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Appels à contributions
La Reconnaissance au dix-huitième siècle

La Reconnaissance au dix-huitième siècle

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Edward Nye)


Huitième Réunion internationale de doctorants à la Fondation Voltaire d'Oxford


La Reconnaissance

18 et 19 avril 2005


Le but de ce colloque est de permettre de réunir des étudiants et des chercheurs à la fois britanniques et français qui travaillent sur la France des Lumières. Cette réunion s'adresse principalement aux doctorants, mais accueille volontiers chercheurs et enseignants de tous horizons selon leur disponibilité. Date limite d'inscription : le 1 mars. Veuillez envoyer une proposition de communication d'une demi page à:

Edward Nye, Lincoln College, Oxford, OX1 3DR, G.B.
email: edward.nye@lincoln.ox.ac.uk
tél.: 00 44 1865 279792
Fax: 00 44 1865 279802

Reconnaissance', ou recognitio', révélation', illumination', découverte', coup de théâtre' que de termes au dix-huitième siècle pour traduire l' anagnoresis d'Aristote, ce passage de l'ignorance à la connaissance lorsqu'un personnage comprend enfin la vérité de sa situation. L'objet de ce colloque est de discuter l'utilisation de ce procédé non seulement dans le théâtre, mais également dans tous les genres littéraires. En effet, l'adaptation par Voltaire d'Oedipe, pièce archétype de la reconnaissance aristotélicienne, lui confère sa première célébrité, mais d'autres genres littéraires employèrent aussi ce procédé. Certains romans en font un usage hyperbolique, multipliant les obstacles qui retardent la réunion des familles ou des amoureux et les rendant de plus en plus exotiques. D'autres romans font entrevoir de nouvelles perspectives psychologiques : le récit à la première personne aboutit, non pas à un renversement du scénario, mais un bouleversement psychologique du personnage qui découvre une vérité morale. Les Confessions de Rousseau ne vont-elles pas encore plus loin dans le même sens en cherchant une reconnaissance entre le moi' actuel et le moi' antérieur ? En revanche, comment réconcilier l'élargissement du concept de la reconnaissance avec la critique dont elle est l'objet ? Voltaire reproche l'usage invraisemblable de scènes de reconnaissance dans l'opéra, et Beaumarchais préconise pour le théâtre l'ironie comique qui réserve les surprises pour les personnages plutôt que pour le spectateur. La fin du Fils naturel est marquée par une scène de reconnaissance prodigieuse, mais Diderot la laisse entièrement sous silence dans ses Entretiens sur le Fils naturel, révélant peut-être sa profonde ambivalence à ce sujet. Une évolution a-t-elle véritablement eu lieu depuis la déclaration de Corneille : l'anagnoresis est un ornement dramaturgique considérable mais problématique ?

Tout communiquant devra respecter le temps de parole de rigueur, qui est fixé à 15, voire max. 20 minutes. Une publication est envisagée par la suite. Les doctorant(e)s seront logé(e)s et nourri(e)s gratuitement. On s'attend en revanche à ce que les enseignants-chercheurs obtiennent un remboursement par le biais de leurs institutions.