Actualité
Appels à contributions
La représentation du corps dans la littérature francophone contemporaine

La représentation du corps dans la littérature francophone contemporaine

Publié le par Camille Esmein (Source : Julie Delorme et Claudia Labrosse)

Appel à contribution (publication d'un volume collectif)


La représentation du corps dans la littérature francophone contemporaine

Dans son ouvrage Sur le corps romanesque , Roger Kempf affirme que « [...] livres et corps, tout est texte d'égale dignité. Tout parle ou se parle, s'écrit, se lit [...] », posant le corps comme thématique littéraire légitime, mais aussi (et surtout) comme objet et sujet d'écriture tout à la fois. En effet, si le corps peut générer un discours dans le texte lorsqu'on parle de lui , il s'avère également en être le producteur puisqu'il se dit. Cette double appartenance à l'ordre de l'objet et du sujet qui n'est pas sans rappeler les théories merleau-pontyennes suppose une représentation diversifiée et foisonnante du corps romanesque, d'où la pertinence d'interroger les multiples images de la chair dans la littérature francophone contemporaine. Plus particulièrement, qu'en est-il de la corporéité dans l'oeuvre romanesque, poétique et dramaturgique? Comment le corps parvient-il à se forger une place au sein du texte? Quel rôle lui est-il réservé dans le paysage littéraire à l'aube de ce deuxième millénaire? Voilà des questions qui nous interpellent car le corps en tant que structure ontologique est d'abord et avant tout la référence première de notre « être-au-monde » (Sartre, L'être et le néant ), c'est-à-dire ce qui nous définit d'emblée comme humain, et qui ne saurait être étranger à toute forme de (re)production intellectuelle.

En effet, la parole artistique (qu'elle soit littéraire, picturale, architecturale, cinématographique, etc.) réactive, sur la base d'une logique iconographique, une épistémologie de la corporéité. C'est dire que l'art dévoile des savoirs sur le corps qui, sans son apport, seraient demeurés occultes. Toutefois, il semble qu'on ne soit pas encore parvenu à tout dire de lui (bien que la philosophie sadienne prétende le contraire). Partant de cette hypothèse, le corps serait un lieu « du secret où se déguste le savoir atomisé d'un réseau souterrain »; là où les saveurs et les savoirs du monde se rencontrent pour prêter flanc à la jouissance. Or, la question fondamentale à laquelle on doit pouvoir tenter de répondre est : « Que peut un corps? ». Dans la mesure où l'on considère l'interrogation qui sous-tend l' Éthique de Spinoza (1677) comme étant toujours d'actualité, le présent volume collectif se donne comme objectif d'interroger les conditions de possibilité du corps (à la fois humain et textuel) dans la littérature francophone contemporaine. Ainsi, pourront être abordés différents aspects de la problématique :


Approches possibles :

- Le corps : un lieu (a)sexué?
- Le corps de l'autre : altérité et parole littéraire
- Le rapport entre le stéréotype et la représentation du corps
- Du corps érotique au corps pornographique
- Corps malade, corps meurtri, corps blessé, corps violenté
- Le corps en prison? Le corps prison?
- Le corps objet/sujet
- L'interculturel et son rapport au corps
- La parole migrante et la chair (corps et mondialisation)
- Le corps tabouisé, voilé, occulté


Les propositions (environ 200 mots, accompagnées de vos coordonnées) doivent être rédigées en français et envoyées par voie électronique (en format Word ou RTF) au plus tard le 15 janvier 2006.

Les articles soumis d'une longueur de 15 à 17 pages (à double interligne, soit entre 5500 et 6000 mots, bibliographie et notes en bas de page comprises) devront nous être acheminés avant le 1er avril 2006.

Veuillez noter que nous enverrons éventuellement aux participants un protocole d'édition plus détaillé.


Julie Delorme(julie_delorme@hotmail.com)
Claudia Labrosse (clabrosse@yahoo.com)
Département des lettres françaises
Université d'Ottawa
60, rue Université, pièce 202
Ottawa (Ontario) K1N 6N5
CANADA