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La philosophie des Lumières aujourd’hui. Bilan et perspectives

La philosophie des Lumières aujourd’hui. Bilan et perspectives

Publié le par Marc Escola (Source : Ben Saad Nizar)

APPEL À COMMUNICATION

Colloque : “La philosophie des Lumières aujourd’hui. Bilan et perspectives
À la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Sousse (Tunisie)
22-24 janvier 2015


Peut-on inscrire les crises que traversent les sociétés modernes dans le prolongement de la dynamique philosophique et historique déclenchée par les Lumières ? N’y a-t-il pas de lien entre le riche foisonnement des idées léguées par les Philosophes du XVIIIe siècle et les bouleversements de la pensée constatés à notre époque ?
Aujourd’hui, plus que jamais, nous assistons à un regain de religiosité et à un souci des origines, par une tendance de retour aux racines, qui se traduisent souvent par des mouvements néo-identitaires et communautaristes teintés d’intégrisme ou de fondamentalisme et qui menacent le « vivre ensemble » dans une société devenue pluraliste et d’une spiritualité variée, voire laïque.
Dès lors, le moment n’est-il pas venu de s’interroger sur l’impact réel des Lumières et des valeurs qu’elles ont diffusées ? Dès la Révolution, les chantres de la Terreur n’étaient-ils pas ceux-là mêmes qui avaient érigé la Raison au rang de divinité ? Après la 2ème Guerre mondiale, certaines voix n’accusèrent-elles pas le rationalisme des Lumières d’avoir engendré les absolutismes de la pensée que furent le nazisme et le stalinisme ?
Le Colloque international de Sousse : “La philosophie des Lumières aujourd’hui. Bilan et perspectives”, tentera de poser ces questions et d’y apporter, si possible, des éléments de réponse.
En attendant d’établir, suite à vos propositions, les thèmes et sessions du colloque, nous vous suggérons les axes de réflexion suivants :


1 - Lumières et sensibilité
Au XVIIIe siècle, le concept de raison s’enrichit au contact notamment de l’expérimentation scientifique mais aussi sous l’influence de la théorie politique et de la philosophie du droit.
La raison conquérante a ainsi investi les discours et les pratiques scientifiques et philosophiques au moment même où des lectures critiques de ces discours et de ces pratiques commençaient à se développer. Ce sont les adeptes des Lumières qui ont engagé ce retour critique de la raison sur elle-même notamment avec Diderot et Rousseau.
Dans le domaine de la création romanesque, l’importance des sentiments, des émotions, de la pitié, des larmes, de tout ce qui émeut le cœur de l'homme comme la bienfaisance ne peut être négligée.
Les Lumières au XVIIIe siècle ne se résument donc pas à la raison ni au progrès ; l’« irrationnel » était aussi à l’honneur. La relation entre raison, passion et foi va ainsi enrichir à la fois l’écriture de l’humain, notamment dans les grandes fictions de l’époque, et le concept même de personne humaine, en gestation à l’époque.

2 - Raison, Histoire et religion :
Au XVIIIe siècle, les rapports entre Lumières et religions étaient complexes, car le mot " religion" couvrait un territoire très vaste.
A la différence de la morale religieuse, immuable car issue de la parole de Dieu, l’objectivité des interprètes de Dieu, invoqués différemment par diverses religions, est sujette à caution. Le Catholicisme semble s'opposer davantage aux Lumières. C'est le Catholicisme lui-même qui engendra l'incroyance (cf. Voltaire, Diderot) : la religion peut donc constituer un terreau de l'athéisme, même si, parallèlement, elle fut considérée par certains adeptes des Lumières comme un bon moyen de discipliner le peuple.
Un catholicisme des Lumières a pourtant existé, par exemple chez le pape Clément XIV, particulièrement connu pour avoir supprimé la Compagnie de Jésus en 1773.
Ainsi, il y a lieu de s’interroger sur la relation que le Philosophe entretient avec la Religion. Peut-on analyser l'esprit religieux de manière rationnelle ?


3 - La République, le droit et la vertu
Pour Montesquieu, ces trois termes devaient être consubstantiels. Comment interpréter la vertu hier et aujourd’hui ? Quel lien peut-elle avoir avec la démocratie ? Quel lien avec la citoyenneté ? Révolution et droit ne sont-ils pas fondamentalement antithétiques ? Que reste-t-il des droits issus de la Révolution française ? D'ailleurs, la notion de droit ne renferme-t-elle pas, parfois, des germes de contestation, voire de révolution ?


4 - Universalisme, « différentialisme », nationalisme
L’idée de l’égalité de tous les hommes a certes justifié la Déclaration universelle des droits de l’homme, mais ne se réduit-elle pas à une simple abstraction, au regard du massacre des Amérindiens ou des génocides du XXème siècle ? Les « différentialistes » prétendent avoir résolu le problème de la diversité dans l’unité. Mais n’est-ce pas au risque d’une rechute dans le communautarisme et le repli sur soi ? Le moment n’est-il pas venu de proposer une conciliation des deux visions ?


5 - Aujourd’hui : quelles Lumières ?
Qu’est-ce qu’on peut retenir des Lumières pour mieux comprendre et expliquer le présent? Chaque époque n’a-t-elle pas ses propres Lumières ? Quelles sont les nôtres ? Comment les repérer ? Quel rôle pour la philosophie, « la raison », dans la Cité moderne?


Composition du comité scientifique
Pr. Michel DELON
Pr. Jean Noel DENEUIL
Pr. Kamel GAHA
Pr. Samir MARZOUKI
Pr. Sanae GHOUATI
Pr. Paolo QUINTILI
M. Vincent TROVATO
M. Nizar BEN SAAD (Responsable scientifique du colloque)

Nous vous remercions par avance de faire parvenir un titre (même provisoire) ainsi qu’un bref résumé de votre communication, avant le 30 juin 2014, à l’adresse suivante : bensaadnizou@yahoo.fr

  • Responsable :
    nizar bensaad
  • Adresse :
    Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Sousse (Tunisie)