Un ouvrage collectif paru sous la direction de L. Aubry et B. Turpin sur le philologue Victor Klemperer. Repenser le langage totalitaire (CNRS éd.) montre comment les nazis et leurs épigones sont parvenus à asservir une langue, et donc la pensée elle-même, à une entreprise criminelle de manipulation des masses. On connaît moins l'essai de L. Spitzer daté de 1918: sous le titreTraque des mots étrangers, haines des peuples étrangers. Polémique contre le nettoyage de la langue (Lambert-Lucas), le théoricien se livrait à une critique ravageuse de la politique de « nettoyage linguistique » anglophobe et francophobe promue par l’Allgemeiner Deutscher Sprachverein (l'Association générale de la langue allemande) au cours de la première guerre mondiale. Et l'on ne s'était guère interrogé jusqu'ici sur la culture populaire sous le Troisième Reich: V. Platini fait paraître à la fois Krimi. Une anthologie du roman policier sous le Troisième Reich (Anacharsis), en montrant que le genre sut accueillir les auteurs indociles et prit en charge la critique que la « haute » culture n’assumait plus, et Lire s'évader résister. Essai sur la culture de masse sous le Troisième Reich (La Découverte), qui révèle que le divertissement populaire a été tout autre chose qu'une propagande douce.