Le Centre de Recherche sur l'Histoire du théâtre organise à l'université de Paris IV les 21, 22 et 23 septembre 2006 un colloque sur
" La critique théâtrale en France au XIXe siècle ".
Il a pour ambition de se demander comment la critique pense le théâtre au XIXe siècle et comment cette pensée évolue du début de la période romantique à la fin de la période symboliste. Dans un siècle où la critique s'invente en se dotant d'outils conceptuels empruntés à d'autres domaines, qu'en est-il de la critique théâtrale aux discours multiformes et au statut spécifique ? Laissant de côté les grands manifestes comme la préface de Cromwell et les grosses machines de guerre qui apparaissent surtout comme autant de nouvelles esthétiques, il serait utile d'explorer la diversité des regards portés sur la scène. Il ne s'agit pas évidemment de dresser un panorama exhaustif de la critique théâtrale, un colloque n'y suffirait pas, mais de repérer des lignes de force, de percevoir des évolutions, des mutations, d'observer les modes de construction des discours sur le théâtre au XIXe siècle.
Axes de recherche :
I. Les formes et les supports de la critique.
On s'intéressera prioritairement à la critique des journalistes comme Charles Magnin, dans des revues comme Le Globe ou la Revue des deux mondes, mais aussi aux mémoires et aux souvenirs de théâtre (Francisque Sarcey par exemple). On regardera également du côté de la critique d'art (Gautier) et de la critique littéraire, sans oublier les cours (Saint-Marc Girardin, Brunetière) et les manuels. La critique des écrivains, enfin, ne peut manquer de faire l'objet d'une approche (Musset, Nerval, Barbey, Mirbeau, Mendès, Mallarmé). Peut-être pourra-t-on risquer une typologie de ces discours en examinant quel est l'objet de cette critique, le jeu de l'acteur, le décor, le contenu, etc
II Fonction théorique de la critique théâtrale ?
La question de la fonction théorique de la critique théâtrale sera posée. Comment les théories sur le théâtre s'élaborent-elles, ou refusent-elles délibérément de s'élaborer ? Qu'en est-il de la réception d'Aristote, à une époque où les poétiques se trouvent battues en brêche par une nouvelle conception de l'art qui refuse les canons traditionnels ? Comment la pensée critique du siècle considère-t-elle l'héritage grec ? Que devient la réflexion théorique sur les genres ? On pourra se demander par exemple si de nouvelles esthétiques théâtrales émergent de cette profusion de textes variés, et si la distinction entre le théâtre comme littérature et le théâtre comme pratique opère ou non.
III Rôle et objectifs de la critique théâtrale.
On s'interrogera aussi sur le rôle de cette critique théâtrale, et ce dans deux directions. On verra tout d'abord quel impact sur le public provoque le discours critique, le rôle de ses jugements de valeur dans la détermination des choix, dans le succès d'une pièce, d'un auteur, d'un acteur, dans l'effet de mode ou l'engouement pour tel ou tel spectacle. Puis on verra aussi dans quelle mesure elle participe, ou ne participe pas à l'élaboration d'une histoire du théâtre au sein d'une histoire littéraire en marche et par rapport aux autres genres littéraires.
Réponses souhaitées avant le 30 septembre 2005.
Contacts : Mariane Bury : MarianeBury@aol.com
Hélène Laplace-Claverie : H.Laplace-Claverie@wanadoo.fr