Questions de société
La recherche selon B. Monthubert (Association

La recherche selon B. Monthubert (Association "Sauvons la recherche").

Publié le par Marc Escola

Le président de l'association "Sauvons la recherche" a fait paraître récemment un essai sur l'état actuel de la recherche française, sous la forme d'un entretien avec Pierre-Luc Séguillon et sous le titre: 10+1 questions sur la recherche (éd. Michallon).

Le site nonfiction.fr offre d'ores et déjà une analyse de ce bref ouvrage: "Une vision trop partiale de la recherche", par M. Kessler. Extrait:

"Ce qui frappe dès les premières lignes du livre, c’est la vision irénique du métier de chercheur qu’il nous présente. D’ailleurs, ce ne serait qu’à peine un métier mais plutôt "une sorte de sacerdoce laïc" aux "valeurs très différentes de celles du reste de la société (…) de partage, de don, de gratuité". On comprend assez vite la raison de cette présentation : en face de ce monde enchanté, la marchandisation et la politisation de la science doivent être perçues comme d’autant plus menaçantes. Loin de nous la volonté de dévaloriser l’image parfaite du scientifique apportant le bien-être à l’humanité, ou de présenter le cliché inverse des guerres de clans entre chercheurs, des mandarins siégeant au-dessus de leurs disciples et régnant en maîtres sur les nominations, des fonds gaspillés, des recherches inutiles financées publiquement… Ce sont des clichés faux et dangereux, mais ils ne justifient pas que la "défense" utilise l’image inverse. Les sociologues des sciences, comme Michel Callon ou Bruno Latour, ont démonté de manière magistrale cette image du laboratoire coupé des passions du monde. Comme les autres humains, les chercheurs marchent à l’aiguillon du prestige, de la réussite sociale, parfois de l’argent. Mais cela ne discrédite pas la science, cela n’exclut pas l’objectif de la "connaissance pure".

Mais cette vision en rose du laboratoire serait inoffensive si elle ne se doublait pas quelques chapitres plus loin d’un mépris total, qui va jusqu'à la distorsion des faits, pour toute mise en rapport de la science avec une autorité extérieure, et en particulier pour la recherche privée." (lire la suite).