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La violence du logos

La violence du logos

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Marie-Albane Watine)

 La violence du logos

Journée organisée par le Groupe trans-, recherches en trans-sémiotique des arts

Samedi 16 mai 2009, Salle des Actes, Paris IV-Sorbonne 

 Programme de la journée

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9h45 Marie-Albane Watine(Université Nice Sophia-Antipolis)

Présentation de lajournée.

10h Georges Molinié(Université Paris-Sorbonne – Paris IV)

Quelleviolence ?

10h30Catherine Coquio (Université dePoitiers)

Mutisme dumeurtre, violence et contreviolence du témoignage

11h30Javier Bassas Vila (Université deBarcelone)

Violenceet phénoménologie : quel plaisir ! Recherches sur le« als » et le « wie » chez Husserl

12h10Catherine Malabou (UniversitéParis X – Nanterre)

L'écriture,machine à tuer ? (Après Foucault)

14h30Jean-Claude Coquet (UniversitéParis VIII – Vincennes Saint-Denis)

Commentfaire échec à la violence du logos ?

15h10 Lia Kurts-Woeste(Université Bordeaux III)

Remettreen cause la définition de l'humain par le langage : la notion d'explosion

16hMathilde Vallespir (Université Paris-Sorbonne – Paris IV)

L'animal,l'environnement et le texte ; ou comment réduire la violence du logos analytique

16h40 : Table ronde avec les intervenants.

ARGUMENTAIRE

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La journée d'étude s'inscrit dansle prolongement de la journée « Sémiotique et éthique », organisée parle groupe trans-, recherche entrans-sémiotique des arts, en avril 2006 en Sorbonne (Actes publiés auxéditions Academia-Bruylant en 2007 sous le titre Ethique etsignifications), et se consacrera à laquestion de la « Violence du logos ».

Cette question, pour fondamentalequ'elle soit pour qui entend s'interroger sur l'articulation entre sémiotiqueet éthique, n'en est pas moins éminemment complexe. En effet, la notion de logos se caractérise par sa forte polyvalence, utilisée engrec à la fois pour désigner l'acte de dire et la chose dite, et confondueensuite avec les champs conceptuels voisins de « verbum » latin et de« raison ». Celle de violence n'est pas moins problématique :son caractère le plus souvent multiforme, historiquement et socialement situé,interdit que l'on choisisse de manière arbitraire « une » forme deviolence, et implique qu'elle se dérobe à toute saisie conceptuelle. Au-delà,c'est la notion même de « violence du logos » qui peut paraître apriori paradoxale, étrangère en tout cas àla tradition philosophique grecque dans laquelle logos et violence s'opposent, le premier pouvant certesexprimer la seconde, mais étant surtout propre à la réguler.

Mais une telle opposition, parcequ'elle présuppose une confiance totale dans le pouvoir régulateur de laraison, n'a pu qu'être ébranlée par le paradigme historique moderne :depuis le désenchantement politique post-révolutionnaire au XIXesiècle, la « crise du sens » dénoncée par Valéry au moment de laguerre de 1914, jusque, plus encore, la seconde guerre mondiale et la Shoah,l'Histoire des XIXe et XXe siècles en Occident a,plus qu'émoussé un tel « optimisme théorique » (Nietzsche), remis enquestion la puissance régulatrice du logosjusqu'à voir en lui la source même de cette violence qu'il avait pour vocationde juguler. En contraignant la pensée à concevoir un logos intrinsèquement violent, l'Histoire a ainsi disposéles conditions du retournement le plus spectaculaire dans les rapports que la doxa occidentale a pu concevoir entre logos et violence.

Pour autant, une telle analyseest loin d'être consensuelle. Si la « violence du logos » a été fustigée et modélisée depuisl'après-guerre par certains philosophes (Lévinas, Adorno, Derrida), elle netient pourtant aujourd'hui, quelque cinquante ans plus tard, qu'une placeinstable au sein des sciences humaines, n'apparaissant en esthétique et ensciences du langage qu'au titre de présupposé théorique et de manière trèsmarginale. Ainsi, dans ce dernier champ disciplinaire, elle se manifeste dansle domaine rhétorique (Perelman oppose par exemple violence de l'évidence et éthique de la preuve), et dans une certainesémiotique : Barthes par exemple dénonce dans son discours inaugural auCollège de France la nature coercitive du langage, et définit la littératurecomme esquive de son pouvoir. Plus récemment, le même souci apparaît dans la« sémiotique des cultures » de F. Rastier et« l'herméneutique matérielle » de G. Molinié. Enfin, on leretrouve à travers le développement d'une pensée du corps, dans les oeuvres, parexemple, de J.-C. Coquet ou J.-L. Nancy.

Cette « violence du logos », démodée ou inacceptable pour certains,incontestable et de ce fait non théorisée pour d'autres, il nous est apparunécessaire de l'affronter, au-delà de toute polémique, comme donné théorique,en s'interrogeant tant sur sa définition même que sur le(s) modes designification(s) qu'elle conditionne et les possibilités de résistance qu'elleautorise.

La journée s'articulera autour dedeux axes d'étude : d'une part, on tentera une archéologie de la notion ; d'autre part, on ouvrira uneproblématique méta-analytique et critique, celle des possibilités de réponse àla violence dans le logos, ententant notamment de réinventer « fidélité » à l'objet théorisé.

 Pour tout renseignement complémentaire contacter le Groupe trans-,recherche en trans-sémiotique des arts :

Lia Kurts-Wöste (MCF université de Bordeaux II – Michel deMontaigne) lia.kurts@free.fr

Mathilde Vallespir (MCF université Paris Sorbonne- Paris IV)mathildevallespir@club-internet.fr

Marie-Albane Watine (MCF université de Nice –Sophia-Antipolis)

marie-albane.watine@unice.fr