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L’Orient dans le roman de la Caraïbe

L’Orient dans le roman de la Caraïbe

Publié le par Marielle Macé

LOrient dans le roman de la Caraïbe
Colloque dans le cadre du 72e Congrès de lAcfas
Université du Québec à Montréal, 10-14 mai 2004



Létude du topos de lOrient dans la littérature et la culture des Caraïbes est dapparition fort récente quoique certaines études ponctuelles commencent à creuser ce champ de recherche. Il existe, en effet, une dérive importante des populations asiatiques et levantines dans les sociétés caribéennes. Cette dérive, qui sest majoritairement effectuée après labolition de lesclavage en 1848, constitue une part importante du phénomène de créolisation tel quil est théorisé par Edward Glissant. Dautres facteurs, notamment les mouvements de limmigration moyenne-orientale (syro-libanaise surtout) et extrême-orientale (indienne et chinoise) au milieu et à la fin du 19ième siècle pourraient expliquer cette présence orientale. Ces mouvements correspondent majoritairement, mais non exclusivement, à la décomposition de lEmpire turque et à la colonisation britannique de lInde. Pour emprunter lexpression de Jorge Amado, il sagit dune «découverte» ou dune redécouverte de lAmérique par ces figures de lorientalité qui allait redéfinir le concept et les délimitations même de ce quest la Caraïbe (G. G. Márquez se définissant comme «écrivain des Caraïbes» au delà de ses origines colombiennes). De Cuba à Trinidad, en passant par Haïti, Porto-Rico, la Jamaïque, la Gaudeloupe et la Martinique, est-il possible de repenser la notion de la Caraïbe à la lumière de cette présence orientale qui sétend aussi du Mexique jusquau nord du Brésil où se concentre la présence moyenne-orientale? La confluence et le brassage de ces multiples populations, amérindienne, européenne, africaine et ensuite orientale sur le territoire caribéen fait que, sur le plan anthropologique, des formes de métissage ethnique et culturel sont devenus constitutifs de la Caraïbe.


Lobjectif de ce colloque sera de sinterroger sur la valeur des instances discursives de lorientalité et des figures de lorientalité (celles de lIndien, du Chinois, du Coolie et du Syro-libanais) dans lethnonymie littéraire caribéenne; de développer ou de contester ce propos. Dans quelle mesure le roman de la Caraïbe assume-t-il ces figures orientales, apprivoise leurs langues et leurs cultures pour les traduire dans une esthétique qui sinscrit dans lordre de la «relation» et de l« opacité» interculturelle ? La «babélisation» marquante du roman antillais dont parle souvent la critique porte-elle le témoignage de cette orientalité qui le traverse ? Enfin, dans quelle mesure pourrions-nous oser postuler lexistence dun orientalisme (et dun contre-orientalisme) propre à la Caraïbe qui ne serait pas tributaire de lorientalisme occidental ou dont les affinités avec lidéologie impérialiste de lorientalisme occidental sont présentes ou plutôt creuses ?


Les propositions, dune vingtaine de lignes, doivent être adressées à Mounia Benalil avant le 30 janvier 2004
à l'adresse :


Mounia Benalil
Chercheur postdoctoral
Université McGill
Département de langue et littérature françaises
3460, rue McTavish
Montréal, Québec
H3A 1X9 Canada
Tél : (514) 634-5290
Fax : (514) 398-8557
Courriel : mounia.benalil@moncanoe.com