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La valeur de l’émotion dans les pratiques musicales et les discours sur la musique

La valeur de l’émotion dans les pratiques musicales et les discours sur la musique

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Timothée Picard)

La valeur de l’émotion

dans les pratiques musicales et les discours sur la musique

 

Rennes 2, lundi 24 et mardi 25 mars 2014

ANR « Pouvoirs des arts »

 

Comité d’organisation :

Pierre-Henry Frangne (philosophie de l’art, Rennes 2), Hervé Lacombe (musicologie, Rennes 2), Marianne Massin (philosophie de l’art, Lille 3), Timothée Picard (littérature générale et comparée, Rennes 2).

Comité scientifique :

Philippe Charru (esthétique musicale et musicologie, Centre Sèvres, Paris), Pierre-Henry Frangne (philosophie de l’art, Rennes 2), Marik Froidefond (Littérature et musicologie, ENS Lyon), Hervé Lacombe (musicologie, Rennes 2), Jerrold Levinson (philosophie de l’art, University of Maryland, College Park, USA), Marianne Massin (philosophie de l’art, Lille 3), Timothée Picard (littérature générale et comparée, Rennes 2).

 

Dans le vaste domaine des recherches actuelles portant sur l’émotion musicale, notamment dans le domaine des sciences cognitives, ce colloque souhaite se démarquer par une approche originale. Il ne s’agira pas tant de décrire la nature, les opérations et les fonctions de cette émotion, que de s’interroger sur les enjeux conceptuels, culturels, sociaux et artistiques de sa valorisation ou de sa dévalorisation. Autour de ce souci axiologique, il s’agira de réunir et d’articuler des perspectives anthropologiques, esthétiques, historiques, et pragmatiques.

L’émotion – si émotion il y a – n’est pas figée ou relative au seul effet de la musique : elle est réinvestie, produite, ou ajoutée par les différents acteurs de l’expérience musicale, en particulier le compositeur, l’interprète et l’auditeur ; elle circule, se compose, se décompose et se recompose. Au nom de quoi, en vue de quoi, et dans quels moments de la musique occidentale, les acteurs impliqués par son exercice et sa compréhension revendiquent-ils ou refusent-ils l’émotion ? Dans la mesure où cette question engage directement les propriétés de la création, de l’exécution et de l’expérience musicale individuelle et collective, il convient de déterminer les points de vue multiples (religieux, philosophique, éthique, politique, esthétique et artistique) à partir desquels sont posées la valorisation ou la dévalorisation de l’émotion dans le champ musical, tant dans les discours que dans les pratiques.

Un premier temps visera à appréhender historiquement et conceptuellement la relation entre musique et émotion. Affect (affetto, Affekt), passion, sentiment (Gefühl), émotion (emotion) : les dénominations et les acceptions diffèrent selon les époques et les aires culturelles ; chacune engage des présupposés théoriques et des linéaments axiologiques qu’il convient d’appréhender.

Le deuxième temps consistera à étudier plus en détail certaines époques qui, soit sous la forme d’une promotion, soit sous celle d’une réticence (voire d’un interdit), ont posé les termes du débat de façon particulièrement cruciale.

Le troisième temps s’attachera au moment même où peut se déployer l’émotion musicale en explorant les cadres, les dispositifs, les pratiques, et les rôles joués par les différents acteurs impliqués (compositeur, interprète, auditeur, etc.). Enfin, le dernier temps portera plus spécifiquement sur le rapport favorable ou circonspect que tel et tel type de musique ou genre musical entretient avec l’émotion : opéra, musique instrumentale, jazz, rock, musiques électroacoustiques ou sur support, etc.

Réunissant des chercheurs qui représentent plusieurs domaines disciplinaires (musicologie, philosophie de l’art, littérature comparée, langues), ce colloque souhaite contribuer à une meilleure compréhension de ce qui met en mouvement ou active les pouvoirs de la musique.

 

Programme

 

Lundi 24 mars 2014

 

10 h 30 : accueil des participants

10 h 45 : conférence introductive de Jerrold Levinson (University of Maryland) : « Musique et émotion : problématique générale ».

 

I. Approches définitionnelles et conceptuelles

 

- 11 h 30 : Christian Accaoui (Paris 8, CNSMDP) : « Variantes et avatars de l'émotion en musique ».

- 12 h 15 : Florence Fabre (université d’Artois) : « L’émotion musicale selon George Steiner : l’intellect et la “tripe’’ ».

 

Déjeuner

 

II. Variations temporelles et culturelles

 

- 14 h 30 : Agostino Magro (université Rennes 2) : « Le statut de l'émotion musicale avant les affetti à l'époque de Monteverdi ».

- 15 h 15 : Marion Lafouge (université de Bourgogne) : « Finis ut delectet : mystère du plaisir et valeur de l’émotion dans les discours sur la musique, de Galilei à Chabanon ».

 

Pause

 

- 16 h 15 : Jean-François Candoni (université Rennes 2) : « Plaidoyers pour une esthétique du sentiment musical dans l’Allemagne des années 1850 ».

- 17 h 00 : Marik Froidefond (ENS de Lyon) : « Plaidoyers et réquisitoires de l’émotion dans les discours sur la musique au xxe siècle ».

 

Mardi 25 mars 2014

 

III. Pratiques et effets culturels

 

- 9 h 00 : Philippe Charru (Centre Sèvres, Paris) : « La musique religieuse au risque de l’émotion. Approche comparée de Bach et Stravinsky ».

- 9 h 45 : Sylvie Pébrier (Ministère de la Culture) : « L’ombre de l’émotion dans la politique musicale en Frances ».

 

Pause

 

- 11h 00 : David Christoffel (Radio France, UMR Acte Paris I) : « De l'émotion dans l'enseignement du piano. L'exemple des chopiniens ».

- 11 h 45 : Bernard Sève (université Lille 3) : « L’orchestre des émotions ».

 

Déjeuner

 

IV. Territoires de l’émotion

 

- 14 h 30 : Laura Naudeix (université Rennes 2) : « La valeur de l’émotion à l’Opéra ».

- 15 h 15 : Christian Béthune (université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand) : « Les ressorts de l’émotion jazzistique. Idées directrices pour une phénoménologie de l’émotion jazzistique ».

 

Pause

 

- 16 h 15 : Emmanuel Parent (université Rennes 2) : « La question des émotions dans les musiques populaires ».

- 17 h : Bruno Bossis (université Rennes 2) : « Le compositeur, la machine et l’émotion dans la musique contemporaine ».