La question animale est au cœur de réflexions de plus en plus aiguës, qui obligent à de constants échanges entre les disciplines des sciences "humaines" (éthologie, anthropologie, biologie, philosophie, littérature…). Un "carnet de zoopoétique", Animots, rend compte de recherches fédérées depuis plusieurs années par A. Simon. Un prochain colloque à l'Université Paris 8 se propose de rendre La parole aux animaux. Conditions d'extension de l'énonciation, soit : "d’interroger l’existence, sinon d’une énonciation, du moins d’une sémiose animale, d’un monde de significations auquel les animaux nous donneraient accès par un acte signifiant singulier, qu’il nous faudrait apprendre à recevoir, à comprendre et à respecter. Recherche sur les animaux, donc, mais aussi recherche sur l’énonciation. En effet, en s’intéressant à la possibilité d’une « énonciation » animale, c’est la théorisation de ce concept qui se trouve elle-même en, jeu, dans ses fondements". Fabula vous invite à en découvrir le programme et de lire le résumé des propositions. Paraît dans le même temps un Manifeste animaliste. Politiser la cause animale, signé par Corine Pelluchon (Alma Éditeur), qui montre que "les violences infligées aux animaux reflètent les dysfonctionnements de la société. Raison pour laquelle il convient de politiser la cause animale". C. Pelluchon a également préfacé la récente traduction de Zoopolis. Une théorie politique des droits des animaux de Sue Donaldson et Will Kymlicka (Alma Éditeur encore). Rappelons à cette occasion les dernières livraisons de la Revue d'histoire des sciences humaines : "Les sciences du psychisme et l'animal", et des Études de littérature de langue française des XXe et XXIe siècles : "Approches de l'animal".