GERVAT
144 rue du Musée
F-40330 Brassempouy

Date limite d'envoi des propositions : 1er septembre 2005