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L’ironie aujourd’hui : lectures d’un discours oblique

L’ironie aujourd’hui : lectures d’un discours oblique

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Mustapha Trabelsi)

Le Département de Français de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax et le Centre de Recherche sur les Littératures Modernes et Contemporaines (Clermont-Ferrand) organisent un colloque le 8-9-10 décembre 2004 sur :

Lironie aujourdhui : lectures dun discours oblique

Argumentaire du colloque :

Étant dorigine philosophique (lironie « socratique »), comme « circonlocution du sérieux » (Jankélévitch), lironie est devenue une figure fondamentale de la rhétorique classique, au même titre que la métaphore, la synecdoque et la métonymie. Lironie « romantique » élargit le sens de la notion pour devenir la figure du moi idéaliste et nihiliste qui est lui-même sa propre fin esthétique. Lironie moderne, quant à elle, se rapporte à une sorte de « fiction » quel que soit son genre, théâtral ou romanesque. On la considère comme un fait dénonciation qui instaure une distance entre lénonciation et lénoncé, entre les partenaires masqués de lénonciation.

Située à lintersection de plusieurs champs disciplinaires (philosophie, littérature, psychanalyse), lironie échappe à toute définition univoque ou restrictive. Elle est encore de nos jours, comme elle a été dans le passé, lobjet de nombreux débats. Quelle soit discursive (en tant que figure immanente du discours) ou narrative (son lieu de prédilection est dans le dialogisme propre à la narration littéraire), lironie reste toujours un phénomène indécidable. Le lecteur dun texte ne sait pas souvent si lénonciation est à prendre au sérieux ou non. Ce « paradoxe énonciatif », comme lappelle aujourdhui la pragmatique, est lié au phénomène de lécriture. Mettant  de plus en plus en question un sujet monologique et dogmatique, elle métacommunique une charge critique du côté non seulement de linstance auctoriale mais aussi du côté de linstance lectorale. Entrée dans « lère du soupçon » selon la terminologie de Nathalie Sarraute, lironie se voit comme un « nihilisme actif » (Decottignies) qui favorise une relecture critique et active de lénonciation littéraire.

Certaines questions pourraient orienter notre lecture de lironie :
-         Lironie se situe-t-elle à lopposé de la sincérité, du sérieux et du lyrisme ?
-         Les uvres longues sont-elles plus propices à lironie ou au contraire est-ce la forme brève ?
-         Le discours ironique est-il à lire du côté de lauteur ou du lecteur ?
-         Quels facteurs influent sur la réception de lironie ?
-         Lironie existe-t-elle hors de la critique ?

Principaux axes de réflexion :

-         Ironie et genres littéraires.

-         Ironie et autobiographie.

-         Ironie et formes brèves.

-         Ironie et lyrisme.

-         Ironie et cliché

-         Ironie et réception

Bibliographie sélective

Études générales :

Ernst Behler, Ironie et modernité, Paris, PUF, 1997

R. Bourgeois, LIronie romantique, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1974

Philippe Hamon, Lironie littéraire. Essais sur les formes de lécriture oblique, Paris, Hachette, 1996.

Florence Mercier-Leca, LIronie, coll. « Ancrages », Hachette, 2003.

Vladimir Jankélévitch, Lironie ou la Bonne conscience, Paris, PUF, 1950.

Pierre Schontjes, Poétique de lironie, Paris, éd. du Seuil, 2001.

 

Articles ou numéros spéciaux de revues :

« LIronie », Philippe Hamon, éd., Poétique, 36, 1978.

«LIronie», Catherine. Kerbrat-Orrechioni, éd. Travaux du centre de recherches linguistiques et sémiologiques de Lyon, 2, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1978.

« LIronie », Frédéric Deloffre, éd. Cahiers de lAssociation internationale des études françaises, 38, 1986.

Approches littéraires :

Beda Alleman, « De lironie en tant que principe littéraire », Poétique, 36, 1978, p. 385-398.

Jean Decottignies, Ecritures ironiques, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1988.

André Hallays, « Lironie », Revue politique et littéraire, 17, 23 avril 1989, p. 467-521.

Linda Hutcheon, « Ironie et parodie » : stratégies et structures », Poétique, 36, 1978, p. 467-477.

Philippe Hamon, « Le discours ironique », Urbino, International Center for Research in Semiotics, 1979 ; p. 23-29.

« Lironie », in Le Grand Atlas Universalis des littératures, J. Bersani e.a éds., Paris, Encyclopaedia Universalis, 1990, p. 56-57.

« Stylistique de lironie », in Quest-ce que le style ?, G. Molinié éd., Paris, PUF, 1994, p. 149-158.

Gustave Kahn, « Lironie dans le roman français », La Nouvelle Revue, 24, 1903, p. 528-534.

Anne-Marie Paillet-Guth, Ironie et paradoxe, le discours amoureux romanesque, Paris, Champion, 1998.

Linguistique, pragmatique, rhétorique et stylistique :

Pierre Bange, « Lironie. Essai danalyse pragmatique », in LIronie, Travaux du Centre de recherches linguistiques et sémiologiques de Lyon, 2, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1978, p. 61-83.

Brigitte Bazire, « Ironie et métalangage », D.R.L.A.V., n° 32, 1983.

Alain Berendonner, « De lironie ou la métacommunication : largumentation et les normes », in Eléments de pragmatique linguistique, Paris, éd. De Minuit, 1981, p. 173-239.

Aage Brant, « Ironie et subjectivité », Revue Romane,XVI, 1-2, 1981, p. 36-48.

Oswald Ducrot, Le Dire et le dit, Paris éd. de Minuit, 1984, p. 203-211.

Eric Gans, « Hyperbole et ironie », Poétique, 24, 1975, p. 488-494.

Groupe MU, « Ironie et iconique », Poétique, 9, 1978, p. 427-442.

Catherine Kerbrat-Orrechioni, « Problèmes de lironie » in LIronie, Travaux du centre de recherches linguistiques et sémiologiques de Lyon, 2, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1978, p. 10-46.

« Lironie comme trope », Poétique, 41, 1980, p. 108-127.

Simone Lecointre, « Humour, ironie », Langue française, n° 103, 1994, p. 103-112

Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca, « Ironie », in Traité de largumentation : La nouvelle rhétorique, Bruxelles, éd. de lUniversité Libre de Bruxelles, 1983, p. 279-280.

Laurent Perrin, LIronie mise en trope. Du sens des énoncés hyperboliques et ironiques, Paris, Kimé, 1996.

Anne Herschberg Pierrot, Stylistique de la prose, Paris, éd. Belin, 1993, p. 149-175.

Psychanalyse :

James Alexandre, « De lironie », Revue française de psychanalyse, 33, 1969, p. 441-450.

G. Favez, « Le complexe doedipe et lironie », Revue française de psychanalyse, 31, 1967, p. 1069-1075.

Georges Palante, « Lironie : étude psychologique », Revue philosophique de la France et de létranger, 61, 1906, p. 147-163.

Didactique :

Annie Rouxel, Enseigner la lecture littéraire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996, p. 131-181.

Michel Mougenot, « Lire lironie », Le Français aujourdhui, 98, 1992, p.81-86.

 

Ce colloque se tiendra le 8-9-10 décembre 2004 à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax. La durée de communication est de 20 minutes Les propositions (titre de la communication et résumé de 20à 30 lignes) doivent parvenir avant le 30 avril 2004 au : 

Comité dorganisation du colloque

Département de français

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

BP 553, 3000 Sfax (Tunisie)

Ou, par courrier électronique, sous forme dun document « WORD » : à ladresse suivante (et au nom des coordinateurs ) :

e-amil: Alain.montandon@uni-bpclermont.fr

e-mail : trabelsi_mustapha@yahoo.fr

Coordinateurs : Alain Montandon et Mustapha Trabelsi

Comité dorganisation : Alain Montandon, José Alvès, Jean-Pierre Dubost, Mohamed Bouattour, Mustapha Trabelsi.