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La femme dans les arts du spectacle vivant (Taza, Maroc)

La femme dans les arts du spectacle vivant (Taza, Maroc)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Faculté Polydisciplinaire de Taza)

La femme dans les arts du spectacle vivant

Colloque international

12 et 13 mai 2016

Faculté Polydisciplinaire de Taza

 

Argumentaire :

 

La femme dans les arts du spectacle vivant

12-15 mai 2016, Faculté Polydisciplinaire de Taza (Maroc)

 

Abordés dans une perspective ethnoscénologique, les arts du spectacle vivant forme un tout hétérogène, un système complexe qui s’organise selon différents niveaux, un ensemble de types d’incarnations des imaginaires. Dans ce sens, les manifestations collectives mettant en présence le corps ne peuvent être réductibles à un seul objet de savoir homogénéisé. Le corps féminin dont nous parlerons lors de ces 3e rencontres internationales de Taza fait référence à deux champs de pratiques distinctes : l’activité théâtrale professionnelle et les pratiques spectaculaires collectives dont celles qui inclut la danse et le chant.

Depuis plus d’une décennie, la présence de la femme sur la scène théâtrale est de plus en plus notoire et significative. Qu’elle soit actrice, scénographe, dramaturge, metteure en scène ou directrice de compagnie, la femme, au Maroc, est de plus en plus visible. Son apparition, qui est quantitativement moindre comparée à son homologue masculin, est singulière. Par le médium de l’art théâtral,  elle prend à bras le corps des thématiques complexes et souvent brûlantes : les années de plomb, les disparités sociales liées à l’accès au système sanitaire, la montée en puissance des discours exclusifs et fanatiques, les conditions carcérales des femmes, les problèmes relationnels causés par les drogues de toute sorte, les questions du désir et de l’érotisme…

La variété des thématiques proposées par ces productions théâtrales est, au fond, à l’image d’un théâtre marocain contemporain marqué essentiellement par l’hétérogénéité et la diversité. Une diversité qui touche à la fois les « styles » de mise en scène, le genre, la structure même des compagnies de théâtres et aussi les conditions matérielles de l’exercice de l’art scénique.

Par ailleurs, les frontières qui séparent la sphère de la pratique théâtrale au Maroc et le domaine des pratiques spectaculaires collectives ne sont pas toujours étanches. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler certaines figures atypiques de l’histoire culturelle marocaine telles que celle de Bouchaib El Bidaoui. «Au début des années 50, signale Allal Rgoug, Bouchaib El Bidaoui a pratiqué le théâtre où il interprétait ses chansons, les intégrant parfois à des pièces théâtrales ou dans certains monologues (...) Il revêtait un costume féminin pour toutes lesmanifestations artistiques, ce qui lui permettait de se faire accepter dans un milieu exclusivement féminin dans le Maroc des années 60 encore très conventionnel.[1]»

Chanteur confirmé d’un art rural singulier, al ayta, B. El Bidaoui avait aussi des qualités remarquables en tant qu’acteur /perfomer : « La réussite de Bouchaib El Bidaoui, écrit Mouna Belghali, venait certes de ses qualités d’acteur-chanteur exceptionnel, mais aussi du fait que le travestissement était un passage obligé pour amener sur la scène le corps féminin.[2]»

 

Les communications de ce colloque international doivent s’inscrire dans l’un des axes suivants:

  • La présense de la femme dans le théâtre marocain contemporain
  •  La femme dans les pratiques spectaculaires vivantes

- Le corps féminin dans les cultures (musulmanes, chrétiennes, juives, hindouistes…) : représentation et symbolique du corps féminin dans ces contextes religieux,

- Le discours des femmes sur le corps :résultats d’enquêtes ethnographiques et de recherches sur le terrain,

 

Calendrier:

Date limite pour l´envoi des propositions de communication (résumé de 250 mots maximum et une brève notice biobibliographique de 15 lignes maximum) : 12 avril 2016 :

rmountasar@hotmail.com

alissigui@yahoo.fr

younes.ezzouaine@usmba.ac.ma

Date limite pour la réponse du Comité Scientifique: 22 avril 2016.

 

 

[1]Allal     Raggoug, « Al-ayta : Chant du Maroc profond entre musique et histoire ».Horizons maghrébins. Le droit à la mémoire/Traversée : Musique du Maroc. n° 43, 2000. p.18

[2]Mouna Belghali, L’évolution de l’image de la femme dans le théâtre marocain, thèse doctorale, Université de Paris3, 2010, p: 26.