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La Surface instable

La Surface instable

Publié le par Marielle Macé (Source : Catherine Brun)

La Surface instable
14 et 15 octobre 2011


Dans le cadre de ses recherches entreprises sur la surface, l'équipe Littératures du laboratoire LLS de l'Université de Savoie à Chambéry organise une quatrième rencontre les 14 et 15 octobre 2011.


A l'origine de la réflexion sur la surface était sa réhabilitation comme espace signifiant, réflexion poursuivie autour des jeux qui créent ou déconstruisent le sens à la surface de l'oeuvre littéraire, picturale, cinématographique ou photographique. Lors de la troisième rencontre, notre attention s'est portée sur les accidents, les altérations de la surface, c'est-à-dire la violence exercée sur une surface au point de l'abîmer, de la défigurer, et de la constituer en lieu de crise, cristallisant angoisse ou obsession dans la représentation.
Nous proposons cette fois d'aborder la surface dans son instabilité, de nous engager dans un parcours toujours horizontal mais indécis, de considérer les espaces mouvants, trompeurs, les paysages fluctuants comme les déserts, les océans.
On pourra penser en littérature à des surfaces comme celles présentées par Virginia Woolf, qui mentionne, dans son essai «Modern Fiction», «la pluie d'atomes évanescents» génératrice de sensations instables et incohérentes qui ruissellent sur la surface de l'être.
La surface vient alors déstabiliser les sens, parfois jusqu'au vertige, à la nausée, à la chute. En peinture, David Batchelor dans Chromophobia, une réflexion sur le rejet de la couleur dans la culture occidentale, évoque ainsi l'instabilité dérangeante apportée dans une oeuvre par la couleur, la chute dans la couleur. Nous nous intéresserons à ces surfaces où l'ancrage, voire l'encrage, est impossible (sand-painting des Navajos, art éphémère, films caméra à l'épaule tel Breaking the Waves de Lars Von Trier).
L'instabilité est également celle du sens, un sens fluctuant ou indécidable à la lecture d'ouvrages hybrides comme les livres texte et images ou d'oeuvres à plusieurs entrées, où la surface est sujette à de multiples défigurations et reconfigurations. Certains effets de palimpseste peuvent aussi contribuer à cette indécidabilité du sens, en ce qu'ils troublent la surface d'une texte remué par la rémanence du passé.
La surface est donc source de questionnement. Instable, elle génère l'instabilité chez son récepteur. Quelle stratégie sera celle du lecteur ou spectateur, s'abandonner au vertige ou se lancer dans un arpentage à la recherche de sens et de stabilité ?

Les propositions sont à communiquer avant le 30 avril 2011 à : Catherine.Brun@univ-savoie.fr