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L'objet matière/matériau

L'objet matière/matériau

Publié le par Sophie Rabau (Source : Christophe Bardin)

L'objet matière/matériau

Date limite des propositions : 15 mai 2009

Le pôle de recherche Praxitèle, composante duCREM (Centre de Recherche sur les Médiations de l'Université PaulVerlaine-Metz), organise une journée d'études le 16 octobre 2009 ayant pourthème : L'objet matière/matériau

L'objet est l'énoncé, volontairementouvert, de journées d'études récurrentes qui voient se poser des séries dequestions sur cette notion essentielle de l'art. Pour assurer la cohérence etla richesse des échanges, nous proposons, chaque année, à partir de cette vastethématique, une problématique particulière comme autant de déclinaisonpossible. L'objet matière/matériaufait suite à la journée du 10 octobre 2008 L'objetentre art et design

L'objet

Selon le Vocabulaire esthétique d'EtienneSouriau, le mot objet renvoie à deux définitions distinctes : unsens philosophique en opposition au sujet et un usage courant où il estquestion d'une chose matérielle. Si ce dernier emploi est aujourd'hui le plusfréquent, il n'est pas forcément le plus évident. Ce n'est qu'au XVIIIèmesiècle que le terme objet « commence à se référer dans l'usagegénéral à une chose concrète ». Dans le domaine spécifique du champartistique, l'objet recouvre plusieurs réalités. Les tableaux et les sculpturessont bien des objets comme le rappelle Pierre Francastel : « untableau se situe dans notre entourage familier comme un meuble ; il sedéplace, il se manie, il s'entretient, il s'échange, il s'altère »(Francastel, 1956), mais c'est certainement avec Marcel Duchamp et l'apparitiondu ready-made qu'il prend une nouvelle dimension et trouve une place spécifiqueau sein des arts plastiques. Pour autant l'objet artistique ne se limite pas auready-made pas plus qu'il n'est circonscrit à un champ artistique particulier.Les arts décoratifs créent et fabriquent des objets singuliers depuis un longtemps déjà. Au XXème siècle, la perméabilité des frontières entreles différents domaines artistiques (arts plastiques, arts décoratifs, art dela scène entre autres) impose une nouvelle définition de ce concept. En mêmetemps qu'il désigne la chose créée et fabriquée, le mot recouvre des pratiqueset des pensées sinon opposées du moins très différentes. Interroger l'objet,c'est interroger la multitude d'acteurs, de situations et de concepts quis'entrecroisent, interfèrent, s'agrègent et quelquefois se contredisent.Industriel, artisan, artiste-décorateur, ensemblier, designer ou encoreartiste, la liste est longue des personnes qui travaillent autour de cettenotion. La question de l'objet est donc aussi la chronique de ces termes et dece qu'ils supposent et définissent comme pratique et compétence.

La question de la création au sein d'unemanufacture, du statut de l'objet manufacturé, de la matière et du savoirfaire, de la formation des ouvriers d'art, le rôle et la place de l'artisan, del'artiste décorateur, du designer ou encore de l'artiste, l'interférence entrel'art et l'industrie, la notion de goût et de mode comme la problématique de lascénographie de l'objet d'art sont quelques-uns des thèmes envisagés. Ils nesont évidement pas pris au hasard et doivent permettre de dessiner unetypologie de l'objet et de sa création comme de reconsidérer les clivagestraditionnels de l'oeuvre et du créateur.

L'objet matière/matériau

Notre deuxième journée (prévue le 16 octobre 2009) aura pour thématique : L'objet matière/matériau.

Au sein desarts décoratifs (appliqués ou industriels), la question de la matière est uneproblématique centrale. Dans son discours de réception à l'académie Stanislasen 1900, Emile Gallé rappelle, comme une évidence, le rapport étroit et fécondqui unit le créateur au matériau qu'il entreprend. Il reprend un des préceptesdes arts décoratifs du XIXème siècle qui exige l'adéquation entre la forme, ledécor, la technique (c'est-à-dire le travail spécifique de la matière) combinée à l'usage de l'objet. Cetteligne directrice prévaut un long temps. Comme en écho Edgard Kaufmann écrit dans What is modern design en1953 que le « design moderne devrait exprimer les qualités et les beautésdes matériaux utilisés, sans jamais les faire paraître autres que ce qu'ilssont ». Pour autant, ces règles strictes sont rapidement mises à mal ettransgressées. Les créateurs aiment brouiller les pistes. Le papier et le verresimulent le tissu. Le carton peut remplacer le bois ou le fer. D'autre part, leXXème siècle voit s'accélérer les avancés techniques et technologiques. Auxmatières traditionnelles et d'usages (terre, verre, bois, fer) s'ajoutent etquelquefois se substituent les différents dérivés pétroliers par exemple. L'utilisationdes plastiques, entre autres, permet la création de formes inédites etaudacieuses et favorise de nouveaux modes de pensées tout autant qu'il modifiede manière décisive le rapport au temps de l'objet. Par ricochet les procédésde mises en oeuvre changent fondamentalement. Les notions classiques de savoirfaire et de métier disparaissent souvent devant des attitudes radicales.

Lanotion de matière semble impliquer à part égale des modes opératoires spécifiques(entre savoir faire de l'artisan, connaissance de l'ingénieur ou désinvoltureassumée et revendiquée de quelques créateurs), et des perceptions particulières(à travers les concepts de mode, de goût sans oublier la notion de valeur). Eninterrogeant l'objet et sa matière nous souhaitons poser les questions de sacréation mais également de sa réception par le public comme de son analyse critique.

Les propositions de communication sont à envoyer par courrier électronique àl'adresse suivante :

christophe.bardin@uha.fr