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L'objet entre art et design

L'objet entre art et design

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Christophe Bardin)

L’Objet entre art et design

Date limite des propositions : 15 mai 2008

 

 

Le pôle de recherche Praxitèle, composante du CREM (Centre de Recherche sur les Médiations de l’Université Paul Verlaine-Metz), organise une journée d’études le 10 octobre 2008 ayant pour thème :  l’Objet entre Art et design.

L’objet sera l'énoncé, volontairement ouvert, de journées d’études récurrentes qui verront se poser des séries de questions sur cette notion essentielle de l’art. Pour assurer la cohérence et la richesse des échanges, nous proposerons, chaque année, à partir de cette vaste thématique, une problématique particulière comme autant de déclinaison possible.

 

L’objet 

Selon le Vocabulaire esthétique d’Etienne Souriau, le mot objet renvoie à deux définitions distinctes : un sens philosophique en opposition au sujet et un usage courant où il est question d’une chose matérielle. Si ce dernier emploi est aujourd’hui le plus fréquent, il n’est pas forcément le plus évident. Ce n’est qu’au XVIIIème siècle que le terme objet « commence à se référer dans l’usage général à une chose concrète ». Dans le domaine spécifique du champ artistique, l’objet recouvre plusieurs réalités. Les tableaux et les sculptures sont bien des objets comme le rappelle Pierre Francastel : « un tableau se situe dans notre entourage familier comme un meuble ; il se déplace, il se manie, il s’entretient, il s’échange, il s’altère » (Francastel, 1956), mais c’est certainement avec Marcel Duchamp et l’apparition du ready-made qu’il prend une nouvelle dimension et trouve une place spécifique au sein des arts plastiques.  Pour autant l’objet artistique ne se limite pas au ready-made pas plus qu’il n’est circonscrit à un champ artistique particulier. Les arts décoratifs créent et fabriquent des objets singuliers depuis un long temps déjà. Au XXème siècle, la perméabilité des frontières entre les différents domaines artistiques (arts plastiques, arts décoratifs, art de la scène entre autres) impose une nouvelle définition de ce concept. En même temps qu’il désigne la chose créée et fabriquée, le mot recouvre des pratiques et des pensées sinon opposées du moins très différentes. Interroger l’objet, c’est interroger la multitude d’acteurs, de situations et de concepts qui s’entrecroisent, interfèrent, s’agrègent et quelquefois se contredisent. Industriel, artisan, artiste-décorateur, ensemblier, designer ou encore artiste, la liste est longue des personnes qui travaillent autour de cette notion. La question de l’objet est donc aussi la chronique de ces termes et de ce qu’ils supposent et définissent comme pratique et compétence.

La question de la création au sein d’une manufacture, du statut de l’objet manufacturé, de la matière et du savoir faire, de la formation des ouvriers d’art, le rôle et la place de l’artisan, de l’artiste décorateur, du designer ou encore de l’artiste, l’interférence entre l’art et l’industrie, la notion de goût et de mode comme la problématique de la scénographie de l’objet d’art sont quelques-uns des thèmes envisagés. Ils ne sont évidement pas pris au hasard et doivent permettre de dessiner une typologie de l’objet et de sa création comme de reconsidérer les clivages traditionnels de l’œuvre et du créateur. 

 

L’objet entre Art et design

Notre première journée (prévue le 10 octobre 2008) aura pour thématique : L’objet entre Art et design.

Historiquement, le passage de l’artisanat à la manufacture change radicalement la donne en matière de création comme de production mais aussi dans la réception même de l’objet. La notion de série, la division du travail mais aussi le lien particulier qui unit désormais le producteur au consommateur oblige à une nouvelle réflexion. C’est également à ce moment que se pose une question récurrente sur le statut de l’objet artistique et par ricochet sur son créateur. La volonté d’abolir la frontière entre un art dit majeur et un autre considéré comme mineur, est une des fortes revendications de certains acteurs de cette fin de XIXème siècle.

Le XXème siècle voit les choses s’accélérer. La frontière, jadis tranchée devient poreuse. Les postures artistiques sont ambiguës et l’objet équivoque. Dans le domaine des arts appliqués, si la question du rapport entre l’art et l’industrie reste une question fondamentale, la diversité des types et des lieux de production, la très grande variété des objets ainsi que les nouveaux rapports à la consommation affectent durablement les créations. Alors que des artistes s’interrogent sur la notion de série, des designers comme Pesce proposent, au contraire, une production proche des méthodes artisanales en introduisant les notions de hasard et la possibilité d’une différenciation des objets. Le prima de l’esthétique ou de la fonctionnalité sont tour à tour discutés, la dimension symbolique de l’objet, la volonté de redéfinir la création autour de la personne et non plus du produit ou encore l’économie de moyen sont autant de directions envisagées et suivies par les designers comme par les artistes. Qu’est-ce qui différencie alors tel ou tel type de création ? En interrogeant l’objet à l’interface entre art et design nous souhaitons poser les questions de sa création mais également de sa réception par le public comme de son analyse  critique.

 

[Comité scientifique : Christophe Bardin, maître de conférences arts appliqués et histoire de l’art, Université de Haute-Alsace ; Claire Lahuerta, maître de conférences arts plastiques, Université Paul Verlaine-Metz)]

 

Les propositions de communication sont à envoyer par courrier électronique à l'adresse suivante :

christophe.bardin@uha.fr