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La traduction littéraire français/portugais, portugais/français: Enjeux culturels et artistiques d’un transfert linguistique et géographique.

La traduction littéraire français/portugais, portugais/français: Enjeux culturels et artistiques d’un transfert linguistique et géographique.

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Marie-Aline Godot)

Coordination : Eden Martin, Marie-Aline Godot

Si la première finalité d’une traduction est de permettre à un texte « source » d’être entendu et compris par un récepteur n’en partageant pas les codes, alors la notion de « fidélité à l’original » est le point de départ de tout travail de traduction. Cependant ce serait limiter le travail de traducteur à un simple transfert de codes comme le font les logiciels de traduction automatisée par ordinateur (TAO) et l’on oublierait bien vite que les nombreuses traductions possibles pour un même texte relèvent des choix linguistiques, stylistiques mais aussi culturels du traducteur. Les théories et recherches en traduction s’appuient sur la lecture et l’écriture d’un texte et sur les translations continues des traducteurs sur des axes temporels (anciens et modernes) et géographiques (Nord/Sud ou Est/Ouest) pour continuellement enrichir la qualité du travail de traduction. Il s’agit pour eux de savoir comment, soit retransmettre un texte à fortiori ancien ou du moins classique à un récepteur moderne, soit retransmettre les contextes et habitus relatifs à un texte moderne à un récepteur géographiquement et culturellement éloigné. Le transfert linguistique binaire entre source et cible peut-il être recevable lorsque source et cible sont éloignées historiquement, culturellement et géographiquement ? Quelles négociations entrent en jeu ? Dans le cas de la langue française, on pourra étudier la façon dont la Francophonie et Paris ont joué le rôle d’entremetteur entre les langues vernaculaires ou étrangères et une langue véhiculaire, le français, en tentant de relier les deux sens du mot traduction, à savoir compréhension d’une part et interprétation d’autre part.

En outre le texte traduit a tendance à être considéré comme texte secondaire par les puristes de la langue or dans le cadre de la Francophonie toujours, nous penserons le sujet dans le sens inverse, en déterminant quelle importance peut avoir le texte traduit s’il est remis au premier plan de la diffusion de la langue et de la culture du texte source à travers le texte cible. Ainsi, s’il est indéniable que le texte original souhaite rester le texte d’autorité nous désirons nous interroger sur le pouvoir de représentation du réel du texte traduit. L’intervention de la main du traducteur saurait-elle rester neutre ? Existe-t-il des interférences qui gênent le traducteur lusophones dans la compréhension qu’il peut lui-même faire du texte ? Peut-on mettre en jeu les choix de pratiques traductives face au transfert culturel Francophonie/Lusophonie? Il sera crucial de s’interroger sur les difficultés rencontrées dans la transposition d’un domaine culturel à un autre, de même que sur la création d’un texte littéraire lusophone qui ne serait que la reprise d’un modèle original francophone, ou inversement, inscrivant ainsi le travail du traducteur dans un rapport de filiation ou de rupture avec les œuvres antérieures de sa langue première.

Enfin si en littérature, le texte traduit, moderne ou ancien, est toujours sujet à caution et fait naître une certaine suspicion chez les lecteurs et les professionnels entre eux alors il est permis de s’interroger sur la source de ce doute qui questionne l’équivalence sémantique d’un texte à l’autre et le rendu des impressions entre deux systèmes distincts. Si l’on envisage la littérature comme un art, comment le traducteur peut-il se substituer à l’artiste ? Le public visé influence-t-il la traduction ? Traduire pour une maison d’édition influe-t-il sur l’homogénéité des textes proposés par celle-ci ? L’éditeur qui a deux textes différents mais équivalents se retrouve face aux tentatives, vaine ou non, du traducteur, d’expliciter son propos à travers la multiplication du paratexte (notes de traduction, commentaires, préface, renvois) et autres traductionymes. Dès lors il n’a de choix que de se faire l’arbitre de l’intertextualité qui se joue entre le texte de l’auteur, de  l’écrivain, de l’artiste et le texte du traducteur, du second, de l’imitateur. Rentre ainsi en ligne de compte la question du style de l’auteur et de la stylistique de la langue. L’enjeu pour les professionnels est-il encore aujourd’hui de choisir entre le traduttore traditore et sa traduction littéraire artistique qui flatte la lecture et la traduction vérité où la plus stricte littéralité est suivie ?

Trois axes seraient donc abordés :

  • un axe linguistique (sur un aspect diachronique ou synchronique : normes, variations, emprunts, interférences, registres de langue, néologisme ...)
  • un axe stylistique (problématiques d’énonciation, jeux de mots, jeux de connotation, études de genre….)
  • un axe socioculturel (identité, représentations, stéréotypes, locutions et expressions idiomatiques, proverbes, questions liées à l’édition….)

 

Les communications devront se limiter à 20 minutes. Votre proposition de communication devra contenir les deux documents suivants :

Un résumé titré en format Word de 300 mots qui justifie  et explique la pertinence de votre intervention.  

Un document contenant les informations suivantes : Nom de famille, Prénoms, Diplômes, Université de rattachement, Publications.

Veuillez envoyer votre proposition aux adresses suivantes : directrice@ccfmoz.com et bibliotheque@ccfmoz.com.

Langue de communication : le français, le portugais.

Les contributeurs ne perçoivent pas de frais de participation.

Calendrier :

Date limite de dépôt : Vendredi 12 avril 2013.

Date de diffusion des communications retenues : Mardi 23 avril 2013.

Date de la Journée d’étude : Vendredi 27 septembre 2013.