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Langage, Pouvoir et Idéologies

Langage, Pouvoir et Idéologies

Publié le par Florian Pennanech (Source : Luca Greco)

Langage, pouvoir et idéologies  
cours alternatif animé par Luca Greco
ILPGA-Paris III, 19 rue des bernardins 75005 Paris
23, 24, 30, 31 mars 2009


Ce cours tout en se situant au sein d'une action pédagogique et didactique alternative issue du  mouvement contre le projet de réforme universitaire (modification du statut des enseignants-chercheurs et « mastérisation » de la formation des enseignants) se propose d'interroger l'articulation entre pouvoir, idéologies et pratiques langagières. Dans un cadre pluri(et trans)disciplinaire et à partir de corpora tirés d'enquêtes de terrain, nous nous proposons d'apporter quelques éléments de réflexion à la dimension irréductiblement politique du langage dans la façon dont celui-ci est à la fois un élément de contestation et de reproduction des normes (Cameron 1985, Woolard & Schieffelin 1994). Ce point nous permettra de souligner plusieurs dimensions des pratiques langagières :
a) la dimension historique et située : les énoncés sont liés à des situations qui les provoquent et à d'autres énoncés qui les précèdent et qui les suivent. De ce fait, tout énoncé se situe dans une trame intertextuelle historiquement située (Foucault 1969)
b) la dimension socio-cognitive: tout énoncé reflète (et reproduit) la façon dont nous percevons le monde et le réel (Whorf 1956, Spender 1980)
c) la dimension performative : tout énoncé est un acte performatif en soi. Ainsi, les pratiques langagières constituent les objets qu'elles sont en train de nommer, d'expliquer, de décrire (Austin 1962, Bourdieu 2001, Butler 1997, Foucault 1969)  
d) la dimension sociologique : tout énoncé dans sa capacité de reproduire et de contester les normes devient un espace d'analyse adéquat pour étudier les capacités d'action du locuteur au sein d'un univers normatif qui le précède et qui le dépasse (Butler 2005, Duranti 2004).
Au delà des points soulignés par chaque intervenantE et des implications théoriques et analytiques soulignées, nous nous proposons d'ouvrir un espace de parole  transdisciplinaire et politique. La participation aux séances est libre et ouverte à touTEs (licence, master, doctorat, chercheurEs, artistes, militants...)

Quelques repères bibliographiques :
-AUSTIN, J.L. (1962) How to do Things with Words.  London: Oxford University
-BOURDIEU, P. (2001) Langage et pouvoir symbolique, Paris, Fayard
-BUTLER, J. (1997) Excitable speech. A Politics of the Performative, Routledge, New York and London. Traduction française (Charlotte Nordmann), Amsterdam, Paris, 2005
-BUTLER, J. (2005) Humain, inhumain. Le travail critique des normes. Entretiens, Editions Amsterdam, Paris
-CAMERON, D. (1985) Feminism and Linguistic Theory, Palgrave MacMillan, London
-DURANTI, A. (2004) Agency in Language. In Duranti, A. (ed.). A Companion to Linguistic Anthropology. Malden, MA: Blackwell. 451-473
-FOUCAULT, M. (1969) L'archéologie du savoir, Paris, Tel Gallimard
-SPENDER, D. (1980) Man Made Language, Routledge & Kegan Paul
-WHORF, B. L. (1956) Language, Thought and Reality, MA, MIT Press
-WOOLARD, K., SCHIEFFELIN, B. (1994) Language Ideology. In Annual Review of Anthropology, 23 : 55-82

Ce cours est ouvert aux étudiants en L, en M et en D et à toute personne intéressée

Calendrier:

1) 23 mars : Luca Greco (Paris III)  – Introduction et présentation du cours alternatif – Salle Brunot (RDC), 15.45 h


2) 23 mars : Aron Arnold (Paris III) - « Idéologie de l'unité et hybridation » - Salle Benveniste (3ème étage), 18 h

3) 24 mars : Béatrice Fracchiolla (Paris VIII) - « Sexisme et violence verbale » - Salle Rousselot (1er étage), 15.30 h

4) 24 mars : Georgetta Cislaru (Paris III) - « Les mots savent de nous des choses que nous ignorons d'eux. Dénomination et idéologie » - Salle Rousselot (1er étage), 17 h

5) 30 mars : Valelia Muni-Toke (Paris X-Paris III) - « D'un discours qui ne serait pas du grotesque » Salle Brunot (RDC) – 15.30 h

6) 30 mars : Maria Candea (Paris III) - « Langue de jeunes ou parler racaille, mode ou anti-mode » - Salle Brunot (RDC) – 16.30 h

7) 30 mars : Cécile Canut (Paris V) - « Rom ou Tzigane : nomination et émancipation politique » - Salle Benveniste (3ème étage) – 18 h

8) 31 mars : Natacha Chetcuti (Paris VII) - « Enjeux politiques du lesbiannisme : catégorisations et mode de subjectivation du genre » - Salle Rousselot (1er étage) – 15.30 h

9) 31 mars : Naïel (artiste queer) - Présentation et projection du projet-documentaire « Destroy Genders or Fucking Genders : pour une société non binaire » - Salle Rousselot (1er étage) – 17.00 h