Questions de société
La colère s'amplifie dans les IUT bridés par l'autonomie: revue de presse (maj. 30/10/09)

La colère s'amplifie dans les IUT bridés par l'autonomie: revue de presse (maj. 30/10/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Voir aussi: "IUT : les mauvais traitements se propagent", communiqué de l'ADIUT (23/10/09)

20 MINUTES:

"La colère s'amplifie dans les IUT bridés par l'autonomie", le 28.10.09

Paradoxalement, la loi sur l'autonomie des universités a réduit celledes instituts universitaires de technologies (IUT). Auparavantbénéficiaires d'une dotation d'Etat, ils doivent désormais négocierleurs moyens avec leur présidence locale. Jean-François Mazoin dirigel'IUT A de Paul-Sabatier, qui compte 5 300 étudiants. En tant queprésident de l'Assemblée des directeurs d'IUT, il est à la pointe de lacontestation et appelle ses homologues à manifester devant l'assembléenationale le 10 novembre, avant un rendez-vous avec la ministre ValériePécresse.

« En France, les IUT fonctionnent en réseau. Avec les mêmesprogrammes et les mêmes diplômes, donc dans une totale égalité deschances. Le système a fait ses preuves puisque le taux d'insertion denos étudiants dépasse les 90 %. Avec des projets parfois différentsd'un territoire à l'autre, la tutelle locale met à mal ce système »,explique-t-il. D'après ses calculs, 59 IUT sur 116 rencontrent d'oreset déjà « des problèmes avec leurs universités de rattachement ». Parexemple, certaines charges salariales, auparavant payées par lesuniversités, incombent désormais aux IUT. « Il est temps de nous donnerune réponse politique, s'emporte Jean-François Mazoin, et de nous diresi oui ou non notre réseau est voué à la disparition. »

http://www.20minutes.fr/article/358821/Toulouse-La-colere-s-amplifie-dans-les-IUT-brides-par-l-autonomie.php

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La Dépêche.fr:

"IUT: l'inquiétude grandit", le 30/10/09
Les IUT s'estiment très maltraités par Valérie Pécresse, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Pour l'association nationale des IUT, le constat est simple : ceque redoutait le réseau des 115 établissements français répartis avecleurs antennes dans 200 villes moyennes, est en train d'arriver. Laperte d'autonomie avec en corollaire, à terme, la perte de leuridentité, de ce qui faisait leur force : la qualité du diplôme. Bref, «l'heure des choix politiques a sonné »… avec cette question deconfiance que pose donc désormais l'association : « Souhaite-t-ontoujours des IUT forts, capables de mobiliser leur réseau sur tous lesterritoires pour la réussite du plus grand nombre (jeunes et moinsjeunes), pour la formation par la technologie, pour l'insertionprofessionnelle à tous les niveaux de qualification ? » ou a contrario,l'affaiblissement du label Diplôme Universitaire Technologique quigarantissait l'enseignement dispensé dans tous les IUT de France. Et une interrogation qui concerne très concrètementl'établissement du pôle tarbais, le deuxième en importance de laRégion, avec ses 1 500 élèves et ses 86 professeurs, ainsi quel'explique aujourd'hui Christelle Farenc, directrice de l'IUT de Tarbeset vice-présidente de l'association des IUT de Midi-Pyrénées puisqueTarbes fait partie des 59 IUT rencontrant actuellement des problèmesavec leur université de rattachement. Pour faire simple ? Eh bien avant la réforme Pécresse, « on avaitun budget global et on faisait nos choix politiques » expliqueChristelle Farenc. Exemple ? Pour résumer, s'il fallait choisir entreouvrir une nouvelle formation pertinente quant au bassin d'emploi ducoin ou repeindre les murs, parce que l'établissement en avait besoin,c'était le conseil de l'IUT qui votait ces choix grâce à son autonomiede gestion, sa connaissance du tissu local aussi. Désormais ? «L'Université centralise les budgets, les découpe par thème et c'esttout le problème » poursuit Christelle Farenc. Bref, l'Universitédécidera et «nous, on pourra choisir la couleur des crayons».

Une modification beaucoup plus grave et profonde qu'il n'y paraîtpour les IUT… car l'intérêt de l'Université ne sera pas forcément celuide l'IUT. Lequel, faute de moyens adéquats risquera alors de perdre en« valeur diplômante », système qui ouvrira la porte à la disparité detraitement sur l'ensemble du territoire national : en fonction deschoix faits, il y aura les « bons » et les « mauvais » IUT, les bons etles mauvais DUT, « alors que jusqu'à présent tous le même DUT avaitvaleur égale partout, qu'il soit de Tarbes, Metz ou d'ailleurs »souligne Christelle Farenc.

D'où l'appel à la mobilisation lancé pour le 10 novembre prochain,jour où les directeurs et présidents d'IUT rencontreront leur ministreaprès s'être donnés rendez-vous devant l'Assemblée Nationale, puis leSénat pour attendre finalement les résultats de l'entrevue avec ValériePécresse devant le ministère de l'enseignement supérieur. ValériePécresse «dont la circulaire n'a servi à rien, la situation s'étantprofondément dégradée depuis 1 an».

http://www.ladepeche.fr/article/2009/10/30/704868-IUT-l-inquietude-grandit.html

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ÉDUCPROS:

La fronde des IUT de Toulouse 3 fera-t-elle tache d'huile? par Florence Pagneux le 19.10.09

Etsi, un an après, la fronde des IUT reprenait de plus belle ?L'assemblée générale des directeurs d'IUT (Instituts universitaires detechnologie) devrait fournir le 21 octobre un état des lieux. AToulouse, la situation est tendue entre l'université Paul Sabatier(UPS) et ses deux IUT. Ces derniers dénoncent une perte de leursprérogatives budgétaires liée au passage de l'université à l'autonomieen janvier 2010. Le président de l'UPS parle «d'incompréhensions» et de«désinformation».

Depuis la rentrée, le torchon brûle entre l'université Paul Sabatier(UPS) Toulouse 3 et ses IUT, qui rassemblent à eux deux 6500 étudiants(5200 à l'IUT Paul Sabatier et 1300 à l'IUT de Tarbes). Les discussionsachoppent sur la lettre de cadrage budgétaire rédigée par la présidencede l'université en vue de son passage à l'autonomie en janvierprochain. L'UPS fait en effet partie des 33 universités qui disposerontà cette date des responsabilités et compétences élargies prévues par laloi LRU.
La lettre de cadrage crée deux nouvelles unitésbudgétaires (UB) pour l'année 2010 : « ressources humaines » et «patrimoine et logistique ». Pour le président de l'UPS Gilles Fourtanier,il s'agit de gagner en visibilité pour « un meilleur pilotage desmoyens ». Mais selon Patrick Laurens, directeur adjoint de l'IUT PaulSabatier, ce dispositif revient à « centraliser » une grande partie dubudget des IUT. « Avant, nos crédits étaient fléchés directement parl'Etat, rappelle-t-il. Désormais, il passeront d'abord par le présidentde l'université ».
Jusqu'à présent gérées directement par lesdirecteurs d'IUT, les heures complémentaires (heures supplémentairesdes titulaires, intervenants professionnels, professeurs vacataires...)seront ainsi inscrites dans l'UB « ressources humaines ». Cettenouvelle architecture « retire aux directeurs d'IUT leur prérogatived'ordonnateur de droit des recettes et des dépenses et constitue uneporte ouverte au démantèlement des instituts », dénonce PatrickLaurens, qui craint des redéploiements au profit d'autres composanteset s'inquiète pour l'avenir des IUT des villes moyennes.
« Onutilise une situation locale pour dénoncer une situation nationale »,regrette le président de l'UPS, rappelant que le directeur de l'IUTPaul Sabatier n'est autre que Jean-François Mazoin, président del'Assemblée des directeurs d'IUT (ADIUT). Gilles Fourtanier rappellequ'aucun moyen n'a été retiré aux IUT cette année. Il ajoute que des «centres financiers » ont été créés spécifiquement pour le budget desIUT. « Ce n'est quand même pas la même chose », répond Patrick Laurens.

Les compétences élargies inquiètent

Les directeurs toulousains en appellent à l'arbitrage du ministèrede l'Enseignement supérieur. « Si la disparité de traitement devient larègle, ce sera la fin des IUT », prédit Patrick Laurens. La circulairedu 20 mars 2009 appelant à la signature de contrats d'objectifs et demoyens (COM) entre IUT et universités ne semblent pas apaiser lesinquiétudes. D'ailleurs, un COM a été signé cet été à Toulouse 3. « Detoute façon, les universités ne jouent pas le jeu, pointe PatrickLaurens, seuls 49 COM sur 115 avaient été signés en septembre ».
Qu'enest-il dans les autres IUT ? Une assemblée générale de l'ADIUT prévuemercredi 21 octobre devrait permettre d'établir un bilan. « Notresituation est emblématique de ce qui se passe ailleurs », assurePatrick Laurens. A Nancy 2, qui ne passera pas avant 2011 auxcompétences élargies, le directeur de l'IUT Nancy-Charlemagne HerbertNery affiche une certaine sérénité. « Chez nous, les IUT sontrespectés, constate cet ancien président d'université. Je vois mal lesIUT disparaître en raison de leur succès ».
Il reconnaîttoutefois que le passage aux compétences élargies constitue « un momentdélicat ». Ancien directeur de l'IUT de Clermont-Ferrand, Denis Richardse montre plus pessimiste. « La loi LRU rend les universités plusautonomes mais du même coup, retire l'autonomie aux IUT ». Pour lui,l'avenir des IUT pourrait s'écrire sans les universités. Une positionqui reste pour l'heure minoritaire.

http://www.educpros.fr/detail-article/h/118c6bfc38/a/la-fronde-des-iut-de-toulouse-3-fera-t-elle-tache-dhuile.html

IUT-universités : la circulaire définissant leurs relations publiée au BO

La circulaire définissant les relations entre les universités et lesIUT est parue au BO du 2 avril 2009. Elle fait suite à l'accord trouvéentre le ministère de l'Enseignement supérieur, l'ADIUT, l'UNPIUT et laCPU le 12 mars 2009. Les personnels des IUT mobilisés demandaient deleur côté un décret formalisant davantage ces relations qu'unecirculaire incluse dans le code de l'éducation.

Et aussi:

À Toulouse, les IUT de Paul-Sabatier alertent Valérie Pécresse, (LaDepeche.fr 08/10/2009)

Jean-François Mazoin (président de l'ADIUT): "Les universités doivent attribuer une part de liberté aux IUT" (educpros.fr, 03.09.09) 

Les IUT s'interrogent sur la suite à donner au mouvement (educpros.fr, 23.03.09) 

Une quinzaine d'IUT se remobilisent à la veille de la manifestation des universités (educpros.fr, 10.03.09)

Réforme des universités : les IUT défendent leur avenir (LaDepeche.fr, 25/11/2008)