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La scène punk à Caen (1976-2016)

La scène punk à Caen (1976-2016)

Publié le par Marc Escola (Source : Solveig Serre)

La scène punk à Caen (1976-2016)

Cette onzième journée d’étude s’inscrit dans le cadre du projet de recherche PIND (Punk is not dead. Une histoire de la scène punk en France 1976-2016), soutenu par le programme Intelligence des patrimoines du CESR, THALIM et l’ANR. Dès 1976, le punk est en France un phénomène total. La montée de sève qui propulse sur scène des groupes à peine formés et déjà célèbres à l’échelle de leur quartier, de leur ville ou de leur région montre combien le mouvement ne se limite pas à un phénomène parisien, même si la capitale constitue un centre de gravité qui attire où au contraire qui suscite méfiance et défiance.

Le cas de la Normandie en témoigne. Par sa proximité avec l'Angleterre, ses disquaires indépendants et ses deux locomotives rock – Little Bob Story et les Dogs –  la Normandie s'ouvre au mouvement punk dès 1976. La notoriété de bastions locaux ou la reconnaissance d’identités régionales autour d’un punk normand, le dynamisme des scènes locales et régionales qui s’inventent et se réinventent au fil du temps invitent à questionner ces enracinements locaux tant au point de vue de leur originalité géographique et culturelle que du point de vue des tensions entre centre et périphérie, voire entre régions.

S’il est indéniable que Rouen et Le Havre représentent des foyers de création et de bouillonnement, l’histoire du punk s’est également écrite à Caen, à Lisieux ou à Cherbourg. Cette vie musicale foisonnante relève en outre de trajectoires et de projets individuels ou collectifs sensiblement différents qu’il s’agira d’identifier, de répertorier et de discuter : projets associatifs, parcours personnels, départ vers la ville et/ou retour à la terre, déplacements ou création des scènes en fonction des opportunités artistiques et des conditions de création et de production de la culture, invention de festivals, naissance de regroupements et/ou de communautés liés à des projets et/ou des événements spécifiques.

L’objectif de la journée, consacrée à la scène caennaise, est donc de souligner l’importance accordée à la question des identités locales ou régionales, et à celle de leurs résonances musicales ou militantes. Elle veut également mettre en exergue la question de l’essaimage du punk au-delà de la capitale et interroger la capacité de cette musique à faire sens loin de Paris. Il s’agira donc d’éclairer plus particulièrement l’activité punk dans la ville et dans la région bas-normande (musiciens, gens de radio, magasins de disques, organisateurs de concerts, labels, etc.), de questionner la spécificité et l’identité propre du punk caennais et de susciter des études autour des transferts culturels qui participent éventuellement d’une traduction du punk à l’échelle locale. Des aspects tels que les rivalités et porosités entre villes et réseaux de musiciens et d’acteurs (Caen/Rouen, Caen/Le Havre par exemple) pourront faire l’objet d’approches particulières.

Les propositions de communication (dix lignes) seront accompagnées d'une petite biographie de l'auteur (5 lignes max). Elles sont à envoyer pour le 8 mars à l'adresse suivante: solveig.serre@gmail.com