Essai
Nouvelle parution
Lancelot et Yvain

Lancelot et Yvain

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : LED Edizioni Universitarie)

Maria Colombo Timelli

Lancelot et Yvain au Siècle des Lumières

La Curne de Sainte-Palaye et la Bibliothèque Universelle des Romans

Collana: «Il Filarete. Pubblicazioni della Facoltà di Lettere e Filosofia dellUniversità degli Studi di Milano» 217

pagg. 184 2003

Ce livre se veut une étude sur la réception de Chrétien de Troyes au XVIIIe siècle, et notamment de deux de ses romans: le Chevalier de la Charrette et le Chevalier au Lion. Tombés dans l'oubli après le XIIIe-XIVe siècle, ignorés par les éditeurs-imprimeurs du XVIe, négligés par la "Bibliothèque Bleue", Lancelot et Yvain furent redécouverts à deux niveaux différents par des érudits qui devancèrent dans cette entreprise de récupération la génération des Romantiques: Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye et le Marquis de Paulmy, idéateur et directeur de la Bibliothèque Universelle des Romans de 1775 à 1778. Les textes dont on propose ici l'édition critique ont une tradition et une histoire différentes: restés à l'état de manuscrit ceux de Sainte-Palaye, publiés et même plusieurs fois réédités ceux de la B.U.R., ils étaient destinés à des usages tout aussi différents. Si La Curne de Sainte-Palaye tirait des "extraits" des anciens manuscrits afin de recueillir le matériau lexicographique nécessaire pour son Glossaire de l'ancienne langue française, Paulmy et ses collaborateurs préparaient des "miniatures" dans le but de faire connaître l'ancienne littérature à un public de "curieux": esprit érudit et esprit divulgateur témoignent ainsi au même titre de la mentalité des Lumières et des nombreuses interprétations possibles des romans de Chrétien de Troyes. Et si le médiéviste peut être déconcerté à la lecture de certains passages de la B.U.R., il découvrira peut-être avec émotion les premiers essais d'interpréter le manuscrit de Guiot par un érudit-philologue tel que Sainte-Palaye qui avait certes de très bonnes connaissances en paléographie médiévale et en ancien français, mais qui manifestement était en train de se construire les outils nécessaires pour aborder scientifiquement ces chefs-d'uvre de la littérature européenne médiévale.