Questions de société
L'Unef appelle au retrait des décrets sur la réforme des concours (8/10/9) + Motion du CE de l'IUFM de Reims (7/10/9) 

L'Unef appelle au retrait des décrets sur la réforme des concours (8/10/9) + Motion du CE de l'IUFM de Reims (7/10/9)

Publié le par Marc Escola

Réforme de la formation des enseignants : l'UNEF exige le retrait des décrets ! (communiqué UNEF 8 octobre 2009)

http://www.unef.fr/delia-CMS/index/article_id-2838/topic_id-135/reforme-de-la-formation-des-enseignants-l%27unef-exige-le-retrait-des-decrets.html


Alorsque le report d'un an de la réforme de la formation des enseignants,obtenu sous la pression de la mobilisation universitaire, devaitpermettre l'élaboration d'une autre réforme, Luc Châtel a fait le choixde publier le 28 juillet plusieurs décrets anticipant les conclusionsdes discussions en cours avec les syndicats enseignants et étudiants.

Depuis la rentrée, malgré une brève rencontre le 18 septembredernier avec les directeurs de cabinet des ministres de l'Education etde l'Enseignement supérieur, aucun élément de réponse satisfaisant auxinquiétudes des étudiants n'a pu nous être donné. Pire, Luc Châtel n'atoujours pas daigné recevoir les étudiants, au sujet notamment de cetteréforme qui les inquiète !

Pour le Ministre, la concertation semble superflue et la réformedéjà faite. Trop c'est trop ! Ces décrets publiés à la hussarde pendantl'été fixent la place du concours lors de l'année de M2, sans tenircompte des remarques et critiques d'un grand nombre d'organisationssyndicales et notamment des étudiants.

La position idéologique du ministre contenue dans ces décrets estlourde de conséquences pour les étudiants et pour l'avenir du systèmeéducatif. En faisant le choix de passer en force et de fixer la placedes épreuves d'admissibilité et d'admission pendant l'année de master2, le ministre hypothèque l'avenir des étudiants ! En effet, cettedécision surcharge la dernière année de formation (pendant laquelle lesétudiants devront cumuler les obligations liées à la validation d'unmaster, la réalisation d'un mémoire de recherche, des stagesprofessionnalisant et la préparation d'un concours) et ne laisse aucunepossibilité de réorientation pour les étudiants qui échoueraient auxépreuves d'admissibilité ! Ce choix remet en cause la possibilité mêmede former professionnellement les futurs enseignants : les étudiantsseront placés devant le choix impossible entre la préparation duconcours et la possibilité de réaliser le stage rémunéré !

L'UNEF appelle donc Luc Châtel à la responsabilité et lui demande deretirer les décrets fixant la place des concours pendant la deuxièmeannée de master, afin que de véritables concertations s'ouvrent sur laplace des concours et l'articulation entre le concours et le diplôme !Il est illusoire de prétendre discuter d'une réforme dont les contourset le contenu sont déjà gravés dans le marbre ! L'UNEF va lancer unecampagne dans toutes les universités afin d'obtenir le retrait de cesdécrets.

Au cas où le ministre l'aurait oublié, cette réforme concernel'avenir de milliers d'étudiants ! L'UNEF demande à être reçue au plusvite par le ministre de l'Education nationale afin de lui faire partdes inquiétudes des étudiants.

Pour l'UNEF, les orientations actuellement données à la réforme vontà l'encontre d'une démocratisation de l'accès aux métiers del'enseignement et s'opposent à l'augmentation de la qualité de laformation des futurs enseignants ! Pour l'UNEF, le schéma actuellementproposé doit être profondément revu. Les épreuves d'admissibilitédoivent êtres placées à la fin de première année de master, afin defaire de la deuxième année de master une véritable année de formationprofessionnelle, limitant le bachotage dû à la préparation auxconcours. Cela permettra également d'assurer une réorientation sansattendre vers d'autres masters 2 à tous les étudiants qui échoueraientaux épreuves d'admissibilité. C'est une condition indispensable pourdémocratiser l'accès aux métiers de l'enseignement !

L'UNEF rappelle à Luc Châtel qui semble l'avoir oublié que cetteréforme a été au coeur du mouvement universitaire du dernier semestre.

L'UNEF exige la mise en place d'une autre réforme de la formationdes enseignants pour 2011 et l'ouverture d'une réelle concertation,afin notamment de garantir le contenu professionnel de la formation desfuturs enseignants et de permettre à tous les étudiants d'accéder auxmétiers de l'enseignement. Dans ce cadre, l'UNEF demande notamment :

puce-32883.gif un cadrage national des masters préparant aux concours de l'enseignement

puce-32883.gif des garanties sur le rôle et la place des IUFM dans la formation professionnelle des futurs enseignants

puce-32883.gif lamise en place d'une carte nationale des formations aux métiers del'enseignement afin d'assurer l'égalité d'accès sur l'ensemble duterritoire

puce-32883.gif uneallocation pour les étudiants s'engageant dans ces formations au moinséquivalente à l'actuelle rémunération liée au statut de fonctionnairestagiaire, afin de garantir la nécessaire démocratisation de l'accès aumétier d'enseignant.

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Motion votée au CE de l'IUFM de Reims du 7 octobre sur les stages en responsabilité.

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3010


Conseil d'école du mercredi 7 octobre 2009 IUFM de l'Académie de Reims. Motion présentée par la FSU.

Dans le cadre de la réforme dite « mastérisation des enseignants »,le ministère a publié une circulaire le 20 août 2009 qui propose àcette rentrée 50 000 « stages en responsabilité » de 108h maximum auxétudiants inscrits aux concours d'enseignants (1er et 2nd degré) et deconseillers principaux d'éducation.

Selon l'annexe de ce texte, pour l'académie de Reims, celareprésente 1150 stages (rémunérés environ 3000 euros pour le maximum de108 heures) à mettre en place dans la plus grande précipitation. Lamise en place de ces stages ignore totalement, en s'y surajoutantbrutalement, les dispositifs de formations des enseignants préparés etdéfinis dans les IUFM et les UFR.

L'intérêt de ces stages ainsi conçus est inadéquat avec les objectifs et finalités de la formation des enseignants et des CPE .

puce-32883.gif Lesétudiants ne pourront mener de front stages, préparation au concours etmaster en conservant des chances sérieuses de réussite.

puce-32883.gif Oùet quand trouver des classes sans enseignant qui pourront être prisesen responsabilité par ces étudiants ? Pour le premier degré, il estquestion de remplacer les enseignants en formation. Pour le seconddegré, serait-ce des postes non pourvus à la rentrée comme il y en a deplus en plus du fait du non remplacement des départs à la retraite.Dans ce dernier cas, les élèves verraient toutes les trois, quatre oucinq semaines un nouvel étudiant assurer un enseignement dans le cadrede ces stages. Seront-ils utilisés pour remplacer les enseignants surdes absences longues ou moyennes ? Dans tous les cas, les étudiantsseraient donc utilisés pour palier l'insuffisance des effectifs depersonnel enseignant. La priorité sera donc donnée à la gestion et nonà la formation.

puce-32883.gif Lesvilles sites d'universités pourront-elles absorber tous les étudiantsstagiaires ou seront-ils amenés à se déplacer quelquefois sur de longstrajets comme les contractuels ou les vacataires ? Leurs frais dedéplacement seront-ils remboursés ?

puce-32883.gif Ilest évident qu'il n y a aucun souci de formation des étudiants àl'origine de ces stages et, plus grave encore, les intérêts des élèvessont ignorés. Quel sera le destin des ces étudiants et des élèvesqu'ils auront en responsabilité ? Citons la circulaire :« Selon lescas, un enseignant, un documentaliste ou un C.P.E. référent seradésigné, pour les stages en responsabilité. Il donnera un avis sur ladéfinition de l'emploi du temps de l'étudiant stagiaire. Il assureraauprès de l'étudiant stagiaire un rôle de conseil et de formation, enparticulier pour les étudiants intervenant en stage en responsabilité ».Les rectorats trouveront-ils les centaines de « référents » nécessairesalors que les collègues sont de plus en plus nombreux à être confrontésà des classes chargées ou surchargées, à des services partagés (pour laMarne ce sont plus de 120 collègues de collèges qui travaillent sur aumoins deux établissements). Enfin ces référents improviseront-ils laprise en charge d'un stagiaire ? Auront-ils une formation à ce sujet ousuppose-t-on que le métier d'enseignant se transmet par simplemimétisme ou compagnonnage ? Seront-ils indemnisés ? Et à quellehauteur ?

puce-32883.gif Parailleurs, lors de ce contact avec l'enseignement, les étudiantssubiront de plein fouet la dégradation globale des conditionsd'enseignements : ne citons que les classes de lycée dont les effectifsdépassent souvent les 35 élèves, les classes de collèges de plus enplus nombreuses à approcher les 30 élèves . Au total, l'intérêt majeurpour les étudiants sera de trouver un moyen de financer leurs étudesalors que beaucoup d'entre eux vivent une situation sociale biendifficile.

Sans doute, le ministère n'a pas encore pris le temps de réfléchiraux questions que nous venons de poser vu la soudaineté avec laquelle asurgi le texte. De même certaines questions juridiques restentlatentes : responsabilité, retraites, accident du travail. Notons quece texte fut signé le 20 août, et que les rectorats depuis la fin del'année scolaire précédente voyaient se profiler les difficultés quiont marqué la rentrée : classes sans professeurs, établissements sansdocumentalistes, sans CPE, remplacements impossibles à assurer en denombreux lieux. En fait, on peut se demander si les questions que nousavons soulevées et qui concerne la formation des enseignants intéressevraiment le ministère ou s'il ne se soucie pas tout simplement detrouver des moyens d'enseignement au plus vite.

En somme, après avoir laissé la situation sociale des étudiants sedégrader, après avoir refusé des allocations pour des études dont ladurée s'allonge pour beaucoup, le ministère les appâte avec ces stagesrémunérés qui ne pourront pas être des moments de formation. Mais cesstages ont un double intérêt pour le ministère. A très court terme, lesortir de la situation impossible où il s'est mis avec les suppressionsde postes menées depuis des années. A moyen terme il pourra continuerde maintenir le nombre de postes au concours à un niveau bas enutilisant, les étudiants qui préparent ces concours. Attitude quipourrait être assimilée à du cynisme.

C'est pourquoi, le CE refuse que les étudiants soientconsidérés comme des travailleurs contractuels et utilisés comme moyensd'enseignement ou remplaçants. Le conseil d'école demandesolennellement qu'aucun étudiant ne soit mis en responsabilité seuldevant des élèves avant sa réussite au concours.

17 pour, 4 abstentions et 1 contre.