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Langues futures. Dialectes, monolinguisme, langues originaires

Langues futures. Dialectes, monolinguisme, langues originaires

Publié le par Florian Pennanech (Source : Alessandro Corio)

Dans le prochain numéro,Trickster va s'occuper du langage. Au cours des dernières années nous avonscherché de construire, dans notre travail de rédaction et grâce aux collaborateurs,un espace le plus possible ouvert et relationnel. Lieu de partage et d'écoute, cet espace force les frontières entreles savoirs, ce qui est indispensable à la formation et à l'épanouissement despratiques interculturelles. Le langage étant le lieu où l'on s'expose à l'autre, on aurait dumal à établir une relation d'appartenance ou de propriété par rapport à cellequ'on appelle parfois, avec une expression révélatrice, «notrelangue».


Pendant des siècles,notamment en ce qui concerne l'Italie, on a parlé de « question de lalangue », la définition d'une langue étant strictement liée à laconstruction (certains diraient «l'invention») d'une identité etd'une communauté nationale, d'une Nation de frères dont l'essence communeserait le fait de partager la même «langue maternelle».


On voudrait essayer de selibérer de ces barrières rigides et parfois inquiétantes afin de ne pasproposer à nouveau une «question de la langue», en favorisantplutôt – à partir des différentes perspectives et points de vue – un dialoguesur le langage, la parole, les dialectes, le risque du monolinguisme et le défidu plurilinguisme, sur les nouveaux langages (langages urbains, internet, lesargots, les créoles, les pidgins, les graffitis, les tatouages, etc.), sur lesrapports de pouvoir et de domination qui traversent le langage de la politiqueet des législations, mais aussi sur les pratiques créatives du langagequotidien.


On va parler, donc, des languesfutures. Avec cetteformule, nous ne songeons pas – et nous souhaitons aussi que vous allez rendrecette représentation beaucoup plus vivante et vibrante – à la langue d'uneespèce de communauté à venir, encore que multiethnique et multiculturelle. Onentrevoit, en effet, beaucoup de dangers dans une telle perspective.


On préfère au contraire creuser, chercher d'explorer et de voir (même sitout n'est pas visible et la langue, comme le savent bien ceux qui traduisentet écrivent, est tissée d'opacité et de matérialité pas toujoursmalléables) ce qui, dans la pratique de la langue, se révèle nonprévisible, perturbant, étranger, impossible à s'approprier; ce qui nous pousseinévitablement à une ouverture, souvent douloureuse et dangereuse, à la venuede l'autre, incessante et inévitable, parfois violente et dangereuse, mais detoute façon porteuse de transformations.


On voudrait traiter donc, sans prétentions de totalité mais avec beaucoupde curiosité, ce que signifie aujourd'hui, dans un contexte interculturel ettransnational, le fait de pratiquer une seule langue ou plusieurs langues; ceque signifie l'«identité» des dialectes et la façon dont on peut les enseigneret les habiter; quelles transformations se produisent dans la langues et dans lesimaginaires que celles-ci véhiculent et créent; quelles passions, souffrances,transformations et impulsions le rencontre avec une autre langue produit dansl'expérience de la migration.


On vous offre ici une sériede questions et de provocations, que vous serez ensuite libres d'élargir et demodifier, suivant vos domaines de travail et de recherche.

-       le monolinguisme en tant que risque

-       la langue maternelle en tant que maison ou terrain à habiter

-       désappropriation et polyphonie du langage

-       langage de l'hospitalité et de l'hostilité

-       langage et pouvoir: le plurilinguisme dans les contextes postcoloniaux

-       l'expérience de la traversée des langues: l'expatriation et la migrationlinguistique

-       dynamiques linguistiques et symboliques de la globalisation: babèle globale,domination

         de l'anglo-américain,défense des langues mineures et des dialectes

-       «dialectes futures»: les alternatives politiques à la conception identitaire etessentialiste de

          l'usage desdialectes

-       les paradoxes de la traduction: transparence et opacité de la langue

-       la traduction comme condition essentielle de chaque pratique du langage et del'écriture

-       la puissance des nouveaux langages et du devenir linguistique métropolitaine

       -        les langages de la frontière etle langage comme frontière


Les auteurs sont invités à soumettre par courrier électronique ( trickster@lettere.unipd.it )leur proposition d'intervention consistant en un résumé de 500 motsenvirons. Le sujet et le cadre théorique dans lequel l'intervention sesitue ainsi que les relatives implications sur le plan théorique etméthodologique devront être clairement définies.


Nous invitons les auteurs à suivre strictement les normes rédactionnelles, indiquées à cet adresse:

http://trickster.lettere.unipd.it/doku.php?id=generale:contatti


Date limite pour la soumission des résumés: 10 janvier 2010

Notifications aux auteurs: 20 janvier 2010

Date d'échéance pour la réception des textes définitifs: 20 février 2010