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Cause Commune

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Marx voyait la Commune de Paris comme un "sphinx qui met l'entendement à rude épreuve". Nombreux sont ces temps-ci les livres qui viennent tenter de déchiffrer cette énigme, dont l'interprétation engage à chaque fois non pas tant une vision du passé qu'un pari sur le futur et une théorie des possibles politiques. Fabula avait salué l'an passé le Rimbaud, la commune de Paris et l'invention de l'histoire spatiale (Les Prairies ordinaires) de K. Ross, qui invitait à penser la parenté entre un événement poétique et un événement politique. Toujours vigilentes, les éditions La Fabrique font paraître la traduction d'un autre essai de la même historienne et philosophe, L'imaginaire de la Commune : l'un des traits de la Commune est d'outrepasser les frontières de temps et d'espace pour constituer le point de rencontre d'aspirations émancipatrices multiples, enracinées dans les clubs révolutionnaires de la fin du Second empire, l'Union des femmes d'Elisabeth Dimitrieff, ou encore dans la commune rurale des populistes russes. Signalons aux mêmes éditions la récente parution de La Commune de Shanghai et la Commune de Paris de Hongsheng Jiang, traduit par E. Hazan et préfacé par A. Badiou, ainsi que des Souvenirs d'un révolutionnaire. De juin 1848 à la Commune de G. Lefrançais, préfacé par D. Bensaïd. Les éditions Libertalia donnent de leur côté La Commune n'est pas morte. Les usages sociaux du passé, de 1871 à nos jours, un essai d'É. Fournier sur les usages politiques des mémoires de cet événement, et la traduction, quinze ans après son édition anglaise, de Paris, bivouac des révolutions. La Commune de 1871, de R. Tombs. La révolution est aussi un roman : un collectif est récemment venu mettre en lumière Les vies d’André Léo. Romancière, féministe et communarde (PUR).