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La Revue des livres pour enfants a 50 ans. Regards sur la critique de la littérature pour la jeunesse

La Revue des livres pour enfants a 50 ans. Regards sur la critique de la littérature pour la jeunesse

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Mathilde Lévêque)

La Revue des livres pour enfants a 50 ans. Regards sur la critique de la littérature pour la jeunesse

Colloque international organisé par la Bibliothèque nationale de France / Centre national de la littérature pour la jeunesse et l’Université Sorbonne Paris Cité, avec le soutien de l’Association française de recherche sur les livres et objets culturels de l’enfance (Afreloce).

A l'occasion des 50 ans de La Revue des livres pour enfants, le Centre national de la littérature pour la jeunesse (BnF), en partenariat avec l'Afreloce et l’Université Sorbonne Paris Cité, propose d'interroger la place et le rôle de la critique en littérature pour la jeunesse.

Argumentaire

Définie par une communication dissymétrique entre des producteurs et médiateurs adultes et un destinataire enfantin, la littérature pour la jeunesse n’existe en effet que par la fonction qu’on assigne et les valeurs esthétiques ou éducatives qu’on associe à cette communication spécifique. Autrement dit, il ne peut guère exister de littérature pour la jeunesse sans discours d’accompagnement qui en définisse les limites, les caractéristiques et les enjeux. Cette critique n’est pas homogène cependant, parce qu’elle illustre à chaque fois la position située de ceux qui la formulent. Il ne s’agit pas en effet de questionner seulement la critique des journalistes ou des universitaires, mais de s’intéresser aussi, par exemple, à celle des artistes, des enseignants, des bibliothécaires, des libraires et, de plus en plus, des blogueurs et des communautés de lecteurs que suscite internet. Tous ces espaces de la critique reposent sur des présupposés et des définitions si différents qu’ils paraissent parfois à l’opposé les uns des autres. Mais la diversité des approches, et les conflits qui peuvent exister entre elles, mettent en évidence l’importance du discours critique dans la définition du champ, de ses pratiques, de ses limites et de ses hiérarchies.

À l'heure où la littérature pour la jeunesse continue, plus que jamais, à être l'objet de discours et de propos qui l'instrumentalisent au gré des débats politiques et sociétaux, il ne semble pas inutile, en 2015, de reposer la question de la critique selon des approches croisées. Ce colloque sera l’occasion, dans une perspective internationale et notamment européenne, de retracer l’histoire de la critique de la littérature pour la jeunesse et de s’interroger sur la diversité de ses formes, de ses fonctions et de ses acteurs aux XXe et XXIe siècles. La Revue des livres pour enfants, qui lui fait la plus large place, témoigne de la pérennité et de la vitalité d’une discipline plus que jamais nécessaire.

L'appel à communications s'oriente de ce fait vers les sujets suivants :

  • La critique professionnelle : la spécialisation progressive des bibliothécaires, dès les années 1920, a suscité, favorisé et conditionné l'apparition d'un discours critique destiné aux professionnels du livre pour enfants, dont on pourra interroger l'histoire, les particularités de différents pays, les problématiques actuelles. Il s’agira aussi de questionner leurs interactions avec les autres formes de critique, et leurs logiques, institutionnelles ou idéologiques propres.
  • La critique universitaire : à partir des grandes orientations de la critique universitaire contemporaine, on s'attachera à développer des approches épistémologiques, afin de tenter de comprendre quelles sont ses orientations, sa spécificité par rapport aux autres formes de la critique, mais aussi par rapport au reste des travaux universitaires. On cherchera à montrer également comment l’organisation disciplinaire de l’université (lettres, histoire de l’art, sciences de l’éducation, sociologie, psychologie) favorise le développement de discours concurrents.
  • La critique journalistique : comment les médias s'emparent-ils et se sont-ils emparés de la littérature pour la jeunesse ? Pourquoi certains médias plutôt que d'autres? Existe-t-il une ou des critiques journalistiques ? Quels sont les critères analytiques qui sont privilégiés ? Comment cette critique se situe-t-elle par rapport aux autres espaces du journalisme culturel ? Quelles relations entretient-elle avec le champ éditorial ?
  • La critique des auteurs : Albert Thibaudet a montré l’importance de cette forme de critique dans la définition des légitimités sur le long terme. De plus en plus nombreux sont les artistes qui parlent de leurs pratiques, qui commentent le travail de leurs pairs ou se réfèrent à des modèles, et offrent du même coup un discours critique qui assume son caractère partisan dans le jeu de la création. Quelle est la fonction de ce type de discours ? Joue-t-il un rôle dans le processus d’artification de la littérature pour la jeunesse ? Ne révèle-t-il pas aussi le caractère dominé des productions pour la jeunesse dans l’espace culturel ? Est-il homogène ou varie-t-il suivant les genres, les modes d’expression et les supports dans lesquels s’illustrent les auteurs ?
  • La critique des amateurs : depuis le développement d’internet, une place de plus en plus importante est occupée par la critique des amateurs qui se font prescripteurs et jouissent parfois de la reconnaissance d’un large public. Il peut s’agir de parents, de jeunes lecteurs ou de lecteurs plus âgés. Ceux-ci peuvent être organisés ou non en communautés interprétatives, mais dans tous les cas, se définissent d’autres systèmes d’expertises, avec leurs logiques et leurs hiérarchies propres. Il s’agira d’étudier le statut de ces intervenants, les logiques de sociabilité qui leur sont associées, les réseaux dans lesquels ils s’inscrivent et les systèmes d’évaluation, de description et de prescription qu’ils proposent.
  • On s’efforcera de confronter ces différentes formes de critique. On tentera de déterminer le rôle respectif qu’elles jouent dans l’espace culturel et social. Quels sont les critères concurrents mis en jeu ? Entraînent-ils des hiérarchies différentes ? Comment dialoguent-ils ? Quels sont les rapports de force qui peuvent exister entre ces différents types de discours ? Autrement dit, on cherchera à comprendre comment se détermine un paradigme de la critique à travers des séries discursives concurrentes.
  • Enfin, dans un souci de comparatisme, on pourra confronter les discours critiques issus de pays différents. On pourra également questionner la façon dont la critique tient compte de la mondialisation de la culture, des dominations internationales (notamment anglo-saxonnes) et la place qu’elle accorde aux cultures dominées.
  •  Le colloque entend donner la parole aux universitaires comme aux professionnels du livre pour enfants, français et étrangers.

 

Modalités

Le colloque se déroulera le jeudi 5 novembre 2015 à la BnF (Paris) et le vendredi 6 novembre 2015 à la Sorbonne (Paris) (sous réserve)

Langues : français, anglais

Les communications seront enregistrées afin d’être éventuellement mises en ligne sur un site de la BnF. La durée de chaque communication est limitée à 25 minutes.

Date limite de soumission des propositions : les propositions de communication (titre et résumé de 1000 signes maximum), ainsi qu’une brève notice bio-bibliographique devront parvenir (par courriel) avant le 15 mai 2015 à :

Marion Caliyannis : marion.caliyannis@bnf.fr

Lien vers l'appel à communications en anglais :

http://lajoieparleslivres.bnf.fr/masc/Integration/JOIE/statique/pages/13_documents/journees_etude/appel_com_coll50ansrlpe_eng.pdf

  • Responsable :
    CNLJ (BnF), Afreloce, Université Sorbonne Paris Cité
  • Adresse :
    Paris