Editos
Actualités
La chose du monde la mieux partagée

La chose du monde la mieux partagée

Publié le

"Nous ne souffrons que d'une chose : la Bêtise. Mais elle est formidable et universelle." Depuis Flaubert, on jurerait que le champ de la bêtise n'a cessé de s'étendre. A. Roger nous proposait naguère comme viatique un salutaire Bréviaire de la bêtise (Gallimard, 2008). B. Cannone croyait, il y a peu encore, à sa possible amélioration (La Bêtise s'améliore, Stock, 2008). A. Herschberg-Pierrot avait fait le point avec le volume collectif Flaubert, l'empire de la bêtise (Éd. Cécile Default, 2012), dont J. L. Caputo a rendu compte pour Acta fabula : "Pour une cartographie de la bêtise flaubertienne". Rappelons aussi et au passage l'essai de C. Coste, Bêtise de Barthes (Klincksieck, 2011).

R. Breeur convoque aujourd'hui les philosophes (Sartre, Flaubert, Proust, Deleuze…) à faire ronde Autour de la bêtise (Classiques Garnier, 2015). D. Grozdanovitch fait paraître de son côté Le génie de la bêtise (Grasset), pour se demander si nous sommes bien différents des personnages des imbéciles de Molière, de Goldoni, de Marivaux ou de Beckett…

"Si la bêtise ne ressemblait pas à s’y méprendre au progrès, au talent, à l'espoir ou au perfectionnement, personne ne voudrait être bête", telle était déjà la thèse défendue par R. Musil, De la bêtise (Allia, 2015), aussi bien que par l'humoriste lausannois H. Roorda dans La Ligue contre la bêtise et autres fantaisies théâtrales (Le Flibustier, 2013).