Essai
Nouvelle parution
La Licorne, Le Journal aux frontières de l’art

La Licorne, Le Journal aux frontières de l’art

Publié le par Marielle Macé (Source : Didier Coureau)

 La Licorne, n°72, « Le Journal aux frontières de l’art », sous la direction de Véronique Campan et Catherine Rannoux, Presses Universitaires de Rennes, 1er semestre 2005.

 

 

TABLE DES MATIÈRES

 

Avant-Propos : Véronique Campan et Catherine Rannoux

 

PRATIQUES ET MARGES LITTÉRAIRES

 

-          Jacques Dürrenmatt : Journal et « Écriture photographique » (ou comment Guibert lit Goethe au lieu de Stendhal).

-          Henri Scepi : Un journal prospectif : le cas de Francis Ponge.

-          Catherine Rannoux : « Au-dessus de la littérature » : L’écriture en quête du réel. Annie Ernaux, Journal du dehors.

-          Stéphane Roche : Charles Juliet. L’apprentissage de l’intime : l’ethos esthétique.

-          Françoise Simonet-Tenant : J.H. Lartigue. L’Autofiction d’un homme heureux.

-          Elena Gretchanaïa et Catherine Viollet : Journaux russes francophones du XIXe siècle : espaces littéraires.

-          Marilyn Himmesoëte : Diariste en herbe du XIXe siècle.

 

JOURNAUX FILMÉS : FORMES HYBRIDES

 

-          Évelyne Jardonnet : Une écriture de l’interface : Le Journal d’Andreï Tarkovski

-          Véronique Campan : L’Assomption du corps-artiste de la passion : Jonas Mekas, Johan Van der Keuken.

-          Didier Coureau : Chantal Akerman, Raymond Depardon. Chemins extérieurs/ trajectoires intérieures.

-          Dominique Bluher : Les journaux filmés de Joseph Morder.

-          Jean-Paul Quéinnec : Journal de voyages intimes chez Vincent Dieutre.

-          Loig Le Bihan : Calendar ou la réappropriation des images.

-          Luc Vancheri : l’Ymage selon Godard à propos de JLG/JLG, autoportrait de décembre.

 

QUATRIÈME DE COUVERTURE :

    S’il est aujourd’hui très présent sur la scène publique, le genre du journal entretient des liens ambigus avec le champ de la création littéraire ou cinématographique. Forme de l’entre-deux, le journal semble condamné à faire œuvre sur le mode du soupçon, qu’il témoigne d’un regard critique porté sur la pratique artistique ou qu’il soit lui-même l’objet du soupçon : on se souvient des jugements émis par Blanchot sur l’insignifiance du journal ou du commentaire ambigu de Barthes associant flux du journal et déchet organique, ou déplorant que le sujet du journal soit un « poseur » parce qu’il « ne se transforme pas sous l’action d’un travail ». Mais dès lors que le diariste se prend au mot et élabore – en toute conscience ou non – une fiction de soi, le dispositif du journal écrit ou filmé, qui ne cesse de réfléchir sur sa pratique, porte la trace d’une logique artistique. Qu’il s’agisse pour lui de tenter d’élargir les frontières de l’art ou de signifier son exclusion volontaire, il interroge nécessairement les notions de geste artistique et d’œuvre.