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L'œuvre inclassable

L'œuvre inclassable

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Marianne Bouchardon)

 

                          L’Œuvre inclassable

 

Colloque transversal et international organisé par le CEREdI (EA 3229) à l’Université de Rouen les 12 et 13 novembre 2015.

Responsables : Marianne Bouchardon, Michèle Guéret-Laferté.

Contacts  mariannebouchardon@yahoo.fr, michele.gueret-laferte@orange.fr

 

Comité scientifique : Mario Armellini (Université de Rouen), Jean-Claude Arnould (Université de Rouen), Damien de Carné (Université de Nancy), Jean-Louis Jeannelle (Université de Rouen), Florence Naugrette (Université de Paris IV-Sorbonne) Julien Piat (Université de Grenoble), Claudine Poulouin (Université de Rouen).

 

L’accès au texte implique, en principe, la médiation de catégories situées entre l’œuvre singulière et la littérature en général. La connaissance de ces « généralités intermédiaires » (Antoine Compagnon) détermine chez le lecteur un horizon d’attente, qui oriente sa réception de l’œuvre, lui permet d’en mesurer la part de convenance et d’écart par rapport à un ensemble de lois, de règles, de contraintes, d’en apprécier les ressemblances et les dissemblances avec les autres œuvres qui relèvent du même ensemble.

Existe-t-il donc des œuvres inclassables ? Qui échappent à toutes formes de catégorisation médiatrice ? Qui prennent en défaut toutes possibilités taxinomiques ? Y a-t-il des textes tels qu’aucun filtrage architextuel ne puisse venir réguler la relation entre l’auteur et le lecteur ?

Envisager cette question dans une perspective diachronique, du moyen âge à nos jours, revient sans doute à retracer les modalités de sa progressive dissolution. A mesure, en effet, que s’inversent les rapports entre littérarité et généricité (cf. Dominique Combe, Les Genres littéraires, Hachette, 1992), que la pureté le cède au mélange, au métissage, à l’hybridation comme principe privilégié de création, que la transgression systématique des codes relaie leur stricte observation comme critère d’appartenance à la sphère du littéraire, la notion d’œuvre inclassable bascule de l’oxymore vers la tautologie. Tandis que la parfaite adéquation aux principes canoniques de sa classe demeure le trait distinctif de la production paralittéraire, œuvre inclassable et œuvre littéraire apparaissent désormais comme deux formules synonymes.

Afin de tendre vers une théorisation de ce phénomène, ce colloque s’efforcera notamment :

- De définir les différentes catégories auxquelles se soustrait l’œuvre repérée comme inclassable : s’agit-il de classes formelles reconnaissables à l’application d’une règle, de classes généalogiques fondées sur un lien de dérivation hypertextuelle, de classes analogiques issues de ressemblances thématiques (cf. Marielle Macé, Le Genre littéraire, GF-Flammarion, 2004) ?

- De distinguer les propositions théoriques de classement offertes, par exemple, par les divers systèmes des genres, des constatations pratiques auxquelles invitent les productions effectives d’une époque, les unes et les autres ne se recouvrant qu’exceptionnellement.

- De faire le départ entre fait d’écriture et fait de lecture dans le refus d’inféodation de l’œuvre individuelle à un modèle général. Car si l’auteur peut certes tenter de se soustraire à tous les modèles définis et identifiables, le lecteur saurait-il, pour sa part, lire, comprendre, interpréter en dehors de toute tentative de catégorisation ? Peut-on lire une œuvre sans la classer – ne fût-ce qu’en postulant son appartenance à la sphère de la littérature ?

 

Les propositions de communication (3000 signes) sont à renvoyer aux deux adresses mariannebouchardon@yahoo.fr, michele.gueret-laferte@orange.fr avant le 30 avril 2015.