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La création ivre. L´alcool, moteur, motif et métaphore artistiques (XVI-XXe siècles)

La création ivre. L´alcool, moteur, motif et métaphore artistiques (XVI-XXe siècles)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Valérie Boudier)

La création ivre.
L
´alcool, moteur, motif et métaphore artistiques (XVI-XXe siècles)



Institut national d'histoire de l'art, Paris, 25-26 septembre 2009.

Appel à communications

De la mania platonicienne au dionysiaque nietzschéen, l´ivresse a été longtemps pensée comme une forme de transcendance propre au créateur. Positive à la Renaissance, où elle favorise la connaissance du monde comme sa restitution libre, symbole de sincérité et révélatrice de vérités cachées, l´ivresse n´est devenue pleinement négative qu´à l´époque contemporaine.

Aujourd´hui réduite pour l´essentiel à l´état pathologique produit par la consommation excessive d´alcool, elle est envisagée dans ses relations à l´addiction et aux conduites à risque et figure depuis plus d´un siècle parmi les préoccupations majeures des politiques de santé publique. Lorsque les sciences sociales s´en emparent, c´est pour aborder ses motivations, ses causes et ses effets sous l´angle davantage médical que dans ses relations à la création. De leur côté, les historiens de l´art n´ont consacré que peu de travaux à l´ivresse, trop aisément assimilable à l´ivrognerie - traiter de l´artiste ivre, ne serait-ce pas renouer avec le mythe sentimental du bohème alcoolique ?

Pourtant, avant d´être cause ou conséquence négatives, l´ivresse peut être envisagée dans sa dynamique. Qu´elle résulte d´une expérience exaltante ou de l´absorption d´une substance psychotrope, que l´on y voit un moteur ou un facteur d´inhibition, l´ivresse est toujours prise entre effet et cause, gain et dépense. Elle est non seulement force de transformation, mais aussi distanciation, éloignement du réel et dépassement d´une norme qu´elle excède en qualité - le génie- ou en quantité - l´ivrogne.

Nous proposons donc d´étudier les relations de l´art, de l´alcool et de l´ivresse, en revenant sur les archétypes, les clichés et les lieux communs qui composent l´imaginaire de ce que l´on pourrait nommer la création ivre. Nous attachant prioritairement aux relations entre ivresse et inspiration, aux pratiques d´enivrement des artistes ainsi qu´aux discours sur l´ivresse dans ses relations à l´art, nous chercherons à comprendre comment l´alcool a contribué aux définitions de la fonction artistique dans les sociétés occidentales de la Renaissance au xxe siècle.

Les interventions pourront s´inscrire dans les axes thématiques suivants :

Personnifications de l´ivresse : Bacchus, Silène, Noé...

Excès et démesure : l´ivresse sublime

In vino veritas : ivresse et connaissance

Vin mauvais : l´ivresse improductive

Ivresses métaphoriques

Les propositions d´environ 300 mots seront envoyées avant le 30 avril 2009 sous forme électronique à : desbuissons@free.fr