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Appels à contributions
La figure de l’homme de science dans la litterature, les films, l’iconographie, les cartoons

La figure de l’homme de science dans la litterature, les films, l’iconographie, les cartoons

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Prof. Beatrice Barbalato)

L’Observatoire scientifique de la mémoire écrite, orale,  filmique, et du patrimoine autobiographique organise du 1er au 5  août 2012 sa XIème  rencontre : Castello Guevara-Bovino (Foggia - Italie):

La figure de l’homme de science dans la litterature, les films, l’iconographie,  les cartoons

Parallèlement et en complément du colloque L’éthos : la mémoire autobiographique de l’homme de science (voir l’appel à contribution : échéance renvoyée au 20 mars), un autre appel  est ouvert à des séances consacrées au thème de l’image extérieure sur le scientifique. On entendra ici par scientifique celui qui s’occupe en particulier du domaine des sciences naturelles et de la médicine.

La culture occidentale a largement traité ce thème, dans les registres de la fiction ou de la reconstruction historique, de Faust à Strangelove (cf. Roslynn D. Haynes, From Faust to Strangelove,  Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1994).

Quelle image en est donnée par la littérature, les films, les bandes dessinnées ? Quels sont les stéreotypes véhiculés ? Du cartoon  Dexter aux personnages disnayens d’Archimède et d’Eta Beta un grand mouvement d’imagination se déploie. Des biographies litteraires ou filmiques  interprètent la pensée supposée, les reflexions personnelles de scientifiques. Cf. Leonardo Sciascia, La scomparsa di Majorana, 1975 ;  ou cf. Le film de  Mario Martone, Morte di un matematico napoletano sur Renato Caccioppoli, 1992.

De La leçon d’anatomie de Rembrandt, au portrait  du mathématicien Luca Pacioli de Jacopo de’ Barbari, à celui de Paracelso, le statut d’un scientifique est caractérisé  par  l’habitus, le décor, les instruments. Dans les peintures du géographe et de l’astronome de Vermeer, une mappemonde témoigne d’acquisitions scientifiques récentes et définitives de Copernic  et  de Galilée sur la sphéricité de la terre.

Par ailleurs, quelle image se façonne, émerge des discours, des interprétations, auprès de l’opinion publique ? Michel Foucault parle de pratique discursive, consubstantielle au dessein qu’on donne et qu’on a de la science dans certaines périodes (Cf. : M. Foucault,  "Science et savoir" in Id L'Archéologie du Savoir, Paris, Gallimard, 1969, pp. 233-255.

Interpréter une vie de scientifique peut communiquer une vision politique. La Vie de Galilée de Brecht reste une référence: « Je ne crois pas que la science peut se proposer d’autre but que de soulager la fatigue de l’existence humaine ; mais si la science ouvre la voie à la coercition, elle peut s’en trouver affaiblie pour toujours. Chaque nouvelle machine ne sera que l’encouragement à de nouvelles souffrances pour l’homme. Et quand au fil du temps, tout le découvrable sera découvert, le progrès finira par s’éloigner du bien des multitudes. Pire encore, entre vous hommes de science et l’humanité se creusera un abîme tellement grand, qu’à chacun de vos Eureka résonnera un cri d’horreur universel». Dans les dernières révisions de cette pièce Brecht décrit un Galilée post Hiroshima.

Selon  Michel Foucault, jamais comme dans notre contemporanéité le scientifique n’a un rôle aussi central. Oppenheimer représente la charnière, le passage du ‘savant universel’ et celui qui a à coeur le sort de tous,  au  chercheur, à l’expert, qui poursuit des pratiques scientifiques spécifiques (M. Foucault « Vérité et pouvoir », L’Arc, n. ° 70, 1977, pp.16-26).

« [Aujourd’hui] L’intellectuel spécifique dérive d’une toute autre figure, non plus le juriste–notable, mais le savant-expert. Je disais à l’instant  que c’est avec les atomiciens qu’il s’est mis à occuper le devant de la scène ». (M. Foucault, « Entretien avec Michel Foucault », réalisé par A. Fontana et P. Pasquino, juin 1976, in Dits et écrits, 1954-1988, Paris, Gallimard, 1994, v. II, p. 156).

En outre, à notre époque, la génétique, la microchirurgie, les biotechnologies, en donnant beaucoup d’espoirs (de transplantations, de clonations, etc.),  favorisent l’opinion selon laquelle un homme de science n’est pas un découvreur (de quelque chose qui le précède) mais un inventeur, un créateur, un démiurge qui se positionne au-delà de toute transcendance.

 

La proposition pour participer au colloque de 250 mots maximum, accompagnée d’un bref CV doit être envoyée avant le  20 mars 2012.

Les interventions, après lecture des textes livrés,  pourront être publiées sur  Mnemosyne o la costruzione del senso, Presses Universitaires de Louvain.

Inscription au colloque  : 80,0 euro.

 

Comité scientifique:

Beatrice Barbalato,  Directeur de la revue Mnemosyne, o la costruzione del senso, PUL,     

Université catholique de Louvain                                                      

Fabio Cismondi, Fusion for energy-European Union. 

Albert Mingelgrün, Université Libre de Bruxelles

Edgar Radtke,  Universität Heidelberg

beatrice.barbalato@gmail.com 

Pour tous les reinseignements (comment rejoindre le lieu du colloque)

http://mediapoliseuropa.freehostia.com