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La variatio : l'aventure d'un principe d'écriture, de l'Antiquité au XXIe siècle

La variatio : l'aventure d'un principe d'écriture, de l'Antiquité au XXIe siècle

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Hélène Vial)

« La variatio : l'aventure d'un principe d'écriture, de l'Antiquité au XXIe siècle »

jeudi 25, vendredi 26 et samedi 27 mars 2010

Colloque international organisé par Hélène VIAL
Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS)
Axe « Littératures et représentations de l'Antiquité et du Moyen Âge »

Ce colloque se veut une réflexion, organisée tout à la fois chronologiquement et thématiquement, sur la naissance, les transformations, les théorisations et surtout les plus remarquables réalisations de l'art de la variation en littérature — et l'emploi, dans le titre, du mot latin variatio plutôt que de son équivalent français se veut, entre autres, une manière de signaler la polarisation essentiellement littéraire de notre projet, même si nous n'excluons pas des allusions ponctuelles aux dimensions musicale, picturale ou chorégraphique de la variation. Celle-ci est, pour les Anciens, un exercice rhétorique, mais aussi un critère de perfection stylistique ; « lié[e] au fait poétique et plus largement encore au maniement de l'écriture chez les écrivains de l'Antiquité », comme l'écrit P. Laurens dans L'Abeille dans l'ambre, elle n'a cessé, au fil des siècles et dans toutes les cultures, de représenter pour les écrivains un défi littéraire exigeant et fascinant, susceptible de permettre, par la multiplication des facettes d'un même objet littéraire — que cet objet soit la métamorphose chez Ovide, un cristal enfermant une goutte d'eau chez Claudien, un moins poétique (quoique) « torchecul » chez Rabelais ou encore la rencontre banale d'un voyageur et d'un jeune homme au long cou dans les Exercices de style de Queneau — la construction d'une poétique et la transmission d'une vision du monde. Étudier la variatio, c'est donc, bien sûr, se pencher sur ses plus fortes expressions littéraires pour tenter de saisir la fonction qu'elle y occupe, souvent en lien avec des enjeux littéraires ou symboliques profonds, mais parfois au contraire dans l'affirmation d'une véritable ou feinte gratuité.
C'est aussi s'intéresser plus précisément aux genres et aux formes littéraires qui se prêtent le mieux à l'exercice de la variation, autrement dit à tous les types d'écriture combinant répétition et contrainte thématique et/ou formelle (car la variation ne se conçoit pas sans son opposé, autrement dit sans la définition, explicite ou implicite, d'un invariant imposé), des épigrammes grecques et romaines aux expérimentations oulipiennes en passant, par exemple, par les blasons du XVIe siècle et les Énigmes de Symphosius ou, au XVIIe siècle, de l'abbé Cotin.
C'est enfin retracer une histoire multiple et complexe : histoire intellectuelle et symbolique d'un principe littéraire situé au point de jonction entre rhétorique et poétique, mais aussi, tout simplement — si l'on peut dire —, histoire d'un mot qui, rarissime dans la littérature latine classique et employé par les grammairiens romains pour désigner des variations verbales ou prosodiques extrêmement spécifiques, ne prend qu'assez tardivement, sous l'influence de la rhétorique, le sens que nous lui donnons aujourd'hui et se charge, au fil des siècles, des relations tissées avec d'autres termes et avec les notions qu'ils portent en eux (le grec poïkilia, les mots latins aemulatio, retractatio ou varietas, le français « variante », etc.).

Les propositions de communication sont à adresser, accompagnées d'un bref résumé, avant le 31 mai 2009 à l'adresse électronique suivante : hlnvl@free.fr

Les actes seront publiés aux Presses Universitaires Blaise Pascal.