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Langages du pouvoir au Moyen Âge : textes, témoignages, approches (Bucarest)

Langages du pouvoir au Moyen Âge : textes, témoignages, approches (Bucarest)

Publié le par Marc Escola (Source : Catalina Girbea)

Langages du pouvoir au Moyen Âge : textes, témoignages, approches

Colloque international organisé par le CEREFREA-Villa Noël, le Département de Français et le Centre Iconographè (Université de Bucarest)

 les 15-16 décembre 2016

La question du pouvoir au Moyen Âge a longtemps préoccupé les médiévistes, et en particulier les historiens. Plusieurs approches ont été mises été amorcées, de l’anthropologie politique et historique aux directions de recherches centrées sur les moyens de la propagande. La théologie politique constitue aussi une piste riche et prometteuse récemment visitée par l’historiographie européenne. Des perspectives croisées, historique, sociologique ou anthropologiques n’arrêtent pas de remettre le pouvoir au cœur des recherches des médiévistes, de faire de l’auctoritas et de la potestas les objets de nombreuses enquêtes menées à partir des sources les plus divers.

Toutefois, le problème de l’émergence des langages du pouvoir, celui de la construction d’un discours, d’une rhétorique de l’autorité, a été plus rarement soulevé explicitement. À côté des méthodes traditionnelles, les outils de la linguistique et plus spécialement de la pragmatique, l’agir communicationnel, pourraient apporter beaucoup de lumière sur la question. Le problème de la langue du pouvoir est également à discuter. La toute-puissante langue latine qui semble dominer les âges médiévaux serait-elle le seul véhicule linguistique choisi par le centre, qu’il s’agisse d’autorités spirituelles ou politiques, pour exprimer la légitimité et le pouvoir ? Plusieurs témoignages montrent que le français devient dès la fin du XIIe siècle et surtout au XIIIe siècle « la langue du roi ». Les francophonies de l’espace Plantagenêt ainsi que celles de l’Italie ont également un rôle essentiel dans les formes et fabrications des discours de propagande. Ceci n’exclut pas d’autres langues vernaculaires dont le rôle dans l’agencement d’un discours politique est encore à étudier, aussi bien du côté du Moyen Âge latin que du monde byzantin.

Les discours iconographiques, les programmes des miniatures des manuscrits ou ceux des décors monumentaux constituent un autre angle d’approche fécond sur la question. À côté, l’héraldique réelle ou imaginaire, historique ou allégorique, nourrit une masse documentaire nullement négligeable et contribue à la mise en œuvre d’une sémiotique de l’identité et du pouvoir.

Ce colloque se propose d’examiner le problème des langages du pouvoir de manière interdisciplinaire, à partir de plusieurs sources, en privilégiant les problématiques suivantes :

  • langue du pouvoir, latin et/ou vernaculaire
  • rhétorique du pouvoir dans la littérature : discours des rois, des chevaliers, des hommes d’Église
  • programmes iconographiques et discours du pouvoir dans les rapports texte-image
  • rhétorique et dialectique du centre et de la périphérie, du pouvoir et de la marginalité
  • signes du pouvoir et leur agencement sous forme de discours cohérent
  • problématisation de la fonction du français dans diverses sources
  • registre stylistiques exprimant diverses formes de pouvoir
  • réception des discours de pouvoir médiévaux à l’époque moderne et contemporaine : réécritures, emprunts, transferts

Les propositions de communication, accompagnées d’un résumé de maximum 500 signes, sont à envoyer à l’adresse catalinagirbea@yahoo.fr avant le 1er septembre 2016.

 

Comité scientifique

Martin Aurell (CESCM-Université de Poitiers)

Christine Ferlampin-Acher (CELLAM-Université de Rennes 2)

Claudio Galderisi (CESCM-Université de Poitiers)

Catalina Girbea (Iconographè-Université de Bucarest)

Ioan Pânzaru (CEREFREA-Université de Bucarest)