Émotion inavouable, à la fois intime et collective, extensive, expansive et contagieuse, la honte est aussi l'un des grands ressorts de la littérature, comme l'a montré J.-P. Martin dans un essai paru au Seuil en 2006, qu'on peut aujourd'hui retrouver au format de poche sous le titre La honte. Réflexions sur la littérature (Folio Essais). L'Atelier en publie un extrait intitulé "La pudeur et la honte", comme une inviation à relire avec J.-P. Martin tous ceux qui ont brisé avec fracas le "silence sacré de la honte" (Rousseau, Dostoïevski, Kafka, Leiris, Gombrowicz, Duras, Philip Roth, Rushdie, Coetzee…). Sigila, la revue franco-portugaise sur le secret, avait naguère donné une Anatomie de la honte, dont J. Anselmini avait rendu compte pour Acta fabula. N. Aude vient de proposer de son côté une "Sémiotique de la honte" dans les actes du colloque Les genres littéraires, les genres cinématographiques et leurs émotions récemment mis en ligne sur Fabula.