Actualité
Appels à contributions
Le chœur dans le théâtre contemporain 1970-200

Le chœur dans le théâtre contemporain 1970-200

Publié le par Vincent Ferré (Source : Frédérique Toudoire-Surlapierre)

Projet d'ouvrage collectif : « Et en dessous le chœur frustré comme toujours ».

Le chœur dans le théâtre contemporain 1970-2000

 

 Il n'est pas d'usage d'associer le chœur à une dramaturgie dont la tragédie est absente et l'appellation est disqualifiée au profit de l'adjectif choral qui dans la critique littéraire désigne aujourd'hui tout discours pluriel, toute polyphonie qu'elle soit romanesque ou théâtrale. Congédié et inexistant dans certaines réécritures contemporaines de tragédies antiques (Tendre et cruel de Martin Crimp), remplacé par les voix individuelles de personnages qui tous se posent en exceptions et récusent la possibilité d'une voix extérieure apaisée, il est d'autant plus surprenant dans d'autres pièces, jouant aussi par sa seule présence d'un effet de décalage et d'écart. La voix plurielle émettant un discours unique, par ses implications dictatoriales, par la mémoire historique du crime collectif qu'elle implique, est mise en accusation en tant que forme « figée, muséale, impropre à assurer le relais, le va-et-vient entre la scène et la salle » (Jean-Pierre Sarrazac).

 

« Le chœur frustré comme toujours » indique Peter Weiss dans Marat/Sade : voix consacrée du spectateur, est-elle vouée désormais à l'attestation navrée d'une intrigue sur laquelle elle n'a pas prise, dernière instance encore viable selon Jean-Marie Thomasseau du tragique dans des pièces qui ne sont plus qualifiées de tragédies ? La frustration se fait violence, imprécation dans les femmes modernes d'Elfriede Jelinek, pièce qui, pour individuer le féminin, refuser la langue du groupe, propose le silence et la disparition. Le chœur a-t-il encore quelque chose à dire et un public pour l’entendre ?

 

Quelle est sa place dans l'espace scénique, comment s'organise le jeu d'un groupe ? On s'intéressera notamment au retour du chœur à son étymologie et à la place de la danse, de la gestuelle, des chorégraphies et du mouvement dans son économie narrative.

 

Voix du public ou voix de l'auteur ? Le chœur peut-il avoir fonction de didascale, de commentateur? Part du lectant, instance critique, partie éthique de la parabole ou voix de la doxa grotesque.  S'il n'est plus en marge visuellement sur scène du reste des intervenants ne l'est-il pas par le fonctionnement et les enjeux de son discours ? Quelle est la validité de la prise du parole du chœur ?

 

Voix plurielle, enfin, connaît-elle des dissonances ? Le chœur voué par définition à exprimer un discours cohérent et harmonieux, mélodique par l'implication d'un groupe qui s'abolit dans la répétition du même texte lyrique, la duplication de la même apparence, peut-il faire entendre la différence ? Quelle est la fonction d'un chœur diffracté, dispersé, reniant la parole commune chez Peter Handke, ou faisant entendre une cacophonie jubilatoire chez Valère Novarina ?

 

 Les propositions de contributions pour ce volume collectif à paraître aux Editions Universitaires de Dijon devront être envoyées avant le 15 septembre 2007. Après un accord de principe du comité de lecture, les articles (25000 à 30000 signes) seront remis par mail avant le 15 février 2008 frederique.toudoire@free.fr et florence.fix@gmail.com.