Questions de société
La loi LRU : des conséquences inquiétantes pour les personnels

La loi LRU : des conséquences inquiétantes pour les personnels

Publié le par Sophie Rabau (Source : Danièle LECLAIR)

La loi LRU du 10 août 2007qui attribue aux universités une autonomie de gestion a des conséquences gravessur le statut des personnels de ces universités.

En effet, selon le décret du 6 juin 1984 et celui du 26avril 1985 qui régissent leurs recrutements et leurs carrières, « lesenseignants-chercheurs des établissements d'enseignement supérieur et de larecherche relèvent du Ministère de l'Education nationale ».

C'est ce statut qui vient d'êtreretiré (sans aucune information préalable, sans aucune concertation) auxenseignants-chercheurs (et à l'ensemble des personnels) appartenant aux 20universités passées sous le régime de la loi LRU au 1er janvier2009 : rémunérés par l'Université et non plus directement par l'Etat, nousavons, de fait, perdu notre statut defonctionnaires de l'Etat.

La lettre (concernant l'actionsociale des universités) adressée le 27 janvier 2009 par Madame Pécresse aux Présidents desuniversités, l'indique clairement et en expose une des premièresimplications : l'Etat se désengagede toutes les actions sociales actuellement en vigueur dans les universitésfrançaises : aide aux séjours d'enfants, aux enfants handicapés, à lagarde de jeunes enfants, chèques vacances, aide aux déménagements, accueil desnouveaux personnels …

En effet, désormais, écrit notreMinistre, « les personnels de votreétablissement ne seront plus directement rémunérés sur le budget de l' Etat etne pourront donc plus bénéficier des prestations d'actions socialesinterministérielles et ministérielles qui leur sont servies actuellement sur ce budget. »

Mais, ajoute la Ministre,l'université se chargera de développer, soussa propre responsabilité, de semblables actions, en faisant notamment appelà des sous-traitants qu'elle aura intérêt à mettre en concurrence.

Quelles sont les autres conséquences de ce transfert decharges aux universités autonomes ? Rien ne nous a été indiqué.

- L'indemnité de résidencedeviendra-t-elle une variable d'ajustement financier, fixée au gré des budgets des universités ?

- Nos retraites sont-ellesconcernées ?

- Les universités vont-ellesdevoir payer à l'Etat des loyers pour les locaux qu'elles occupent -  et yconsacrer une part importante de leur budget de fonctionnement ?

Ce ne sont là que quelquesquestions qui suscitent d'ores et déjà l'inquiétude.

Danièle Leclair

Maître de conférences, universitéParis Descartes