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La langue arabe au XXe siecle : ruptures et resistances

La langue arabe au XXe siecle : ruptures et resistances

Publié le par Alexandre Gefen

UNIVERSITÉ DE LORRAINE

Campus Lettres et Sciences Humaines

CelJM (EA 3962)
Centre d’Études littéraires Jean Mourot (Textes, genres, milieux)

APPEL À COMMUNICATIONS

LA LANGUE ARABE AU XXE SIÈCLE : RUPTURES ET RÉSISTANCES

Colloque international

28 septembre 2012
Université de Lorraine – Campus Lettres et Sciences Humaines

À l’orée du XXIe siècle, les divers registres de la langue arabe ont connu des transformations radicales. Les structures profondes et superficielles de cette langue ont toutes été, à divers degrés, touchées : ses champs lexicaux comme ses constructions syntaxiques, ses références métaphoriques comme son univers sémantique et cognitif, ainsi que les genres littéraires qui s’y rattachent et ses entrées terminologiques. Bien qu’à des rythmes variables, tous ces champs ont subi des évolutions qui appellent aujourd’hui une description systématique et rigoureuse.

Les vecteurs de ces mutations sont multiples, complexes et polyvalents. Les innombrables articles de la presse écrite et électronique suivent au quotidien le rythme incontrôlé de l’Histoire. Qu’ils soient de justification ou d’opposition, les discours politiques s’efforcent de façonner cette Histoire en même temps qu’ils sont forcés de s’y adapter. Tendant à la sécularisation ou retournant aux sources de la šarī‘a, les corpus juridiques, foisonnant de lois, conventions et traités, recouvrent désormais tous les domaines de la vie sociale. Les terminologies et néologismes économiques s’établissent, chaque jour, pour dénoter des effets d’un ordre capitaliste international qui atteint toutes les sociétés. Qu’elle soit dans le sillage de la Tradition ou aux lisières de l’innovation, la littérature ne cesse d’explorer les continents inédits des formes et des sens. Face aux aliénations successives de l’histoire, elle brosse un autre langage, dont les genres, les registres et les procédés narratifs modifient, sans relâche, la vision du monde des arabophones. Ces discours, où se régénère l’arabe contemporain, en sont à la fois le vecteur de transformation, la source et l’acteur.

Multiples et inclassables, les facteurs de ces transformations, qui ont mené de la prose artistique d’al-Jāhiz aux savants bulletins économiques d’al-Jazīra, méritent un examen attentif. Certains relèvent des structures internes de la langue et de son fonctionnement phonétique, morphologique, syntaxique et sémantique. D’autres, plus probants, relèvent des politiques d’arabisation conduites par les États postcoloniaux, de la

scolarisation massive et de l’oeuvre colossale des médias de masse et des nouvelles technologies.

Au coeur même de cette effervescence, les « idéologies linguistiques » galvanisent encore les foules, fascinent les établissements officiels (universités, administrations, États, académies...), et agitent les composantes de la société civile. Elles se bâtissent autour du rôle que l’arabe doit jouer mais s’opposent quant au choix de la version sur laquelle fonder l’identité (registre littéral, dialectal ou/et médian). D’aucuns, sans réserve, soutiennent l’emploi transcendé du littéral inaltéré et y voient un ultime signe de son immuabilité. D’autres, plus dans le militantisme, appellent à le remplacer par la dārja ou la wustā, plus à même d’exprimer les tendances d’une Histoire en pleine mutation.

Trois grands axes (indicatifs) pourront servir de trame :

Cette journée d’études sera dédiée aux descriptions diachroniques et synchroniques de la langue arabe d’aujourd’hui selon les axes indicatifs suivants :

Les transformations d’ordre purement linguistique qu’ont connues les niveaux de l’arabe contemporain: phonologique, lexical, syntaxique, métaphorique et sémantique.

Les vecteurs des transformations : presse, sites spécialisés, littératures, textes de loi, contes, discours politiques...

Les idéologies linguistiques qui défendent un des registres de la langue (littéral, dialectal et médian) et les arguments mobilisés dans ces « combats ».

Responsables scientifiques
Laurence DENOOZ (Laurence.Denooz@univ-nancy2.fr)

Professeure en Littérature arabe contemporaine, Université de Lorraine, Université Libre de Bruxelles

Nejmeddine KHALFALLAH (Nejmeddine.Khalfallah@univ-nancy2.fr)
Maître de Conférence en Linguistique et Civilisation arabes, Université de Lorraine

Modalités de soumission des propositions de communication

Date limite de réception des propositions : 30 mai 2012

Notification d’acceptation aux auteurs après examen en aveugle par le comité scientifique : 30 juin 2012.