Questions de société
La CPU suspend sa participation à la commission Marois-Filâtre (2)

La CPU suspend sa participation à la commission Marois-Filâtre (2)

Publié le par Marc Escola

Voir aussi: La CPU[Présidents d'Université, dont D. Filâtre] suspend sa participation àla commission Marois/Filâtre (10/06/09) + réponse de Darcos

Les trois conférences de doyens et directeurs (CDUL, CDUL, CDIUFM) ainsi que la Conférences des présidents d'université (CPU) ont décidé de suspendre leur participation aux travaux de la Commission Marois-Filâtre. Dans le même temps le Ministère de l'Education nationale a suspendu les travaux de la Commission.

La partie universitaire de la Commission s'est réunie à la CPU à l'invitation de Daniel Filâtre. Aucun des dix universitaires de la commission n'a manqué à l'appel.

Daniel Filâtre a rendu compte de la négociation avec le ministère suite à la sortie annoncée des décrets soumis au CTP, ce qui avait suscité la prise de position de notre conférence le 28 mai (concomitante de la prise de position semblable de la CDUS et de la CDIUFM), et par voie de conséquence l'ajournement de la dernière réunion de la Commission Marois-Filâtre.

La délégation de la CPU (Lionel Collet, Simone Bonnafous, Daniel Filâtre) a été reçue hier au Cabinet de X. Darcos par Philippe Court (directeur de cabinet) et M. Sherringham. Le Cabinet du ministre avance qu'il y a eu malentendu et que le rôle de la commission Marois-Filâtre ne saurait être de reprendre un processus complet. Cette déclaration met en porte-à-faux le recteur Marois qui en ouvrant les travaux de la commission avait au contraire ouvert largement le champ de proposition de la Commission. Selon le témoignage de Pierre Léna la ministre de l'enseignement supérieur avait, elle aussi, affirmé publiquement que la commission avait le champ libre, et c'est bien évidemment à cette condition que les conférences de directeurs et la CPU avaient accepté d'y participer. Mais le ministère de l'Education nationale ne l'entend pas ainsi et c'est lui qui d'évidence donne le la sur ce dossier. Les universitaires et la commission sont invités à s'intéresser au contenu de la formation proprement dite, mais nullement à fixer les conditions du concours et des stages, par exemple. En réponse la délégation a soulevé les risque de problèmes graves à la prochaine rentrée. Elle souhaite voir considérer les universités non comme de simples opérateurs, mais comme des acteurs de la décision concernant la réforme. Elle considère que le ministère est en rupture de contrat par rapport à la lettre de mission de la commission et fait confiance à une intelligence collective pour résoudre les problèmes posés. Une population importante avoisinant 200000 étudiants est concernée annuellement par la formation et le recrutement d'enseignants et c'est un enjeu majeur pour l'avenir de la nation.

Notre réunion a été amenée à examiner et finaliser le communiqué de la CPU qui a été diffusé immédiatement et a donné lieu ensuite à 13h30 à une conférence de presse très suivie et dont France-info, France-inter, Libération, l'AFP, se sont fait ou vont se faire l'écho.

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Communiqué de la CPU
La CPU suspend sa participation à la commission Marois-Filâtre

Prenant acte de ce que le Ministère de l'Education Nationale refuse de revenir sur les dispositions permanentes des décrets relatifs au recrutement des enseignants, et dans la mesure où ces dispositions permanentes anticipent le résultat des travaux de la commission Marois-Filâtre, le bureau de la CPU et le président Daniel Filâtre ont décidé de suspendre leur participation à cette commission de concertation, conformément au vote émis par l'assemblée plénière du 28 mai 2009. La CPU, en accord avec les conférences de directeurs d'IUFM, de lettres et de sciences, continuera à travailler indépendamment pour élaborer des conclusions, propositions et recommandations dans les semaines à venir. La CPU reste ouverte aux propositions du MEN qui permettraient de rétablir un dialogue paritaire MEN/MESR.


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La commission, qui va continuer de travailler indépendamment du ministère, s'appuiera pour cela sur les auditions déjà réalisées ou d'autres à venir, mais aussi sur les contributions aux Etats-Généraux numériques animés par la CDIUFM, la CDUS et la CDUL avec le soutien de la CPU. Elle synthétisera aussi les contributions des syndicats, des groupes de travail qui se sont tenus en mai au ministère avec les syndicats, et des groupes de travail sous l'égide de la CPU à l'automne dernier.

Elle ouvre quatre dossiers qui vont constituer le coeur de ses délibérations tous les mercredis de juin.

1. Articulation master-concours: le point d'entrée de la réforme.
Même schéma sur tous les concours?
Un programme est-il nécessaire?
Fonder le recrutement sur l'évaluation de la professionnalité laquelle repose sur des compétences formulées en fonctions de référentiels disciplinaires aussi bien que professionnels.

2. Cursus master:
 2a. Organisation : stages, calendrier.
 2b. Contenu et équilibres entre savoirs disciplinaires, savoirs et savoir-faire professionnels et adossement recherche.

3. Contenu et modalités concours: épreuves communes vs épreuves spécifiques au corps et aux disciplines, validation des stages.

4. Formation continuée des enseignants, conçue autrement que comme le palliatif d'une absence de formation professionnelle initiale.