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L'Orient des revues

L'Orient des revues

Publié le par Marion Moreau

L'Orient des revue

Journée d'étude organisée dans le cadre du séminaire « Orientalismes : théories, représentations, échanges culturels de 1750 à nos jours »,

sous la dir. de D. Combe, D. Lançon, S. Moussa et M. Murat

28 mai 2010

ENS, salle des Actes, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris



9h30 : accueil


10h : Daniel Lançon (université Grenoble 3) : « Introduction »


Présidence de séance : Sarga Moussa


10h15-11h : Françoise GENEVRAY (université Lyon III) : « L'Orient dans la Revue indépendante (1841-1848) »


Qu'il s'agisse « Du progrès de nos connaissances sur l'Orient » dans Le Globe (1826) ou « De l'influence philosophique des études orientales » dans la Revue Encyclopédique (1832), Pierre Leroux s'attache à promouvoir la connaissance de l'Orient comme ferment d'une nouvelle Renaissance culturelle, d'une « noble émancipation » dans le domaine religieux, voire de « cette révolution que recèle l'avenir » (cf. les travaux de J.-J. Goblot et de Bruno Viard). Aussi n'est-on pas surpris de constater la place dévolue à l'Orient dans la Revue indépendante, fondée en 1841 par le philosophe avec George Sand et Louis Viardot. Je propose d'analyser dans ce périodique les centres d'intérêt des auteurs (religion, arts et lettres, sciences, culture, actualité), la répartition géographique des sujets (monde islamique, Inde, Asie centrale et Extrême-Orient, selon nos catégories), les orientations politiques (la « question d'Orient ») ou philosophiques que présente l'éventail des articles, leur apport au patrimoine littéraire. Selon l'avancement de l'étude, et compte tenu de l'évolution subie par la revue au fil des ans, l'accent pourra être mis dans l'exposé sur quelques contributeurs marquants (N. Perron, A. Chodzko, etc.) ou sur les sommaires les plus riches (1842-1844).


11h-11h45 : Marie-Laure AURENCHE (université Lyon II) : « La représentation de l'Orient dans le Magasin pittoresque (1833-1914) et dans Le Tour du monde (1860-1914) »

Pour traiter de la « Géographie » et des « Voyages », à la diférence des revues savantes, le Bulletin de la Société de géographie ou les Annales des voyages, destinés à un public de spécialistes, le Magasin pittoresque et le Tour du monde doivent leur succès à la qualité de leurs gravures. Si le caractèr illustré est commun aux deux périodiques, les pratiques éditoriales évoluent de l'un à l'autre : dans le premier, variété des sujets, des auteurs et des source, dans le second, relations de voyage et illustrations inédites. La représentation de l'Orient dans ces deux publications périodiques est un bon exemple pour apprécier la naissance du magazine de voyage illustré.

12h15 : déjeuner


Présidence de séance : Dominique Combe


14h30-15h15 : Pascale RABAULT-FEUERHAHN (ENS) : « Le paysage des revues d'orientalisme en Allemagne au XIXe siècle. L'exemple des revues indiennes »


Accompagnant la naissance de l'orientalisme comme discipline scinetifique, l'arsenal des revues d'orientalisme peut être envisagé à la fois comme un moteur de cette disciplinarisation et un reflet des modalités qu'elle a suivies. Selon leur degré de spécialisation thématique et géographique, leur mode de fonctionnement éditorial, le nombre et l'identité de leurs contributeurs, leur complémentarité avec les articles que les mêmes spécialistes publiaient dans d'autres organes plus généralistes, elles permettent de voir en acte comment se sont dessinés les contours de cette discipline. Cette contribution exemplifiera ces problématiques dans un domaine celui des études indiennes et indo-européanistes, et un cadre géo-temporel, l'Allemagne au XIXe siècle, qui étaient alors perçus comme des parangons et la modernité scientifique en matière d'orientalisme.


15h15-16h : Michel MURAT (université Sorbonne Paris IV ; ENS) : « La réception de l'Orient dans le Mercure de France : 1892-1925 »

16h : pause


16h15-17h : Pascale ROUX (université Sorbonne Nouvelle-Paris 3) : « Un effort (1928-1938) : l'émergence du néo-orientalisme dans une revue francophone égyptienne »

Un Effort, organe du groupe des Essayistes, témoigne de la vitalité de la francophonie égyptienne dans les années 1930 et des mutations qu'elle subit. Dans les premiers temps de sa publication, la revue, très académique, rejette ou met à distance toute trace d'égyptianité, envisageant la culture occidentale comme un remède au « sommeil de la pensée » orientale. Mais, progressivement, Un Effort s'ouvre à un néo-orientalisme qui, tout à la fois, s'approprie le regard occidental porté sur l'Orient, regard marqué par le pittoresque et la couleur locale, et ouvre la voie à une revendication identitaire nationale, qui prendra une importance croissante dans les décennies suivantes.