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Appels à contributions
La sociabilité du solitaire : pratiques et discours de l’intimité, de l’exclusion et du secret à l’époque moderne

La sociabilité du solitaire : pratiques et discours de l’intimité, de l’exclusion et du secret à l’époque moderne

Publié le par Vincent Ferré (Source : Simon Dagenais)

Même si les études littéraires et la recherche en histoire et en histoire de l’art s’y sont intéressées depuis plusieurs années, il reste encore beaucoup à faire pour comprendre et renouveler nos connaissances sur les écrits du for privé et sur l’émergence de l’intimité à l’époque moderne.  Les Mémoires d’Ancien Régime, les inventaires après décès ou les journaux de voyage, les portraits et les diverses formes de récit et de représentation de soi ont constitué des objets de recherche privilégiés dont on n’a pas encore épuisé les leçons et les enseignements.  C’est ainsi que, par exemple, la notion d’individu, qui est au cœur de ces préoccupations, a parfois écrasé le caractère public de la représentation et des expériences de l’intime, comme si le privé ne pouvait se concevoir qu’à l’encontre du public, l’individu qu’à l’encontre des autorités légitimes et la prise de parole personnelle qu’à l’encontre d’une communauté. Ces solitaires qui s’écrivent sont pourtant plongés dans une sociabilité à laquelle ils ne peuvent – ni ne veulent, bien souvent – se soustraire ou échapper et dont leurs écrits sont imprégnés.  Dans ce contexte, l’enquête doit à l’évidence être poursuivie de manière à saisir, dans toute sa complexité, l’histoire des itinéraires personnels et la dynamique qui anime les configurations où interagissent systèmes de valeurs, déterminations spatiales et diachroniques, variations culturelles et sociales.

Sur cette base, ce colloque voudrait explorer les enjeux méthodologiques et épistémologiques que suppose notre lecture des sources, de quelque nature qu’elles soient, et présenter les contributions les plus neuves qui, en histoire, en littérature, en philosophie ou en histoire de l’art, étudient l’existence sociale et les expériences communes de ceux qui inscrivent leur vie et leur action dans le recueillement, la retraite, le bannissement ou la clandestinité.

Dans le cadre de ce colloque nous sollicitons donc des propositions qui s’inscrivent dans les axes suivants :

  • Les pratiques et les usages de l’intimité : miroirs, cabinets de lecture, diaires et journaux personnels, etc;
  • L’émergence du courrier des lecteurs dans la presse périodique en formation;
  • Mémoire, mémoires et mémorialistes;
  • La retraite comme idéal de représentation;
  • Pratiques clandestines et sociétés secrètes;
  • Argot et langage codé;
  • La vie et l’écriture en régime carcéral.
  • La condition des bannis et des infâmes.

De nature interdisciplinaire, ce colloque accueillera les jeunes chercheurs (des étudiants à la maîtrise ou au « master » ainsi que des doctorants et postdoctorants) œuvrant dans les différents champs des sciences humaines, de la littérature à l’histoire, en passant par la philosophie et l’histoire de l’art. Les communications, inédites et en français, ne devront pas dépasser les vingt minutes allouées à chaque participant. Les propositions de communication (titre et résumé de 250 mots, niveau d’études, ancrage institutionnel) doivent être envoyées au comité organisateur avant le vendredi 1er mars 2013 à l’adresse suivante : jeuneschercheurs2013@gmail.com


Le colloque aura lieu à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) les 30 et 31 mai 2013.

Les Cahiers du CIERL (Éditions Hermann, Paris) accueilleront les articles issus des communications après leur examen par un comité d’évaluation.

 

Comité organisateur :

Pascal Bastien (coordonnateur scientifique)

Lucie Desjardins

Geneviève Lafrance

 

Sophie Abdela

Simon Dagenais

Mathieu Langevin

Julien Perrier-Chartrand

Marie-Florence Sguaitammati